Aller au contenu principal

Une nouvelle clinique de la bactérie Ornithobactérium rhinotracheale ORT en dinde

La bactérie Ornithobacterium rhinotracheale s’exprime souvent par de la toux et des boiteries. Elle peut aussi induire uniquement des poids hétérogènes, comme le démontre un cas clinique de Chêne Vert Conseil.

La dinde de chair, comme d’autres espèces de volailles, est susceptible d’être contaminée par la bactérie Ornithobacterium rhinotracheale (ORT). Elle s’exprime à travers une diversité de symptômes, les plus fréquents étant de la prostration, de la mortalité (ou non) et de la boiterie. Le niveau de gravité est extrêmement variable, en fonction notamment des conditions d’élevage et de l’éventuelle coïnfection avec des virus de type pneumovirus de la rhinotrachéite (RTI) et du paramyxovirus de type 1 (PMV1). On distingue deux formes classiques d’ORT : la forme respiratoire avec pneumonie œdémateuse et la forme locomotrice avec présence de boiteries (ténosynovite). Les vétérinaires soulignent la présence de plus en plus fréquente, de formes insidieuses qui génèrent des lots légers et hétérogènes et qui peuvent occasionner des pertes économiques élevées. Il peut s’agir de formes locomotrices ou de formes respiratoires, sans toux, ni mortalité, mais avec comme seule lésion une aérosacculite mousseuse et caséeuse, observée sur les petits sujets.

Pas de lésion de pathologie classique

C’est ce qui a été observé lors d’un cas clinique sur un lot de 9 400 dindes, mis en place le 25 mai 2019 dans un élevage breton. Le bâtiment de 1 180 m2 de type statique à lanterneau est isolé d’autres élevages de volailles. L’état sanitaire y est d’habitude excellent, ce qui a permis à l’éleveur de produire plusieurs lots sans utiliser d’antibiotiques. Le lot s’est déroulé sans encombre jusqu’au départ des femelles. Vers l’âge de 13 semaines, l’éleveur a sollicité une visite du vétérinaire suite à un début de boiterie. Une quarantaine d’animaux boiteux ont été comptabilisés, situés surtout sur les bords du bâtiment, mais sans observer de gonflement des tendons ou de déformation des aplombs. L’autopsie n’a pas mis en évidence de lésions de pathologie classique. Par contre, la section de crêtes tibiales laissait apparaître une nécrose osseuse, à l’origine de la boiterie. La bactériologie a permis d’isoler la bactérie ORT dans ces lésions.

Une MPA pénalisée par des poids faibles

Le choix a été fait de ne pas traiter les animaux, en l’absence d’une évolution négative du lot. L’analyse des critères technico-économiques montre que la baisse de la marge dindonneau aliment sur ce lot (20,62 €/m2 contre 24,60 €/m2 pour les précédents) est liée à une baisse des poids, alors que les taux de perte et de saisie n’ont pas été affectés. Le poids des dindons mais aussi des femelles a baissé, ce qui laisse présager que le phénomène sévissait déjà sur l’ensemble du bâtiment avant le départ de ces dernières. Ce cas clinique montre une évolution dans l’expression de la maladie liée à l’ORT. Il alerte aussi sur le diagnostic de lots en retard de poids ou hétérogènes. En dehors des causes techniques, il peut aussi être lié à des causes pathologiques, qualifiées de chroniques. Il rappelle l’importance d’un bon diagnostic pour prendre les bonnes décisions.

Anouk Dronneau, vétérinaire Chêne Vert Conseil

Lire aussi : Bien organiser le chantier de vaccination contre Ornithobacterium rhinotracheale

Résultats techniques du lot atteint et des lots précédents

Les poids sont pénalisés mais pas les saisies ni les pertes

Source : Chêne Vert Conseil

Les plus lus

<em class="placeholder">biodevas Olivier Rousseau qualité de l&#039;eau poulets éleveur surveillance travail</em>
Deux enquêtes sur le bien-être des éleveurs de volailles 

Deux enquêtes récentes auprès d’éleveurs de volailles ont aidé à définir différentes dimensions de la qualité de vie au…

<em class="placeholder">Le travail en volière nécessite des compétences spécifiques, d’ordre animalière, technique mais aussi mécaniques pour les réparations.</em>
La volière a modifié le travail des producteurs d’œufs

L’élevage de poules pondeuses en volière est plus technique, physique et chronophage qu’en cage. Une enquête auprès d’éleveurs…

<em class="placeholder">Les grands bâtiments de reproducteurs deviennent la règle pour fournir le groupe d’accouvage BD France.</em>
Un bâtiment de poules reproductrices fait pour durer au moins trente ans

Le bâtiment de Nicolas Grellepoix est ce qu’il y a de mieux pour assurer une production d’œufs à couver nombreuse et de…

<em class="placeholder">Marina et Nicolas Grellepoix. Détenu par Nicolas, le bâtiment neuf complète idéalement l’atelier de 9000 poules parentales de Marina, situé à proximité.</em>
En Bretagne, Nicolas Grellepoix se reconvertit avec un grand atelier de poules reproductrices

À 51 ans, Nicolas Grellepoix change de métier pour devenir producteur d’œufs à couver à Loguivy-Plougras, dans les Côtes-d’…

<em class="placeholder">Sylvain Privat : « J’ai deux heures de lavage manuel, contre douze heures auparavant. La période du vide sanitaire était la plus fatigante. Aujourd’hui, je peux ...</em>
« Le robot de lavage soulage mes épaules », explique Sylvain Privat, producteur de canards gras

Trois engraisseurs de canards du Périgord ont investi dans un robot de lavage, Evo Cleaner, pour faciliter le…

<em class="placeholder">éleveur avec poussin dans la main dans son poulailler</em>
« Je gagne dix fois plus en volaille qu'en bovin par heure de travail"

Loeizig Rivalan raisonne toutes ses décisions sur l’exploitation en fonction du temps de travail, qu’il mesure au quotidien.…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)