Influenza aviaire : Déconcentrer les canards pour limiter les risques
Pour limiter le risque d’une quatrième épizootie d’influenza dans le Sud Ouest, il est peut-être possible de déconcentrer le nombre de palmipèdes présents dans une proportion qui variera selon les territoires.
Pour limiter le risque d’une quatrième épizootie d’influenza dans le Sud Ouest, il est peut-être possible de déconcentrer le nombre de palmipèdes présents dans une proportion qui variera selon les territoires.
Parmi les solutions à examiner pour sécuriser la production des palmipèdes vis-à-vis du risque influenza, la réduction de la densité constitue un point de discussion tendue, dans la mesure où elle peut directement impacter l’économie des exploitations. En analysant sa base de données, l’interprofession du foie gras a détecté les trois cantons landais de la Chalosse qui avec environ 250 producteurs produisent les deux tiers de la production annuelle landaise (4,9 millions sur les 7,4 millions de têtes en 2020) .
De plus, les canards sous label rouge (donc élevés en extérieur) y sont aussi les plus nombreux. Enfin, c’est aussi dans les communes les plus densifiées de ces cantons que sont apparus les premiers foyers de H5N8 (Baigts, Bergouey, Maylis, Sort).
Décaler les foires du printemps
Le Cifog a également analysé l’évolution mensuelle des mises en place. Après le pic d’août correspondant aux ventes en frais de Noël, les mises en place totales diminuent de 40 % jusqu’en décembre, excepté en label rouge. Il y a aussi deux pics presque équivalents en octobre (- 5 %/août) et en novembre (-10 %) pour préparer les « foires au gras » du printemps. Ce qui explique que la population totale de canards soit si forte en novembre-décembre et importante à l’extérieur.
Une réduction ciblée des mises en place pourrait être réalisée en novembre-décembre dans les communes à forte densité, à condition de compenser ces volumes. Le décalage des foires au gras au mois d’octobre au lieu du printemps aiderait aussi à abaisser la population de canards en période à risque. Il n’est donc pas question de réduire la production annuelle, mais de mieux la répartir, quitte à changer les habitudes des producteurs et des consommateurs. Cette hypothèse de travail fait partie des nombreuses pistes qui seront explorées jusqu’à l’été par les groupes de travail État – profession constitués pour dessiner la nouvelle feuille de route de la production.