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Agrolab's : cinq bougies et leader tricolore

Leader national dans son secteur, le laboratoire interprofessionnel Agrolab’s a soufflé ses cinq bougies et vise de nouveaux objectifs en termes de développement et ressources humaines.

Chantal Cor-Jean-Vincent Gauzentes, un tandem engagé et complémentaire qui a œuvré à la création d’Agrolab’s.
© P. OLIVIERI

C’est un triple anniversaire qu’a fêté vendredi 28 juin le laboratoire Agrolab’s lors de son assemblée générale à Vézac : ses cinq printemps et les 50 ans des laboratoires interprofessionnels laitiers tout comme du Cniel. Pas de gâteau ni bougies mais des invités d’honneur(1) et une feuille de route déjà bien remplie dont certains pans restent à parachever pour Agrolab’s. Né de la fusion il y a cinq ans jour pour jour des laboratoires Cial SO (Auch), Galilait (Clermont-Ferrand) et Lial MC (Aurillac), Agrolab’s s’est imposé, malgré la crise du Covid qui a retardé sa structuration, comme le premier laboratoire national du secteur. 

12 000 producteurs, 37 départements

Couvrant 35 départements sur sept régions administratives, ses trois sites analysent le lait (de vache, brebis et chèvre) de quelque 12 000 producteurs, avec une collecte des échantillons 6 jours sur 7 et une activité analytique 7 j/7 assurée par ses 250 collaborateurs. Un modèle unique Voilà pour la photo, flatteuse, à date, mais dans son rapport d’activités, le directeur général Jean-Vincent Gauzentes n’a pas manqué de rappeler le chantier de gros œuvre tout à la fois sensible et exigeant qu’ont représenté cette fusion et surtout l’harmonisation des process des trois sites : harmonisation sociale, harmonisation des systèmes d’informations pour les analyses de paiement à la qualité du lait, analyses de contrôle laitier et de diversification, et dernière en date, harmonisation comptable et de la facturation. Le tout sans perdre de vue les fondations originelles de l’outil interprofessionnel conjuguant indépendance et principe de mutualisation. 

Pendant ces cinq années, il a fallu changer, révolutionner les habitudes et procédures, développer la diversification, convaincre pour faire reculer des visions identitaires nostalgiques... tout en faisant la démonstration de la pertinence économique de ce regroupement. Cinq ans plus tard, les chiffres sont là : Agrolab’s a généré près de 19 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 (pour un résultat de 118,65 k€), soit près de 2 M€ de plus qu’en 2020, premier exercice plein de la nouvelle entité. Certes, l’EBE (excédent brut d’exploitation) est inférieur de deux points aux 9 % visés pour “assurer notre politique d’investissements et alimenter notre trésorerie”, mais Jean-Vincent Gauzentes reste confiant dans la capacité de l’entreprise à regagner ces deux points via des charges de structure encore optimisées, une efficacité accrue des organisations mises en œuvre et un service commercial pleinement opérationnel, les phases d’harmonisation ayant impacté en 2023 sa présence sur le terrain. Nouveau bâtiment à Auch La fin d’année 2023 a aussi vu le lancement d’un autre chantier, au sens propre : celui du nouveau bâtiment du site d’Auch dont la mise en service est attendue pour avril 2025 sachant qu’un nouveau laboratoire est aussi programmé à Clermont-Ferrand.

Le défi RH

Les défis à venir ? Après l’âge d’or de l’informatique dans les années 1980/90 marqué par l’arrivée des codes barres et des programmes de traitement, puis celui de la qualité dans les années 2000 “où le système de management de la qualité devait tout piloter, encadrer, mesurer”, et l’âge d’or actuel de la cybersécurité où il faut tout protéger, celui qui s’impose déjà touche aux ressources humaines avec la nécessité de séduire et fidéliser des salariés, gérer les conflits de génération... Déjà engagé depuis un an dans une démarche RSE (responsabilité sociétale et environnementale), Agrolab’s doit composer aujourd’hui avec un turn over de 16 % de son personnel, dans les standards nationaux. “Au vu de la décroissance de la production laitière, il est urgent de devenir sexy tant pour attirer des producteurs que des salariés pour toutes les entreprises”, a abondé Chantal Cor dans son rapport moral, son dernier avant de passer le relais au collège de la coopération. 

La diversification majoritaire

L’activité analytique liée au paiement du lait suit l’érosion continue du nombre de producteurs : - 5 % en lait de vache (8 100 producteurs), - 2 % en lait de brebis (2 800 producteurs) mais stabilité en lait de chèvres (800 producteurs) pour un total de 11 700 producteurs de 35 départements dont le lait est analysé par Agrolab’s. Laboratoire amené à jongler avec pas moins de 105 modes de calcul mensuels de paiement du lait. La baisse (- 4,5 % en 2023) de l’activité analytique Conseil en élevage est elle aussi devenue structurelle, même si elle est moins prononcée sur la zone du laboratoire que dans d’autres régions. “Les besoins des producteurs évoluent, les mentalités aussi, nous devons faire évoluer notre offre de services”, a estimé Jean-Vincent Gauzentes, directeur. Année record pour les fourrages A contrario, l’activité en microbiologie alimentaire poursuit son essor, certes plus modéré que les années précédentes, la faute à une concurrence exacerbée mais aussi à la phase d’harmonisation technique entre les trois sites d’Agrolab’s qui sera achevée en 2024. Le secteur chimie alimentaire, sanitaire, fourrages est lui resté stable malgré une activité record en 2023 pour l’analyse fourragère avec pas moins de 27 432 analyses sollicitées. Au total, ce sont 18,7 millions d’analyses que réalisent les trois sites d’Agrolab’s, dont 7,3 millions pour le paiement du lait, avec un degré de fiabilité et conformité qui fait chaque année l’objet d’un certain nombre d’audits d’accréditation et d’agrément. En 2023, Agrolab’s a encore été reçu haut la main à l’issue des audits Cofrac et Cniel.

(1) L’assemblée générale statutaire a été suivie d’une table ronde associant Thierry Roquefeuil, ancien président de la FNPL et du Cniel, Damien Lacombe qui vient de passer la main à la tête de Sodiaal, Jehan Moreau, ancien directeur de la Fnil, et Chantal Cor.
 

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