Comment évolue le marché de la volaille bio ?
Serge Larmagna - « Depuis quatre ans, nous progressons de 10 % à 15 % par an, essentiellement avec notre propre marque, alors qu’en œuf on dépasse les 20 %. Les marques nationales assurent le complément de gamme et le local. C’est la découpe qui assure la croissance et l’entier régresse (25 à 30 % des volumes actuellement). Notre prévision est encore à plus 10 % pour 2019. »
Avez-vous noué un partenariat pour la fourniture des volailles ?
S. L. - « Oui. De la même façon qu’en œuf, nous fonctionnons selon un engagement réciproque avec trois fournisseurs, dont deux acteurs en label rouge. Nous avons commencé en 2015, suite à des ruptures importantes d’approvisionnements. L’idée est partie d’un de nos deux fournisseurs de l’époque, à savoir Bodin, dans une démarche de filière. Nous avons défini nos engagements respectifs et nous nous sommes mis en configuration pour ne pas manquer de volume. Cela fonctionne très bien et cela leur donne de la visibilité. Chaque année, nous recadrons les volumes et le prix bien évidemment. Nous discutons aussi des plans de progrès. »
Quels sont les progrès sur lesquels vous travaillez ?
S. L. - « Le principal souci c’est le déséquilibre des ventes entre les morceaux avec os et les filets qu’on écoule beaucoup mieux. La question était de voir comment vendre plus les premiers pour éviter leur déclassement ou leur gaspillage. Par exemple, nous faisons des promotions sur les cuisses quatre fois par an, de manière à ne pas freiner l’offre de filet et on marge moins dessus pour ne pas dépasser le seuil des 10 euros le kilo. Afin d’améliorer encore l’équilibre matière, on va sortir six références supplémentaires avec os (pilon, haut de cuisse…). »
Avez-vous des attentes supplémentaires ?
S. L. - « Pour les produits carnés à marque Carrefour, nous demandons d’améliorer le bien-être animal. En volailles bio, cela concerne l’enrichissement du milieu : perchoirs, objets à picorer. On discute sur les emballages recyclables et sur la traçabilité. Depuis trois ans, nous avons beaucoup travaillé sur la traçabilité en blockchain et les trois fournisseurs sont prêts à se lancer. Et bien entendu, les volailles Carrefour seront toujours d’origine France. »
En vendriez-vous plus avec un prix moins élevé ?
S. L. - « En œuf bio, la progression du marché est plus importante car la différence de prix avec les autres types d’œufs est moins forte. En poulet, l’écart avec un label rouge souvent en promo est pratiquement du simple au double. Pourtant, on ne fait pas plus de marge sur le bio, voire moins. Pour nous la bio n’est pas un produit d’appel de manière générale. On ne souhaite pas baisser le prix pour éviter de mettre la pression sur les producteurs. D’autant plus que le poulet bio sera toujours beaucoup plus cher qu’un label rouge. »