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AOC : “Le problème, ce n’est pas le consommateur, mais les entreprises”

Pour la section laitière de la FDSEA, revaloriser le prix du lait payé aux producteurs ne devrait pas freiner la consommation, “contrairement aux dires des entreprises”.

Une légère hausse du prix de l’AOC n’handicaperait pas la consommation.
Une légère hausse du prix de l’AOC n’handicaperait pas la consommation.
© P. O.

L’inflation tant médiatisée des prix des produits laitiers tombe mal pour revaloriser le prix du fromage AOC cantal. C’est du moins cet argument, avancé par certaines entreprises de la filière aujourd’hui, que cherche à combattre la section laitière FDSEA. Pour l’un de ses membres, Régis Deguilhem, producteur à Rouffiac, le problème ne viendrait pas des consommateurs, ni des distributeurs d’ailleurs, mais bien des transformateurs et affineurs : “On a vraiment l’impression que les entreprises bloquent sur la question du prix alors qu’elles ont tout autant à gagner. La plupart ont dû réaliser des investissements pour la nouvelle AOC, qu’elles ont besoin de rentabiliser”. Chantal Cor, présidente de la section, en est elle aussi convaincue. À l’occasion d’une formation consacrée à l’AOC, elle a pu évaluer l’état d’esprit positif de la grande distribution : “Le responsable du magasin Carrefour à Issoire avec lequel nous avons échangé a été catégorique : augmenter le prix du cantal n’aura un impact négatif sur la consommation que durant 15 jours”.

Un cantal encore loin du roquefort et du reblochon

D’ailleurs, comme elle, Régis Deguilhem tient à rappeler les cours “tristement” bas auquel se vend le cantal : “8,21 euros le kilo en moyenne en 2007 en GMS pour le jeune et l’entre-deux contre 15 euros pour le Babibel et jusqu’à 19 euros pour le beaufort ! Eux y arrivent pourquoi pas nous ?” Alors, pour Chantal Cor, ce n’est pas l’euro supplémentaire au kilo de fromage proposé par FDSEA et JA dans leur schéma de valorisation “qui révolutionnera cette échelle des prix”. Un euro de plus sur l’ensemble des tonnages vendus que les deux syndicats proposent de ventiler à part égale entre producteurs et entreprises, avec un prélèvement destiné à financer une campagne de communication digne d’une AOC. Et Régis Deguilhem ne craint pas la réaction des consommateurs : “C’est sûr, il ne faut pas prendre le consommateur pour un pigeon. Il faudra une qualité du fromage à la hauteur de ses attentes. Mais c’est aussi normal que les efforts de la filière se répercutent sur le prix”. La présidente de la section insiste quant à elle sur le fait que le prix n’est pas forcément l’obstacle premier à la commercialisation : “Dans une enquête conduite en 2006 auprès des consommateurs, beaucoup disaient ne pas avoir le réflexe du cantal, faute de communication sur cette appellation. D’où notre volonté de mettre le paquet là-dessus”.

Un 1er janvier “incitatif”

L’un comme l’autre rejettent donc l’argument du pouvoir d’achat des consommateurs comme motivation des entreprises pour ne pas donner suite à la revendication d’une revalorisation du prix du lait payé aux producteurs. “70 euros / 1 000 litres, c’est vraiment le minimum syndical même si les entreprises que nous avons rencontrées font la sourde oreille”, déclare Régis Deguilhem. Des opérateurs qui selon lui “jouent la montre”. “Mais quand la date butoir du 1er janvier 2009 approchera, ils seront au pied du mur, cela va les faire réfléchir, surtout si les producteurs attendent un geste pour s’engager”. En attendant, justement, de prochaines discussions interprofessionnelles sont prévues en septembre.

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