Aller au contenu principal

Le groupe Avril a annoncé la fin des œufs produits en cages d’ici 2025

Sous la pression de L214, le groupe Avril s’est engagé officiellement à arrêter la production d’œufs issus de poules en cages, confirmant une transition vers l’œuf alternatif déjà bien engagée.

Evolution au sein du groupement Armor Oeufs du nombre de poules par type de production. (source : Groupe Avril)
Evolution au sein du groupement Armor Oeufs du nombre de poules par type de production. (source : Groupe Avril)

Particulièrement visé par l’Agribashing avec la mise en ligne de vidéos d’associations extrémistes mettant en cause des élevages en lien avec le groupe Avril (en volaille, lapin, vaches fistulées…), le premier producteur d’œufs français a fini par annoncer officiellement l’arrêt des œufs produits en cages. En octobre 2018, Avril s’était déjà engagé à commercialiser 100 % d’œufs alternatifs d’ici 2025 sous sa marque leader Matines. Cet engagement est désormais étendu à la « totalité des œufs produits, commercialisés ou utilisés par le groupe Avril », y compris ceux de sa marque d’ovoproduits Ovoteam. Discrètement mis en ligne le 21 juin sur le site internet du groupe Avril, le communiqué a toutefois rapidement fait le buzz dans la sphère médiatique et les réseaux sociaux. L214 s’est empressée de profiter de l’effet d’annonce, publiant le même jour un communiqué parlant de « coup de tonnerre dans la filière œuf ». Mais pour Franck Picard, président du groupement de producteurs Armor œufs, fournisseur en Bretagne, il ne s’agit aucunement d’un changement de cap. « On a toujours dit qu’on s’adapterait à l’évolution de la demande des marchés, tout en tenant compte de la capacité des éleveurs à réinvestir. Notre transition vers l’œuf alternatif était déjà en cours. On l’a juste annoncée publiquement. »

4 millions de places en cages à convertir

En l’espace de trois ans, la part des poules en élevage alternatif est en effet passée de 15 % à 45 %. Pour un même niveau de production de 7 millions de poules, cela représente pour 2019 environ 1.7 million de poules en élevage plein air (code 1), 0.8 million de poules au sol (code 2) et un demi-million de poules sous agriculture biologique (code 0). Il reste donc 4 millions de poules en élevages en cages (code 3) à transformer en l’espace de six années. « C’est réalisable, en fonction de la demande des marchés. » Certains sites de production seront toutefois obligés d’amortir leurs cages plus vite que prévu. En 2016, Armor œufs avait estimé le capital restant dû des producteurs suite aux investissements liés à la directive bien-être de 2012. Pour ceux ayant investi dans un bâtiment neuf, il restait encore 17 euros/poule à amortir sur 12 ans pour un total de 2.4 millions de pondeuses. « D’ici 2026, la majorité sera amortie, explique Thierry Coatrieux, directeur d’Armor Œufs. Le groupe Avril s’est engagé à accompagner financièrement les élevages où il reste de l’amortissement, représentant quelques centaines de milliers de places, précise-t-il. En concertation avec l’association welfariste CIWF, un plan de transition élaboré par Avril depuis quelques années vise à prendre en compte les spécificités de chaque élevage. En l’absence de parcours disponible, la conversion de ses élevages s’oriente majoritairement vers du code 2 ou 2 premium en volière ouverte. « La demande sur ce marché est là. Il faut aussi que le maillon poulettes puisse réinvestir dans la volière, afin de ne pas ralentir la conversion des sites de ponte. »

D’une manière générale, Thierry Coatrieux imagine difficilement un marché français à 0 % d’oeufs produits en cages. « Certains débouchés vont continuer à demander de l’œuf en code 3. Il sera difficilement acceptable qu’ils soient approvisionnés par des œufs importés. »

Un plan de transition élaboré en concertation avec CIWF

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">Accessible par un unique chemin, l’entrée du site d’élevage de Nicolas Verdier est délimitée par une clôture grillagée avec un portail électrique et un grand sas ...</em>
Une biosécurité renforcée pour un site de deux poulaillers de chair neufs

Nicolas Verdier s'est installé à Mansigné dans la Sarthe avec un site de deux poulaillers neufs de 1 800 m2 équipé d'un…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">Nicolas Verdier lors de la porte ouverte : « Mon site de deux bâtiments de 1 800 m2 répond à mes attentes en termes de revenu et de temps de travail.»</em>
« Je vis bien avec mon site de volailles de chair neuf de 3 600 m2 »

Nicolas Verdier s’est installé seul avec deux poulaillers de chair neufs. Grâce à des performances technico-économiques…

<em class="placeholder">Bruno Mousset travaille depuis vingt-cinq ans dans le groupe LDC et pilote le pôle Amont depuis 2020. Auparavant, il a dirigé la société Lœuf (2011-2019), a été ...</em>
« Il nous faut des éleveurs de volailles pour nos sites LDC »

La consommation de volaille a le vent en poupe et particulièrement le poulet. Pour rester dans l’assiette des consommateurs…

<em class="placeholder">Simple ou sophistiquée, la chaudière à biomasse est une bonne solution technique pour réduire la consommation de gaz, mais attention à sa rentabilité.</em>
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre en volailles

Bien que peu émettrices de gaz à effet de serre (GES), les filières avicoles vont participer à l’effort collectif de réduction…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)