L’ovosexage des poussins de ponte Cheggy est fin prêt
Le couvoir Hy-Line France est le premier équipé de la technologie Cheggy de l’allemand AAT, une solution automatisée et non invasive pour sexer les embryons des lignées de poules pondeuses brunes.
Le couvoir Hy-Line France est le premier équipé de la technologie Cheggy de l’allemand AAT, une solution automatisée et non invasive pour sexer les embryons des lignées de poules pondeuses brunes.
Quatre petites secondes par plateau de 36 œufs : c’est le temps passé dans la chambre de mesures pour identifier les embryons femelles, les mâles et les œufs non fécondés, affichés instantanément sur l’écran de l’automate. La rapidité de sexage de la machine Cheggy impressionne. Basé à Loudéac, le couvoir Hy-Line France utilise depuis fin 2019 la technologie d’ovosexage développée par Agri Advanced Technologies (AAT), filiale du groupe Wesjohann (comme Hy-Line et Lohman). Pour répondre à la demande de Carrefour et de la coopérative de Loué, un premier prototype y a été installé fin 2019. La version commerciale, entièrement automatisée et adaptée à des cadences élevées (jusqu’à 20 000 œufs par heure), est arrivée dès l’été 2020. « Le procédé est aujourd’hui entièrement opérationnel », explique Frédéric Masson, directeur d’Hy-Line France. « On est dans la phase de derniers ajustements en fonction de l’âge de ponte, celui-ci impactant la taille des œufs à manipuler. Après avoir démarré sur des œufs de cœur de ponte, puis de début de ponte, on arrive désormais aux tests de fin de ponte », c’est-à-dire des poules de 66 semaines, le jour de la visite. La machine est déjà calibrée pour les souches brunes Hy-Line et Lohman, et le sera pour deux autres souches, cette technologie étant vouée à être utilisée dans tous les couvoirs qui le souhaitent.
Plus de 97 % de précision
Une valorisation des œufs mâles
Un atout majeur de cette méthode est d’être non invasive. « Il n’y a pas besoin de percer la coquille, évitant tout risque de contamination croisée. La perte d’éclosion est très faible », poursuit Vincent Guihot, responsable adjoint du couvoir. Une fois sexés, les embryons femelles sont marqués d’un tampon AAT et replacés sur les plateaux d’incubation. Les œufs restants sont transférés vers la machine à anesthésie Stunny. En envoyant un flux électrique à l’intérieur de l’œuf mâle, l’anesthésie arrête le développement embryonnaire. « Nous sommes les seuls à réaliser cette étape supplémentaire. Elle a été validée scientifiquement et approuvée par deux ONG de défense du bien-être animal. On répond aussi à leur demande de valorisation maximale. Il n’y a aucune matière perdue. Les œufs mâles vont être valorisés pour l’alimentation des chiens et chats. De même, toutes les données sont enregistrées, permettant une traçabilité complète. »
Le coût de l’ovosexage est d’un euro par poussin femelle, incluant la traçabilité, l’anesthésie des œufs mâles et leur valorisation.
Une réorganisation du couvoir autour de l’ovosexage
Dès septembre 2021, Hy-Line va entamer une longue phase de travaux avec l’objectif d’être prêt en 2022 pour répondre à l’interdiction d’euthanasie des poussins, frères de poules pondeuses en France. Une seconde machine Cheggy va être installée en parallèle, pour atteindre une cadence de 40 000 œufs par heure adaptée au volume du couvoir. Elles seront placées dans une salle de 240 m2, située au centre de la zone d’incubation. La manipulation des plateaux d’œufs sera automatisée en amont et en aval de la machine Cheggy. Seule la moitié des œufs ovosexés repartant en incubation, le couvoir va également s’équiper d’incubateurs plus petits pour la fin d’incubation. À plus long terme, Hy-Line réfléchit à la mise en place de la vaccination in ovo à 18 jours. Cette technologie, courante en filière chair, était jusqu’à présent trop coûteuse en filière ponte (administrée à 100 % des œufs donc perte d’une dose sur deux).
Un procédé d’ovosexage en 5 étapes
4. Les œufs mâles ainsi que les œufs non fertiles sont transférés automatiquement vers la machine d’étourdissement Stunny. Les œufs mâles sont anesthésiés par un flux de courant électrique et leur développement embryonnaire est stoppé. Une troisième voie permet si besoin de séparer les œufs non fertiles des embryons mâles.