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Les effluents avicoles ont de l’énergie à revendre

Grâce au procédé de méthanisation, les effluents des élevages avicoles ont un rôle à jouer dans la transition énergétique nationale. Encore faut-il bien les connaître.

Le projet Abile visait à mieux connaitre le potentiel de différents types d'effluents avicoles et son évolution dans le temps, notamment en lien avec le stockage © A. Puybasset
Le projet Abile visait à mieux connaitre le potentiel de différents types d'effluents avicoles et son évolution dans le temps, notamment en lien avec le stockage
© A. Puybasset

Intégrer tel ou tel gisement de biomasse dans une filière de méthanisation repose sur sa capacité à produire du méthane (CH4) et sur la recherche d’un équilibre entre les matières optimisant le fonctionnement du méthaniseur. C’est le test de potentiel méthanogène ou BMP (Biochemical Methane Potential) qui permet de déterminer la quantité maximale (en litres) de méthane (CH4) produite par un échantillon de matière organique donnée.

Des données de potentiel méthanogène existent déjà sur les effluents avicoles, mais elles restent cantonnées à des catégories très génériques (lisier, fumier, fientes). Ces références font rarement le lien avec les itinéraires techniques dont elles proviennent, comme l’espèce et le mode de conduite. Cela empêche les éleveurs d’apprécier pleinement les solutions à leur disposition pour conserver cette énergie.

Une base de plus de 160 références

Dans le cadre du projet Abile (Améliorer le bilan environnemental d’une exploitation par la méthanisation des déjections animales – Impact des pratiques d’élevage) des potentiels méthanogènes (BMP) ont été réalisés pour mieux caractériser différents effluents d’élevage.

 

 
Pour les effluents avicoles, une série de prélèvements de fumiers et de lisiers frais a été réalisée. Avec des résultats ramenés au kilogramme de matière organique (MO), ce sont les lisiers de canards engraissés (402 litres de CH4 par kg de MO) et à rôtir (387 l CH4/kg MO) qui ont présenté les plus fortes productions de méthane. Les fumiers de poulets standard (308 l CH4/kg MO) et de canards prêts à gaver (278 l CH4/kg MO) ont exprimé un plus faible potentiel.

 

Au-delà de références sur des effluents frais, la base dispose de résultats suivant des pratiques d’élevage (fraîcheur de l’effluent, incidence du matériau de litière, du type de sol) et de l’effet saison (périodes chaude et froide).

 

 
Des suivis de fumiers de poulets de chair après 20 jours et 42 jours de stockage ont pu être réalisés en période chaude et froide. Ils ont perdu 2 % de leur potentiel méthanogène au bout de 20 jours. Un effet saison apparaît les 22 jours suivants avec une perte finale du potentiel méthanogène de 3 % en période chaude et 10 % en période froide. L’écart s’explique par une reprise en humidité importante. Par conséquent, s’il est stocké dans de bonnes conditions, le fumier de poulet de chair perd très peu de sa capacité à produire du méthane.

Télécharger Composim, le calculateur de la quantité et de la composition des effluents d'élevage

La perte de potentiel à maîtriser

Un recul du potentiel méthanogène n’induit pas seulement une perte d’énergie théorique. Il peut se traduire par une forte contribution au réchauffement climatique, puisque le méthane perdu à l’air libre possède un potentiel de réchauffement global 25 fois supérieur au dioxyde de carbone (CO2). Conserver le potentiel méthanogène peut être bon pour le portefeuille, mais aussi pour le climat.

 

Attention aux unités

Le potentiel méthanogène correspond à un litrage de méthane produit qui est ramené à différentes unités. Généralement, il est exprimé par rapport à la masse de matière organique (MO), mais il peut être aussi rapporté à la masse brute (MB). Par exemple, un lisier de canard engraissé vaut 402 l CH4 par kg de MO et 45  l CH4 par kg de MB.

Ramener à la matière organique évite de considérer l’eau et la matière minérale qui ne contribuent pas directement au potentiel méthanogène. L’expression en matière brute permet de rationaliser les distances d’approvisionnement, l’eau et la matière minérale présentant un coût économique et environnemental à ne pas négliger.

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