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Abricot bio : des rendements moindres par rapport au conventionnel

Le centre expérimental de la Sica Centrex dans les Pyrénées-Orientales a choisi les modalités suivies en fonction des pratiques et des attentes des producteurs du réseau Dephy ferme. La conduite en AB est donc au centre du dispositif avec une modalité encore plus restrictive. Mais les rendements font encore défaut.

La force du dispositif expérimental Capred de la Sica Centrex (Pyrénées-Orientales) est son étroit lien avec les producteurs du réseau Fermes Dephy. « Ces deux programmes sont très complémentaires. Les arboriculteurs via leurs conseillers font remonter les problématiques auxquelles ils sont confrontés et leurs besoins en termes de programmes de recherche. Les chargés d’expérimentation, souvent aussi conseillers, réalisent les expérimentations et diffusent les résultats. C’est un cercle vertueux qui se met en place avec une expérimentation attentive aux besoins du terrain et qui diffuse ces résultats directement sur les exploitations par le conseil terrain », détaille Marc Fratantuono, ingénieur Dephy à la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales.

Depuis sa mise en place en 2013, le dispositif Capred de la Sica Centrex a donc évolué en fonction des pratiques des producteurs. En 2015, des deux modalités existantes, le dispositif est passé à quatre. Il comprend maintenant un témoin représentant les pratiques des producteurs en conventionnel, un système « ZRP » avec Zéro résidu de pesticides détectable à la récolte, un système conduit en agriculture biologique comme ceux qui se développent dans le département et un système Eco+ : « plus que bio », où les limites sont poussées encore plus loin avec l’utilisation uniquement de produits de biocontrôle.

Maîtrise partielle du monilia et de la rouille

« Sur ce dispositif, nous avons atteint largement nos objectifs de diminution des pesticides de synthèse », rapporte Myriam Codini, qui suit les essais Ecophyto à la Sica Centrex. Ils sont sur sept ans de 28 % sur la modalité ZRP, et 80 % pour les deux modalités AB et Eco+ par rapport au témoin (voir graphique).

En 2020, les IFT hors biocontrôle étaient de moins de 2 sur les deux modalités AB et Eco+ et entre 10 et 12 pour les modalités témoin et ZRP. « Mais nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que les arboriculteurs : la faiblesse des rendements en conduite AB », souligne-t-elle. « Sur le groupe des fermes Dephy en abricot, la grande majorité des arboriculteurs sont en AB et ils sont confrontés à des niveaux de rendements de 30 à 50 % moindres qu’en culture conventionnelle, fait remonter Marc Fratantuono. Ces faibles rendements se sont observés surtout ces dernières années, avec un effet cumulatif d’une maîtrise partielle du monilia sur fleurs et rameaux, de la rouille, un impact plus fort de l’ECA qu’en conventionnel et des interrogations sur la nutrition des vergers en culture biologique ».

Marge brute négative pour Eco+

Sur le dispositif Capred, les rendements cumulés de 2016 à 2020 sont de 65 t/ha sur le témoin, 60 t/ha pour le ZRP, près de 28 t/ha pour la modalité AB et moins de 15 t/ha pour la modalité Eco+. La croissance et le volume des arbres étant plus faibles en culture biologique, l’interrogation porte sur le fonctionnement du sol et la nutrition des arbres. « Sur le site de la Sica Centrex, on s’en sort assez bien sur le monilia en culture biologique et sur la modalité Eco+ mais on ne gère qu’une petite surface. On s’en sort bien aussi sur la conservation de la variété choisie Royal Roussillon (voir encadré). Cependant, des problèmes techniques persistent notamment sur la lutte contre la rouille en culture biologique et avec une variété sensible à cette maladie, précise Myriam Codini. L’utilisation seule des produits de biocontrôle reste ici très limitante. » Ces baisses de rendements se répercutent sur la marge brute. En 2020, elle était estimée, avec les amortissements, à plus de 15 000 €/ha pour la modalité témoin, 11 000 €/ha pour la modalité ZRP, 1 000 €/ha pour la modalité AB et à -2 000 €/ha pour la modalité Eco+.

Une variété emblématique de la région

 

Royal Roussillon est une variété adaptée aux conditions des Pyrénées-Orientales. © RFL
Le choix de la variété d’abricots pour les essais Capred à la Sica Centrex s’est porté sur le Royal Roussillon. Créée localement, cette variété est adaptée aux conditions du département. Sa surface de production est très importante. D’autre part, il fait partie des variétés du groupe des Rouges du Roussillon qui ont obtenu une Appellation d’origine protégée « Abricots Rouges du Roussillon ». C’est une variété qui tient bien en conservation mais qui est sensible à la rouille.

 

Rédaction Réussir

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