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-25% d’aides à l’agriculture biologique, un régime qui ne passe pas…

Les acteurs de l’agriculture biologique ont battu le pavé des rues de Clermont-Fd jusqu’à la préfecture pour dénoncer la baisse des aides au maintien de l’agriculture bio en 2014.

Les manifestants ont fait le déplacement jusqu’à la préfecture de Clermont-Ferrand pour témoigner de leur mécontentement.
Les manifestants ont fait le déplacement jusqu’à la préfecture de Clermont-Ferrand pour témoigner de leur mécontentement.
© M.Comte

C’est en réponse au mouvement national lancé par la FNAB, l’APCA, Coop de France et Synabio que les acteurs puydômois de l’agriculture biologique ont manifesté devant la préfecture de Clermont-Ferrand, le 17 mars dernier. Un mouvement de grogne à l’encontre de l’Etat qui a annoncé il y a quelques jours une coupe de 25% sur les aides au maintien de 2014.

 

Erreur de calcul regrettable

Les organisations professionnelles dénoncent tout d’abord une incohérence de la part du gouvernement qui ambitionne pourtant un doublement des surfaces en bio pour 2017. Une situation d’autant plus fâcheuse que les acteurs de la bio avaient alerté le ministère sur les risques d’insuffisances budgétaires. Malgré tout, l’enveloppe a été fixée à 103 mil-lions d’euros et est aujourd’hui dépassée par le montant total des demandes qui atteint 117 mil-lions d’euros. A cela, Stéphane Le Foll a reconnu le 10 mars «nous avons été victimes de notre succès en 2014. La priorité allant aux aides à la conversion, le choix a donc été fait de réduire de 25% les aides au maintien. » Le ministère assure toutefois que la mise en place du plan «Ambition Bio» permettra dès 2015 l’augmentation effective des aides aux producteurs bio.

Mais pour bon nombre de responsables professionnels le mal est déjà fait. Patrice Goutagny, président du GRAB Auvergne était présent à la manifestation de Clermont-Ferrand. Selon lui, cette situation n’envoie pas un bon message aux futurs agriculteurs biologiques. «Nous ne faisons pas de lecture politique mais nous nous posons des questions. Depuis 7 ans, les pouvoirs publics veulent changer les pratiques agricoles. Dans leur message, l’agriculture biologique est un levier indispensable qu’il faut développer. Mais quel message envoient-ils aux producteurs si finalement ils ne tiennent pas leurs engagements? Nous sommes là aujourd’hui, devant la préfecture pour leur demander d’honorer leurs promesses. Cette coupe de 25% va mettre à mal les exploitations agricoles converties. Les pouvoirs publics doivent trouver un moyen de compléter ces aides. »

Dans la continuité de l’action

Patrice Goutagny n’est pas convaincu qu’une telle situation ne se reproduira pas. Depuis le 1er janvier 2015, les Conseils régionaux ont en charge la gestion des aides du second pilier. Or de nombreuses régions n’ont pas attribué, selon lui, des moyens suffisants pour les aides au maintien voire même les aides à la conversion. «Les producteurs bio seront encore dépendants d’arbitrages budgétaires incertains et particulièrement en Auvergne. La Région a diminué de moitié l’estimation nationale des montants des subventions allouées à la conversion. Au lieu de 40 millions selon les recommandations nationales, nous n’aurons qu’une enveloppe de 22 millions. Cette sous estimation risque de générer une situation similaire à celle que nous vivons actuellement avec un retard des paiements de l’aide au maintien et une coupe sévère de 25%. C’est pourquoi, le 24 mars prochain, nous appelons les organisations agricoles à participer à un rassemblement devant les locaux du Conseil régional à 10h30, pour le mettre en garde contre un tel risque. Nous allons demander une session avec les conseillers pour en discuter. Ce sera l’occasion aussi d’abor-der l’avenir de l’aide au maintien de l’agriculture biologique. La Région souhaiterait en effet que cette aide ne soit plus pérenne mais d’une durée de 5 ans seulement. Là encore, cette décision envoie un mauvais message aux producteurs biologiques. Annuler cette aide au-delà de cinq ans d’activité, ce n’est pas récompenser les pratiques respectueuses des producteurs que les pouvoirs publics vantent pourtant» témoigne Patrice Goutagny. Rendez-vous est donc pris avec le Conseil régional.

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