Elevage
115 000 visiteurs : le Sommet, l’Everest de l’Élevage
Pour sa trente-deuxième édition le Sommet de l’Élevage n’a pas failli à sa réputation de catalyseur commercial, politique
et territorial. Mieux, en accueillant 115 000 visiteurs, deux ministres, une myriade d’élus et une foule de responsables professionnels, l’événement s’impose résolument comme le plus grand sur la scène européenne.
Pour sa trente-deuxième édition le Sommet de l’Élevage n’a pas failli à sa réputation de catalyseur commercial, politique
et territorial. Mieux, en accueillant 115 000 visiteurs, deux ministres, une myriade d’élus et une foule de responsables professionnels, l’événement s’impose résolument comme le plus grand sur la scène européenne.
Il ne fallait pas être devin pour mesurer que le cru 2023 du Sommet serait un succès. Malgré la défection de certains éleveurs qui, en raison du risque sanitaire lié à la FCO et la MHE, ont finalement renoncé à amener des animaux, dès mercredi soir, à mi-temps de l’événement, il y avait comme un air de record. Record d’abord de fréquentation : des travées et des allées bondées dans les halls, sous les chapiteaux mais aussi à l’extérieur, au Zénith, dans les salles de conférences… de quoi donner le sourire aux 1 500 exposants qui ont concrétisé de nombreuses affaires. Petite victoire parmi tant d’autres : le public professionnel commence à pleinement investir le mardi, la première journée du Sommet, ils étaient quelques 2 500 de plus par rapport à l’an dernier. Record aussi d’accueil de visiteurs internationaux (voir par ailleurs), d’élus, et de responsables professionnels venus de toute la France.
Pour Fabrice Berthon, Commissaire Général du salon, « cette nouvelle édition est un cru exceptionnel, tant par les chiffres que par la convivialité qui s’est encore développée d’un cran : la soirée du jeudi des Jeunes Agriculteurs a rencontré un vif succès, tout comme la soirée du mardi parrainée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la soirée « raclette » imaginée par le Criel Alpes Massif central, le mercredi soir ».
De la convivialité et du sérieux, marqués par les visites de deux ministres, celle classique du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Marc Fesneau, et plus inattendue, celle du ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire.
Qu’a annoncé Bruno Le Maire au Sommet ?
Vendredi, celui qui avait déjà participé au salon en qualité de ministre de l’Agriculture s’est lancé dans une opération reconquête du monde de l’élevage, après avoir tenu des propos disons hasardeux à leur égard au printemps dernier : « J’aime l’élevage français et les éleveurs. Ils peuvent compter sur mon soutien sans faille. Paraphrasant à plusieurs reprises, le Général de Gaulle, et sa célèbre réplique autour d’une « certaine idée de la France », Bruno Le Maire a précisé que « cette idée ne pouvait se concevoir sans élevage, atout économique majeur de la Nation, patrimoine de notre culture ».
Voilà pour les intentions, pour ce qui est de leur concrétisation, le ministre a tracé quelques pistes et annoncé une mesure fiscale réclamée par la profession (voir par ailleurs). Elle consiste à autoriser la déduction fiscale d’une provision correspondant à la prise de valeur de chaque vache à la clôture de l’exercice, dès lors que cette prise de valeur est supérieure à 10 %. Cette provision sera déductible dans la limite de 150 € par vache et de 15 000€ par exploitation. Cette provision s’appliquera dès la clôture 2023 et concernera les années 2023 et 2024. Les sommes déduites devront être réintégrées au résultat d’exploitation au titre d’un ou plusieurs des six exercices comptables suivants.
Pourquoi cette mesure fiscale ?
En raison des hausses de marché et de l’inflation, la valeur des vaches allaitantes et laitières a augmenté ces derniers mois mécaniquement de + 500 € en moyenne par bête. La valeur plus forte des bêtes va générer une hausse d’impôt et de cotisations sociales sans que l’éleveur ait vu son revenu augmenter. La tension sur la trésorerie aurait donc pu être très importante.
Le ministre a par ailleurs confirmé d’autres mesures financières dans le cadre du plan élevage : 400 millions d’euros de garanties de trésorerie pour pouvoir avoir des prêts plus facilement auprès des banques, une enveloppe de 3 millions d’euros dédiée à la communication sur l’élevage…
Reprendre le fil
de la contractualisation
Sur le volet des prix, Bruno Le Maire a indiqué : « Je suis prêt à accélérer cette contractualisation et à veiller à ce que le rapport de force entre l’industrie agroalimentaire, les distributeurs et les agriculteurs soient le plus équitable possible ». Il ne l’a pas dit aussi explicitement, mais cela revient à appliquer l’ensemble des dispositions des lois Ega.