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" Je ne pourrais pas me passer de mes échangeurs de chaleur " explique l'éleveuse de poulets

En Bretagne, les quatre poulaillers dynamiques de Réjane Étienne sont équipés de trois modèles d’échangeurs de chaleur. L’éleveuse de poulet lourd n’imaginerait pas s’en passer.

Pour être sûre d’éviter les mouvements d’air parasites, Réjane Étienne obture les sorties d’air de l’ERC Compact Systel.
Pour être sûre d’éviter les mouvements d’air parasites, Réjane Étienne obture les sorties d’air de l’ERC Compact Systel.
© P. Le Douarin

« Je produis du poulet de chair lourd depuis 2019 à raison de cinq ou six démarrages par année et je suis toujours arrivée à respecter les objectifs de taux de pododermatites, sauf une fois en été sur des mâles », explique Réjane Étienne. En poulet femelle, l’objectif « podo » est de 30 % au maximum et en poulet mâle il est de 15 % l’été et 30 % l’hiver.

 

 
Plusieurs ERC Leadair LLC répartis sur la longueur pour mieux répartir les circuits d'air réchauffé
Plusieurs ERC Leadair LLC répartis sur la longueur pour mieux répartir les circuits d'air réchauffé © P. Le Douarin

 

Pour parvenir à ces résultats, elle travaille avec de la sciure et apporte le plus grand soin possible à la maîtrise de l’ambiance. Le renouvellement d’air conditionne l’accumulation d’eau dans la litière, à l’origine des développements bactériens sur les coussins plantaires. Pour mieux évacuer l’eau en début de lot, elle compte sur ses échangeurs de chaleur. En récupérant les calories de l’air sortant, ils permettent de faire entrer un air réchauffé ayant une plus grande aptitude à capter l’eau contenue dans l’air intérieur.

Gain énergétique incontestable

Installée à Remungol, dans le Morbihan, à la suite de son mère Anne-Marie, Réjane détient 5 100 m² d’élevage, répartis en quatre poulaillers de 1000 à 1400 m², tous ventilés en dynamique Colorado et construits entre 1982 et 2014.

 

 
Le Compact 540 fournit 6000 m3/h d’air réchauffé en passant à travers 540 m2 de surface d’échanges
Le Compact 540 fournit 6000 m3/h d’air réchauffé en passant à travers 540 m2 de surface d’échanges © P. Le Douarin

 

Ses quatre poulaillers sont équipés de trois modèles d’échangeurs récupérateurs de chaleur (ERC) : 2 PRC 180 ou un PRC Compact 540 dans deux poulaillers, 4 ou 5 Leadair 2800 dans deux autres. Ils se distinguent par des surfaces d’échanges et des débits d’air différents : 2 500 m3/h par Leadair, 6000 m3/h par PRC et 16 000 m3/h pour le Compact. Tous sont installés du côté des admissions d’air.

« Je ne me vois pas faire sans eux. Celui qui me satisfait le plus est le Compact 540 qui procure toujours une hygrométrie inférieure d’une dizaine de points par rapport aux deux autres modèles. L’échange de chaleur est plus efficace. J’ai mesuré des différences de température de 18 °C entre l’air extérieur à 2 °C et l’air entrant à 20 °C. »

 

 
Pour Réjane Étienne, les intérêts des ERC sont l’économie de gaz d’au moins 30 % et l’obtention de belles ambiances lui permettant de réduire les taux de pododermatites de ses poulets.
Pour Réjane Étienne, les intérêts des ERC sont l’économie de gaz d’au moins 30 % et l’obtention de belles ambiances lui permettant de réduire les taux de pododermatites de ses poulets. © P. Le Douarin

 

Pour Réjane, les deux intérêts des ERC sont « l’économie de gaz et l’obtention de belles ambiances ». Elle estime économiser au moins 30 % sur sa consommation, au vu des références obtenues dans son groupement de producteurs, aux environs de 10 kg/m²/an. « Ma consommation annuelle moyenne en gaz est de 7 kg de propane par mètre carré. Le poulailler moins consommateur est le plus récent, équipé dès l’origine de l’échangeur de grande capacité (PRC Compact 540). Je fais à peine 1 kg par mètre carré et par lot. »

Une conduite différente selon le modèle

Réjane Étienne se sert des ERC toute l’année, à peu près quinze jours en été et vingt jours en hiver. Ils constituent son premier groupe de ventilation, qu’elle fait fonctionner différemment avec ses quatre régulations Avitouch. « Je pilote les Leadair séparément de la régulation générale, avec un fonctionnement tout-rien qui dépend de la consigne de température de l’air intérieur. »

