Bien cibler les zones à risque lors du vide sanitaire en canard gras
Le parcours et le bâtiment des prêts à gaver ainsi que le logement des canards sont les zones où l’on détecte le plus de germes après le nettoyage et la désinfection, comme le montre une étude du Réseau Cristal.
Le parcours et le bâtiment des prêts à gaver ainsi que le logement des canards sont les zones où l’on détecte le plus de germes après le nettoyage et la désinfection, comme le montre une étude du Réseau Cristal.
Le logement et le point d’abreuvement sont les endroits où l’on retrouve le plus de germes fécaux, lors des contrôles par boites contact réalisés dans les salles de gavage après nettoyage et désinfection. « Ces zones nécessitent la plus grande vigilance pour améliorer la biosécurité de l’élevage », a souligné Benoît Sraka, lors du webinaire Alterbiotique organisé par le groupe Réseau Cristal en juin dernier. Le vétérinaire, basé à Challans et spécialisé dans la filière canard gras, a analysé les résultats de recherche de streptocoques par boite contact réalisés dans 76 élevages prêts à gaver (PAG) et 110 salles de gavages. Cette famille de bactéries est un témoin de la flore caecale résiduelle et constitue un bon révélateur de l’efficacité des procédures de nettoyage et de désinfection. « Sur les 772 prélèvements réalisés en élevage de prêts à gaver, on constate une majorité écrasante de bons résultats, c’est-à-dire l’absence de colonies de streptocoques. » Quelques cas de contaminations élevés ont été toutefois observés au niveau des points d’abreuvement ainsi que dans le sas. En salle de gavage, le nombre de points de prélèvements très contaminés est comparativement bien plus élevé. Après le logement et l’abreuvoir, l’entrée d’air ressort comme le troisième point à risque. Ces zones sont plus difficiles à nettoyer, en particulier dans le cas de pad-cooling. Des contaminations élevées ont aussi été observées, mais dans une bien moindre mesure, au niveau du sas, du soubassement et des parois.
Positivité influenza en PAG
En ce qui concerne les résultats de recherche du gêne M de l’influenza aviaire (IA), c’est dans les élevages de prêts à gaver que le taux de positivité est le plus élevé. En témoigne le bilan des tests de dépistage réalisés après nettoyage et désinfection dans 50 élevages (boîtes contact à partir de chiffonnettes d’environnement). « On retrouve souvent la positivité au gêne M dans le bâtiment, dans le sas et en sortie de bâtiment et sur le parcours. Les mangeoires sont aussi contaminées mais à un niveau secondaire, révélant la difficulté à bien nettoyer les pliures des trémies. » Les résultats des chiffonnettes IA réalisés dans 103 salles de gavage sont négatifs dans 90% des cas.
La cage et l'abreuvoir sont les principales zones à risque
Niveau de contamination en streptocoques selon la zone de prélèvement en gavage
Le batiment et l'accès au parcours, plus à risque
Positivité Influenza aviaire selon la zone en élevage de Pag
Décontamination salmonelle : attention aux abords
Thierry Mauvisseau, vétérinaire Réseau Cristal dans les Pays de la Loire, a fait le bilan de 1900 analyses de salmonelles réalisées lors du contrôle de l’efficacité du nettoyage et de la désinfection suite à une contamination salmonelle en élevages de volailles. Il constate que les procédures de nettoyage et de désinfection de l’intérieur du bâtiment sont souvent bien maîtrisées, avec des résultats négatifs dans 98% des cas. En revanche, les abords, la zone des effluents et les annexes sont les principaux points critiques avec un taux de positivité en salmonelles de 15 à 25%. « Le fossé autour du bâtiment, positif dans 100% des cas, constitue une zone de réservoir », rappelle-t-il. C’est aussi le cas des abords sous les extracteurs d’air, au niveau du pourtour du bâtiment, de la plateforme de sortie et de la zone de parking. La fréquence de positivité est également élevée pour les prélèvements réalisés à l’intérieur des mangeoires et au niveau de la station de compostage.