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250 000 tonnes de blé OGM récoltées en Argentine : quelles conséquences pour les marchés mondiaux ?

L’Argentine va récolter en décembre 250 000 tonnes de blé OGM tolérant à la sécheresse, faisant peser des risques énormes pour la commercialisation de la production de ce géant de l’export.

Démineur. Julián Domínguez a été nommé ministre de l’Agriculture, dix ans après avoir quitté ce poste, pour traiter le dossier explosif du blé OGM.
Démineur. Julián Domínguez a été nommé ministre de l’Agriculture, dix ans après avoir quitté ce poste, pour traiter le dossier explosif du blé OGM.
© M.-H. André

Une récolte bien embarrassante. En Argentine, la société Bioceres va collecter en décembre près de 250 000 tonnes de blé OGM HB4 possédant un caractère de tolérance à la sécheresse. Emblavé sur 55 000 hectares « d’essais » dans tout le pays, il sera stocké par les producteurs.

Après un décret du pouvoir argentin autorisant les « tests » de plein champ, c’est la Commission nationale de biosécurité brésilienne (CNTBio) qui a approuvé sa consommation en farine. Mais les meuniers brésiliens, eux, n’en veulent pas. Leur fédération Abitrigo a fait appel de la décision de la CNTBio.

Les risques commerciaux sont en effet colossaux, et toute la filière est à cran, compte tenu des conséquences dramatiques en cas de détection d’un grain OGM dans un lot destiné à l’export. Une probabilité jugée « faible, car notre système de traçabilité des récoltes est fiable, mais réelle » par un ancien directeur de l’autorité sanitaire argentine. Sur les 20 millions de tonnes (Mt) de la récolte argentine, environ 13 Mt pourraient partir à l’export. Cette forte dépendance à l'export du blé argentin est un élément important pour le marché mondial... et un enjeu colossal en cas de boycott des importateurs.

« Folie », « suicide commercial » : les acteurs de la filière n’ont pas de mots assez durs pour qualifier l’aventure de Bioceres. Certains stockeurs exigent la destruction intégrale de la récolte de blé OGM. Car en cas de mélange dans leurs grands silos, qui payera ?

Et quid des tests PCR (100 dollars par camion de 30 tonnes) de facto indispensables, dont le coût est estimé à 20 millions de dollars pour la filière ? En septembre dernier, Julián Domínguez a été nommé ministre de l’Agriculture, dix ans après avoir quitté ce poste, visiblement rappelé à la rescousse pour traiter ce dossier explosif qu’il connaît bien.

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