Un parcours de poules pondeuses qui favorise la biodiversité
Avec ses haies de protection et ses arbres fruitiers, le parcours de la SCEA Biovip a été réfléchi pour inciter les poules à sortir.
Avec ses haies de protection et ses arbres fruitiers, le parcours de la SCEA Biovip a été réfléchi pour inciter les poules à sortir.
L’élevage de poules pondeuses bio de la SCEA Biovip comprend deux bâtiments de 12 000 poules en volière, alignés avec une zone mitoyenne pour l’emballage des œufs. « Cet alignement offre une meilleure intégration du site, visible depuis le bourg de Brécy, de même que les grands arbres au premier plan qui ont été intégrés dans le parcours et le bois en arrière-plan », explique Guillaume Rodier. Chaque lot de 3000 poules accède à 1.2 hectare de parcours, accessible de chaque côté du bâtiment, soit quelque 10 hectares au total. « Le découpage des parcours a été complexe, d’autant plus que le bâtiment n’était pas encore construit. Il a fallu l’intervention d’un géomètre. » Le couvert végétal a été semé en septembre 2019 avec trois zones distinctes de mélanges d’herbes. Une première zone autour du poulailler et en sorties de trappes avec des espèces résistantes au piétinement (fétuque, dactyle, ray-gras anglais), une zone intermédiaire en prairie de longue durée (trèfle, ray-gras hybride) puis au-delà de 60 mètres une zone proche des clôtures avec l’ajout d’essences mellifères (mélilot, vesce, luzerne).
80 % d’aides de financement
2545 arbres ont été plantés cet hiver, dont 600 arbres fruitiers isolés pour créer des zones d’ombre (pommier, noisetier, noyer, châtaignier). S’y ajoutent des haies en peigne de 20 mètres à la sortie des parcours pour inciter les poules à sortir et des haies en périphérie pour protéger du vent et des prédateurs. Cela représente 24 espèces, choisies parmi la liste d’espèces locales référencées dans le dispositif de financement. L’éleveur a pu bénéficier d’une subvention de la région Hauts de France (fond Feader) à hauteur de 80 % de l’investissement total s’élevant à 45 000 euros, dont 13 000 pour les plants seuls. La plantation a été réalisée sur un mois à l’aide de 8 personnes. La taille sera réalisée par un prestataire. Pour faciliter le passage d’engin, les haies périphériques ont été plantées à 5 mètres de la clôture. Les arbres, regroupés par essence, sont espacés de 10 mètres.
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Le public invité à planter des arbres
En février, durant le mois de plantation des arbres, Guillaume Rodier a organisé une journée d’accueil du public, l’invitant à découvrir ce qu’est un parcours de volailles plein air et à planter des arbres. Ce fut pour l’éleveur une expérience très positive, « une vraie fierté ». « L’arbre revêt une dimension émotionnelle forte. Il donne l’occasion de créer du lien avec le consommateur-citoyen et d’expliquer notre métier d’éleveur. » Dans le même état d’esprit, il a invité cet été son voisinage à découvrir l’intérieur de ses poulaillers lors d’une porte ouverte animée par un barbecue, et à laquelle une centaine de personnes ont participé.