PARASITISME
Besnoitiose : la gestion individuelle du risque comme seul traitement
Ni vaccin, ni traitement n'existe pour lutter contre la besnoitiose. Seul les mesures préventives de biocontrôle permettent une gestion de la maladie.
Ni vaccin, ni traitement n'existe pour lutter contre la besnoitiose. Seul les mesures préventives de biocontrôle permettent une gestion de la maladie.
La besnoitiose est une maladie provoquée par un parasite. Elle est historiquement connue dans l’Europe du sud (Espagne, Portugal) et le sud de la France (Pyrénées). Elle connaît une expansion géographique marquée depuis 1995 sous la forme de foyers présents d’abord dans le quart sud-ouest de la France, puis au sud de la Loire et maintenant sur les 2/3 sud du territoire national.
Le parasite se transmet de bovin à bovin par des piqûres d’insectes (taons, stomoxes), voire par l’utilisation d’aiguilles à usage multiple. Après inoculation, celui-ci se multiplie et peut envahir l’ensemble des organes où il forme des milliers de petits kystes parasitaires pouvant persister durant toute la vie du bovin. Bien que les symptômes n’affectent que quelques individus dans un cheptel, des lots entiers sont souvent contaminés.
Quels sont les symptômes et différentes phases de la besnoitiose ?
Pour les animaux symptomatiques, la maladie s’exprime en général une semaine après la contamination et comprend trois périodes successives :
1. La phase fébrile, qui dure trois à dix jours. L’animal présente une forte fièvre (40 à 41 °C), est abattu, ne bouge plus. Yeux et nez peuvent couler. À ce stade, il est parfois difficile d’identifier la besnoitiose.
2. La phase des œdèmes qui peut durer une à deux semaines. La température est alors retombée mais des œdèmes peuvent apparaître partout où le parasite s’installe (zones qui ont pu être piquées) : tête, membres, sous le cou…
3. La phase de sclérodermie : la peau se dessèche, se crevasse et l’animal perd ses poils. L’évolution de la maladie conduit inévitablement vers la mort de l’animal. À ce stade, seuls des traitements pour calmer les souffrances et éviter les infections au niveau des lésions de la peau sont envisageables.
Le GDS 63 et le Conseil Départemental du Puy-de-Dôme (partenaires de l’élevage) financent à 100% l’analyse besnoitiose lors de l’introduction de bovins en élevage, depuis février 2023. Cela implique un dépistage sérologique, gratuit et systématique lors d’introduction de bovins. Cette nouvelle action est essentielle pour limiter la diffusion de la maladie dans les élevages.
Ni vaccin, ni traitement
Il n’existe pas de vaccin et aucun traitement ne permet de guérir de la maladie. Sur avis du vétérinaire, un traitement à base de sulfamides durant la première phase de la maladie (phase fébrile) peut permettre d’envisager une évolution favorable. Toutefois, l’animal restera porteur à vie du parasite et devra être éliminé car il constitue un réservoir de contagion.
Dans le cadre des gestions collectives de cette maladie, le GDS 63 propose depuis 2017 un plan d’assainissement dans les élevages touchés. Toutefois, seules les actions préventives (de biosécurité) en élevage peuvent permettre de lutter efficacement.
Comment la besnoitiose évolue-t-elle dans le Puy-de-Dôme ?
Depuis 3 ans, le GDS réalise une photographie de la présence de la maladie en élevages laitiers sur les laits de grand mélange (recherche d’anticorps).
Sur la campagne 2021-2022, sur les 936 cheptels dépistés, 13 se sont révélés positifs (1,3%).
Sur la campagne suivante, 920 cheptels ont été dépistés et 23 étaient positifs (2,5%).
Ces chiffres montrent une évolution régulière de la maladie.
Un nouveau balayage est en cours depuis ce début novembre, réalisé chez tous les éleveurs laitiers du Puy-de-Dôme. Ce dépistage financé par le GDS permet d’évaluer l’évolution de la besnoitiose sur le territoire. Les cheptels infectés ainsi identifiés peuvent bénéficier d’un accompagnement spécifique. Pour les troupeaux allaitants, un dépistage peut également être réalisé sur demande.
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