Des travaux de recherche pour mieux cerner l’aptitude au gavage des canards à foie gras
Plusieurs travaux de l’Inra portent sur la recherche d’indicateurs de la stéatose hépatique (capacité à faire du foie gras) chez le canard. L’objectif final est de sélectionner des animaux ayant une meilleure aptitude au gavage et de proposer de nouvelles stratégies d’élevage. Il existe en effet une grande variabilité entre individus sur la taille du foie. Une étude menée à l’Inra de Nouzilly a montré que la chémérine, une molécule sécrétée par les cellules du foie, pouvait être un bon marqueur de la stéatose hépatique. Il existe en effet une forte corrélation (R = 0,67) entre la concentration de cette molécule dans le sang et la teneur en lipides et en triglycérides du foie. Cela est vrai pour le canard de Barbarie, mais pas pour le canard Pékin. Pour ce dernier, c’est davantage la mesure par échographie qui s’est révélée être un bon outil pour suivre l’évolution du foie au cours du gavage (corrélation de R = 0,85 entre la surface du foie en fin de gavage et le poids de foie après éviscération). Ces deux mesures (échographie et chémérine), réalisables sur des animaux vivants, pourraient être utilisées à terme pour sélectionner des lignées parentales Barbarie et Pékin sur le potentiel à produire du foie gras, le canard mulard étant un hybride stérile issu du leur croisement.
Par ailleurs, d’autres travaux ont porté sur l’étude cinétique des effets du gavage sur l’expression de gènes en lien avec le métabolisme du cholestérol, pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents du développement de la stéatose hépatique.
Enfin, une étude a montré qu’une élévation de la température (de 1 à 1,5 °C) durant la phase d’incubation permettait d’augmenter (jusqu’à 13,3 % selon les modalités) le poids de foie après gavage. Des résultats encourageants qui devront toutefois être approfondis pour limiter l’impact négatif de la modification des paramètres d’incubation sur l’éclosabilité et le taux de fonte.