 

 
Laissant la place au modèle Evo 180, le PRC 180 rouge a été le modèle d’ERC le plus vendu par Systel
Laissant la place au modèle Evo 180, le PRC 180 rouge a été le modèle d’ERC le plus vendu par Systel © P. Le Douarin

 

Quant au PRC 180 rouge, il tourne en automatique, avec une vitesse progressive dépendant du besoin d’air. S’ajoute une correction sur l’hygrométrie. « Inutile de surventiler quand l’hygrométrie dépasse un seuil de l’ordre de 70 %. » Le Compact 540 est également piloté par la régulation et se coupe quand l’écart entre la température extérieure et la consigne intérieure atteint 5 °C. « En général, on programme 10 °C d’écart, note Cédric Hamon technico-commercial Systel, pour faire des économies d’électricité. »

 

 
Les circuits d’air générés par les ERC doivent coller avec ceux générés par les extracteurs, d’où l’importance de leur positionnement en ventilation dynamique.
Les circuits d’air générés par les ERC doivent coller avec ceux générés par les extracteurs, d’où l’importance de leur positionnement en ventilation dynamique. © P. Le Douarin

 

Il faut aussi veiller aux perturbations des circuits d’air lorsque les extracteurs s’enclenchent. « J’ai remarqué une bande de litière grasse de chaque côté, sur une ligne allant de l’ERC Compact vers deux extracteurs latéraux. L’air entrant est trop vite aspiré et retombe. Ne se réchauffant pas assez, il ne sèche pas cette bande. » À cette période-là, Réjane coupe l’ERC la journée, mais le laisse fonctionner la nuit. Pour éviter aussi les entrées d‘air parasite lorsque les appareils sont à l’arrêt, l’éleveuse prend soin de boucher les orifices avec une bâche (sur les Leadair) ou avec de l’isolant prédécoupé, même si les appareils Systel disposent d’une fermeture automatique.

Minimiser la « corvée » du nettoyage

Vues l’économie énergétique et l’amélioration du confort des volailles, Réjane Etienne comprend difficilement que le nettoyage des échangeurs soit un frein à leur utilisation.

 

 
Lead Le Roy Concept a voulu garder des modules compacts pour faciliter les manipulations et les nettoyages.
Lead Le Roy Concept a voulu garder des modules compacts pour faciliter les manipulations et les nettoyages. © A. Puybasset

 

Décrasser et nettoyer les ERC fait partie des tâches incontournables que Réjane accepte volontiers. Les Leadair sont faciles à nettoyer puisqu’il suffit de sortir le bloc échangeur de 13 kg pour le faire tremper avant décapage. C’est également facile avec le PRC Compact 540, équipé de filtres cartouches à souffler avec le compresseur à air. La poussière n’y arrivant pas, le caisson échangeur n’est pas à laver.

Ce sont les deux PRC 180 qui demandent le plus de travail. L’éleveuse ne les nettoie plus en cours de lot. « Cela avait tendance à coller les poussières et à rendre leur lavage beaucoup plus long par la suite. Je détrempe le bloc échangeur indémontable dès l’arrêt des appareils. Nettoyer au laveur haute pression prend 30 à 45 minutes par PRC. » Les nouveaux Evo 180 qui remplacent les PRC 180 peuvent être équipés de filtres avant la sortie de l’air vicié. S’ajoute le lavage intégré du bloc échangeur. Au total, Réjane estime passer 4 heures 15 au minimum par lot pour nettoyer les échangeurs de son site, à raison de 15 mn par Leadair, 30 mn par PRC 180 et 1 h pour le PRC Compact.

Cédric Hamon (Systel). « Le lavage des blocs échangeurs est efficace s’il est régulier et fréquent. »
Cédric Hamon (Systel). « Le lavage des blocs échangeurs est efficace s’il est régulier et fréquent. » © P. Le Douarin

 

« Le lavage est efficace s’il est régulier et fréquent, assure Cédric Hamon, technico-commercial Systel. Nous le faisons en élevages de porcs, avec au moins trois rinçages par jour durant une minute. » Au total, Réjane estime passer 4 heures 15 au minimum par lot pour nettoyer les douze échangeurs de son site, à raison de 15 mn par Leadair, 30 mn par PRC 180 et 1 heure pour le PRC Compact.

 

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