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Selon Météo France, le climat de la France va inéluctablement se modifier.

Avec le réchauffement climatique, « les épisodes caniculaires seront plus intenses et plus fréquents » affirme David Salas y Mélia, directeur de la recherche climatique de Météo France.

David Salas y Mélia, directeur de la recherche climatique de Météo France : « Une température moyenne de 1,5 à 1,8° C de plus depuis les années 70 et 1° C de plus d’ici 2050 » © Météo France
David Salas y Mélia, directeur de la recherche climatique de Météo France : « Une température moyenne de 1,5 à 1,8° C de plus depuis les années 70 et 1° C de plus d’ici 2050 »
© Météo France

Comment définissez-vous un épisode caniculaire ?

David Salas y Mélia - « C’est un phénomène exceptionnel mais relatif, car attaché à une région donnée. En France, les météorologues parlent de canicule lorsque la température estivale dans un lieu se situe au moins cinq degrés au-dessus des normales pendant cinq jours consécutifs. Ce qui veut dire qu’en valeur absolue, la température d’une canicule à Brest est moins élevée que celle se produisant à Nîmes. À cette durée, s’ajoute la problématique des nuits anormalement chaudes, surtout pendant les jours longs (du 15 juin au 15 août). »

Ces chaleurs anormales vont-elles s’accroître ?

D. S. y M.- « Elles vont certainement augmenter en intensité. Quoi que nous fassions pour combattre le réchauffement climatique, la température moyenne va croître de 0,3 °C par décennie jusqu’en 2050, comme elle le fait depuis les années 70. Depuis lors, nous avons « gagné » 1,5 à 1,8 °C selon les régions et nous aurons sans doute 1 °C de plus en 2050. Au-delà, la hausse dépendra principalement de nos actions actuelles pour freiner les émissions de gaz carbonique. Si la neutralité mondiale en carbone est atteinte en 2050, la hausse devrait s’arrêter. En suivant la tendance actuelle des émissions, le pire scénario table sur un réchauffement de 5 °C en 2100 par rapport aux années 70. »
 
Vagues de chaleur observées en France1947 à juillet 2019 : 41 épisodes observés © Météo France

Seront-elles aussi plus fréquentes ?

D. S. y M.- « On estime que la fréquence d’apparition d’une canicule aussi extrême que celle de juillet 2019 sera multipliée par 5 en 2040. Les canicules dans leur ensemble devraient être deux fois plus fréquentes en 2050. Jusqu’à présent, Météo France a bien constaté une multiplication des canicules. La France a connu 9 canicules entre 1947 et 1988, et 32 depuis 1989. »

Des régions seront-elles plus exposées ?

D. S. y M.- « Température et fréquence augmenteront sensiblement au même rythme partout. De par sa position géographique, la Bretagne sera toujours moins impactée, avec des durées plus courtes et des maxima moins élevés. Les régions les plus chaudes de France seront également les plus exposées dans le futur. Par exemple, en été 2018, Nîmes a connu des températures maximales supérieures à 30 °C en continu pendant près d’un mois. Cette situation devrait encore s’aggraver. »

« 1,5 à 1,8 °C de plus depuis les années 70 et 1 °C de plus d’ici 2050 »

Des chaleurs extrêmes plus fréquentes

Selon le Giec (1), « l’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, l’étendue, la durée et le moment d’apparition des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, et peut porter ces phénomènes à des niveaux sans précédent. » La modification des températures extrêmes peut être liée à un changement de la moyenne, de la variabilité ou de la forme de la distribution de probabilité, ou des trois à la fois :

 

 

 

La courbe « décalage de la moyenne » montre l’effet d’une augmentation de température, avec plus de durées extrêmement chaudes ;

 

 

 

La courbe « augmentation de la variabilité » suppose que la moyenne ne change pas, mais les épisodes extrêmement chaud augmentent quand même ;

 

 

 

La courbe « modification de la symétrie » produit les mêmes effets de chaleur extrême plus fréquente.

(1) citation en page 5 de « Gestion des risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins de l’adaptation au changement climatique- Résumé à l’intention des décideurs ». GIEC, 2012

 

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