Prévoir les taux de CO2 avec Medibate
Paul Robin est chercheur en bioclimatologie à l’Inra de Rennes. Il étudie les impacts des interactions entre le bâtiment et les pratiques d’élevage sur les productions de chaleur des animaux. L’outil de modélisation informatique Medibate, mis au point avec l’Itavi, les chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, a été adapté pour prédire l’évolution de la concentration en CO2 et vapeur d’eau dans un bâtiment abritant des poulets. Cela permet de former des scénarios où varient les caractéristiques thermiques (niveau d’isolation, capacité de chauffage…) et le programme de ventilation.
Dans l’exemple présenté, il s’agit d’un bâtiment de 1 350 m² à combustion directe (2 canons de 90 kW) et à ventilation transversale (234 000 m3/h au maximum) très moyennement isolé avec 4 cm de polystyrène extrudé (coefficient global de pertes des parois de 1,13 W/k/m²). Les trois scénarios de besoins d’air comparés lors du projet Gest CO2 (lire tableau) montrent qu’il est possible de respecter la limite de 3 000 ppm avec des canons, même la première semaine, sans accroître la consommation d’énergie, à condition de réduire le renouvellement d’air minimum. En revanche, l’hygrométrie est dégradée de 10 à 15 points durant les premières semaines. Cette dégradation est atténuée en augmentant systématiquement le débit minimum à partir de 15 jours. Dans le cas où le bâtiment serait mieux isolé (coefficient de 0,69 W/k/m² avec 8 cm d’isolant), la consommation de gaz se réduirait d’environ 0,4 kg/m² et le CO2 resterait sous 3 000 ppm, quel que soit le scénario.