[AG 2022 de la Fnec] « Rouvrir les négociations commerciales sans délai »
L’assemblée générale 2022 de la fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) a rassemblé une centaine de participants les 6 et 7 avril derniers à Thorigné en Vendée. L’occasion de revenir sur l’année 2021 et de faire un premier état des lieux de la flambée des matières premières et son impact sur les charges en élevage.
L’assemblée générale 2022 de la fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) a rassemblé une centaine de participants les 6 et 7 avril derniers à Thorigné en Vendée. L’occasion de revenir sur l’année 2021 et de faire un premier état des lieux de la flambée des matières premières et son impact sur les charges en élevage.
C'est à Thorigny, en Vendée, que la fédération nationale des éleveurs de chèvres a réuni pour son assemblée générale des délégations d'éleveurs venus de toute la France. Si le plaisir de se retrouver était réel après deux années à distance, l’inquiétude liée à la forte hausse des prix des matières premières était palpable. La flambée des charges et les négociations commerciales ont été au cœur des échanges.
Philippe Chotteau, chef du département économie, et Nicole Bossis, en charge du dossier économie des exploitations caprines à l’Institut de l’élevage, ont ainsi présenté un état des lieux de la hausse des coûts des matières premières, et des conséquences de la guerre en Ukraine. Si l’ensemble des postes de charges en élevage sont en hausse, le prix de vente des fromages au lait de chèvre lui n'a que très peu augmenté comparativement. Philippe Chotteau a pointé l’écueil de la transmission des hausses sur les prix à la consommation. Et les derniers chiffres Insee estiment l'inflation à 2,8 % en mars, loin de l’explosion des charges qu'éleveurs et transformateurs subissent.
Impact de la hausse des principaux intrants sur le coût de production en élevage estimé entre +32 et +122 €/1000 L
La filière caprine est une des plus impactées par la hausse du coût alimentaire avance Nicole Bossis. Avec en moyenne 570 g de concentré distribués par litre de lait produit et une autonomie protéique faible, à 47 %, l’impact de la hausse des principaux intrants sur le coût de production est estimé entre 32 et 122 €/1000 L pour les éleveurs caprins en 2022 !
Mickaël Lamy, représentant la coopération laitière, a répondu aux inquiétudes des éleveurs présents en rappelant que le marché des produits laitiers caprins était sain et que les entreprises de transformation allaient aller rechercher des hausses de tarifs dans les semaines à venir.
« Cela ne va pas être facile, il ne faut pas être naïf. Mais nous devons aller chercher des augmentations deux à trois fois plus importantes que celles que nous avons obtenues à l'issue des négociations du début d'année. »
« D’après nos premières projections, l’indice Ipampa lait de chèvre s’établirait à 147,2 en juin (comparé à 122,8 en janvier 2022). Soit une hausse de 20 % en seulement quelques mois ! » alertait la Fnec dans un communiqué demandant « une réouverture des négociations commerciales sans délais » quelques heures avant le début de son assemblée générale. La fédération appelait « distributeurs et transformateurs à tenir leurs engagements de la charte signée le 18 mars 2022 en présence des ministres de l’Économie et de l’Agriculture et demande la réouverture des négociations commerciales sans délai pour permettre une revalorisation du prix du lait de chèvre conséquente et immédiate ».