Aides PAC : 7 millions d’euros d’aides PAC supplémentaires attribuées en 2015
La DDT 43 dresse un bilan chiffré des aides PAC perçues par les agriculteurs de Haute-Loire en 2015. Verdict : le département sort gagnant de la nouvelle PAC 2014-2020.
La nouvelle PAC 2014-2020 a rénové les dispositifs d’attribution des aides en vue de soutenir plus particulièrement les systèmes d’élevage, les zones de montagne défavorisées, les petites unités économiques créatrices d’emploi, les JA et les pratiques agronomiques respectueuses de l’environnement.Compte-tenu de ces priorités fixées par l’Europe, la Haute-Loire devait normalement sortir gagnante de cette nouvelle PAC. Vérifions, chiffres en main, avec les responsables des services compétents de la DDT de Haute-Loire : Hubert Goglins directeur, Jean-Pierre Goron directeur adjoint, Richard Delabre chef de service adjoint à l'économie agricole, Myriam Bernard, responsable de l'unité modernisation des exploitations et gestion de l'espace agricole.
PAC favorable
Premier enseignement : la nouvelle PAC a été favorable à la Haute-Loire puisque, ce sont 7 millions d’¤ supplémentaires (comparé à 2014) qui ont été versés pour l’année 2015 à un nombre de bénéficiaires équivalent.En 2015, sur les 4 200 déclarants comptabilisés par la DDT, 4 005 ont été bénéficiaires des aides PAC ; un écart qu’Hubert Goglins explique par le fait qu’un certain nombre de personnes font une déclaration en vue d’ouvrir des droits sur des terres qu’ils cèdent.Au total, c’est donc un montant de 103,3 millions d’¤ qui a été versé aux agriculteurs au titre des aides PAC 2015 contre 96,2 millions d’¤ en 2014. «On peut donc parler d’une progression du volume des aides de l’ordre de 8%, ce qui est loin d’être négligeable» souligne Jean-Pierre Goron. Analysons à présent les évolutions par grands postes (voir tableau ci-dessous). En ce qui concerne la politique montagne, les agriculteurs ont reçu 8 millions d’¤ supplémentaires au titre des ICHN avec un total de 40,8 millions d’¤ versés en 2015 contre 31,9 millions d’¤ en 2014. Le bilan chiffré des aides animales réserve quant à lui quelques surprises. Contrairement à ce que l’on attendait, les aides couplées animales ont diminué en passant de 14,5 millions d’¤ à 13,5 millions d’¤. Pour la DDT, cette diminution s’explique par la prépondérance de race mixte (Montbéliarde) en Haute-Loire, ce qui conduit les élevages à émarger à l’ABA (aide aux bovins allaitants) et à l’ABL (Aides aux bovins laitiers). Or, pour ce type de territoire, la règle a changé. Jusqu’à présent, l’aide à la production laitière était indexée sur les quotas et la PMTVA était jusqu'en 2014 primée sur la base des vaches et des génisses ; or, depuis 2015, la PAC prime en priorité les vaches laitières et les autres vaches de l’exploitation sont primées (via l’ABA) à condition d’atteindre un total de 10 vaches. Dorénavant les génisses ne sont plus primées dans le cadre de l’ABA.«Il faut souligner qu’en 2014, les éleveurs avait bénéficié d’une optimisation des aides animales assez exceptionnelle que nous n’avons pas retrouvée en 2015 !».
Optimiser les retours de la PAC
«Ces changements de règles au niveau des aides animales vont certainement orienter les pratiques des élevages du département» analyse Hubert Goglins.«La conduite des exploitations peut en effet permettre d’optimiser les retours de cette nouvelle PAC» remarque Jean-Pierre Goron. Ce bilan chiffré révèle une bonne surprise concernant les aides liées aux surfaces ; 801 042 ¤ ont été attribués en 2015 contre 178 972 ¤ en 2014 au titre des aides couplées végétales. «On peut penser que ces aides vont orienter les productions du département vers davantage d’autonomie fourragère» indique le directeur de la DDT.Les versements des aides découplées sont en augmentation (+4 millions d’¤). Quant aux DPB (droits à paiement de base), calculés pour partie sur l’historique des DPU, ils vont être amenés à évoluer dans les années qui viennent dans le cadre de la convergence nationale prévue d’ici 2020. «Avec 24 millions d’¤ attribués en 2015, ce paiement de base reste en dessous de la moyenne nationale (à hauteur de -20% environ). La majorité des éleveurs du département vont donc voir leur DPU augmenter» signale Hubert Goglins.
Véronique Gruber