La Nouvelle-Aquitaine vise 100 % de parcours avicoles aménagés en 2025
En Nouvelle-Aquitaine, l’objectif pour toute la filière avicole est d’avoir la totalité des parcours aménagés d’ici 2025. Un plan d’action devrait être mis en place pour l’atteindre.
En Nouvelle-Aquitaine, l’objectif pour toute la filière avicole est d’avoir la totalité des parcours aménagés d’ici 2025. Un plan d’action devrait être mis en place pour l’atteindre.
En 2021, un état des lieux des ambitions et des freins à l’aménagement des parcours a été réalisé en Nouvelle-Aquitaine par l’Itavi et les chambres d’agriculture, avec le soutien du conseil régional(1) et l’appui des interprofessions Cifog et Airvol. « La région assure 56 % de la production nationale de palmipèdes à foie gras et 9 % de celle de poulets de chair, avec une part importante de signes officiels de qualité avec accès à l’extérieur, rappelle Marion Pertusa, de l’Itavi. Il y a donc de forts enjeux sur l’aménagement des parcours. »
Une enquête a été menée sur les attentes et ambitions des filières auprès de neuf macro-acteurs (interprofessions, OP, conseillers agroforestiers, élus). « Il y a de fortes attentes sur l’aménagement des parcours, rapporte Marion Pertusa. Les arguments cités sont le bien-être animal, l’image de la production, l’environnement, l’intégration au territoire, le bien-être de l’éleveur et la valorisation économique, avec par ailleurs aujourd’hui des enjeux sanitaires prégnants. L’objectif des interprofessions palmipèdes à foie gras et volailles de chair est que 100 % des parcours soient aménagés en 2025, un objectif qui rejoint la feuille de route Néo Terra de la région en faveur de l’agroécologie et figure dans le plan RSO du Cifog. »
Neuf producteurs de palmipèdes à foie gras et neuf éleveurs de poulets label rouge et bio ont ensuite été interrogés pour comprendre les motivations, les freins et les besoins des producteurs pour l’aménagement des parcours. Les principales motivations exprimées sont le bien-être animal (ombre, expression des comportements), la réponse aux attentes sociétales (acceptation par le voisinage, intégration paysagère, qualité organoleptique) et le bien-être de l’éleveur (cadre de travail). Les aspects économiques (diversifier ses revenus, améliorer les résultats technico-économiques) et l’environnement (stockage du carbone, recyclage des nutriments) interviennent également.
Un besoin d’accompagnement
Les principaux freins qui ressortent sont la pénibilité qu’entraîne l’aménagement des parcours (contraintes de mécanisation, entretien), le manque d’intérêt face à d’autres investissements prioritaires, le manque de connaissance et d’appui technique, les investissements nécessaires et le sanitaire (crainte de l’attraction de l’avifaune sauvage). Quatre profils d’éleveurs ont été identifiés selon leurs motivations et ce qui pourrait les amener à aménager les parcours. Et un plan d’action a été proposé.
« Il y a un besoin de sensibilisation générale, qui peut passer par les journaux, des vidéos, l’enseignement agricole, les techniciens d’élevage qui peuvent redonner une place à l’arbre, précise Marion Pertusa. Il y a aussi un besoin d’accompagnement technique sur le long terme et de références techniques, économiques et scientifiques, notamment sur l’impact sur le microclimat, les performances et l’attraction de l’avifaune. » Des témoignages, la mise en réseau d’éleveurs et une dynamique collective associant techniciens et forestiers seraient aussi essentiels. Enfin, un soutien financier s’avère nécessaire.
Un plan d’action va être testé chez les dix-huit producteurs enquêtés, avec un appui technique collectif (visites terrain, échanges entre producteurs, apport de connaissances et arguments, réflexion sur un plan d’aménagement personnalisé), la création d’un groupe d’échanges et un suivi personnalisé. « L’objectif sera ensuite de proposer cette démarche à l’ensemble des éleveurs, indique Marion Pertusa. Une demande de financement va être déposée auprès de la région pour 2022. »
En parallèle, une enquête quantitative de l’Itavi sur les niveaux d’aménagement réels des parcours a été réalisée chez 94 éleveurs de Nouvelle-Aquitaine et devrait être élargie début 2022 au niveau national. L’objectif est d’avoir une vision globale des niveaux d’aménagement actuels pour proposer par la suite un plan de progrès.
Quatre profils de producteurs
1. Le convaincu
Il veut créer un cadre de travail agréable, améliorer le bien-être des animaux, échanger et partager et a de fortes convictions. Les principaux freins sont le manque d’accompagnement et des connaissances techniques insuffisantes.
2. L’environnementaliste
Il veut intégrer son élevage dans son environnement, connecter les écosystèmes et préserver l’environnement. Les freins sont le manque de soutien et de compréhension et l’entretien des arbres (temps et matériels).
3. L’économiste
Il veut répondre aux injonctions, donner une bonne image de la production, valoriser les surfaces « perdues » et tirer un revenu complémentaire de ses parcours. Les freins sont le coût, le manque d’intérêt et l’inquiétude pour la mécanisation du parcours.
4. Le désintéressé
Il juge l’accès au parcours suffisant. Les freins à l’aménagement des parcours sont la crainte d’attirer la faune sauvage, l’inquiétude pour la mécanisation, le coût et le manque d’intérêt et de connaissances.