Au congrès de la FNB, Marc Fesneau réaffirme la position française
Invité à l'assemblée générale de la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA), le 2 février à Metz, le ministre de l'Agriculture a réaffirmé la position française sur l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur. « Emmanuel Macron a dit [en août 2019] qu'il ne signerait pas l'accord en l'état », a rappelé Marc Fesneau. « Ça n'a pas changé », malgré la volonté affichée du nouveau président brésilien Lula de freiner la déforestation, « donc, en l'état, c'est non ». Et de préciser : « Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'accord un jour avec le Mercosur ». Le 31 janvier, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans avait déclaré que l'UE espérait ratifier l'accord UE-Mercosur « avant le prochain sommet avec l'Amérique latine qui aura lieu les 17 et 18 juillet à Bruxelles ».
Plus largement, « n'accréditons pas la thèse que l'on va vivre sans accords de libre-échange », a lancé Marc Fesneau à la tribune de la FNB. « Mais on a besoin d'accords justes », comportant des clauses miroir. Le locataire de la Rue de Varenne a pris pour modèle le dernier accord commercial en date, conclu avec la Nouvelle-Zélande, qui exclut la viande issue d'élevages non herbagers. « Ce n'est que le début du chemin, il faudra trouver des alliés à chaque accord et choisir les critères qui nuisent à l'environnement et faussent la concurrence », a précisé le ministre.
« La France doit continuer à porter la réciprocité des normes, c'est cette condition qui rendra un accord acceptable par notre profession », lui a répondu le président de la FNB Bruno Dufayet, qui a passé la main à l'occasion du congrès de Metz. La filière bovine est parmi les plus concernées par l'accord UE-Mercosur, qui prévoit un quota d'importation de 99 000 tonnes de viande.