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Vols de GPS : Les équipements mobiles encore trop vulnérables

Les antennes et consoles GPS mobiles des engins agricoles restent encore trop souvent à la merci des voleurs, occasionnant des pertes financières et parfois de données pour les agriculteurs et ETA. Les équipements intégrés s’affichent comme la meilleure solution antivol.

Les antennes GPS mobiles montées sur les tracteurs sont sensibles au vol et ne peuvent pas être pistées par les constructeurs
Les antennes GPS mobiles montées sur les tracteurs sont sensibles au vol et ne peuvent pas être pistées par les constructeurs
© John Deere

Malgré le démantèlement en juin 2021 d’un vaste réseau spécialisé dans le vol d’équipements GPS agricoles, de nouveaux délits ont été constatés dans les campagnes depuis ce coup de filet. Fin 2021, ce ne sont pas moins de six entreprises de travaux agricoles (ETA) du Grand Ouest qui se sont vues dérober des consoles et des antennes GPS sur leurs tracteurs et automoteurs de récolte. « C’est la même bande très bien organisée qui a enchaîné les différents sites en très peu de temps. Ils ont volé au total pour près de 500 000 euros d’équipements », déplore Pierre-Henri Hamon, entrepreneur en Bretagne et représentant de la Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT) au sein du comité « Machines mobiles » de la Confédération Européenne des Entrepreneurs de Travaux Agricoles (CEETAR). Son entreprise fait d’ailleurs partie de la liste des six ETA impactées. « Ces vols occasionnent une augmentation importante des primes d’assurance. Certains assureurs vont jusqu’à exclure ces équipements de leur contrat. » L’entrepreneur met aussi en cause les constructeurs qui ne proposent pas de solution antivol efficace et qui imposent de réinvestir pour les licences d’activation perdues avec le matériel volé.

Certains récepteurs GPS sont protégés avec une serrure, ce qui peut ralentir les voleurs.

« Les récepteurs GPS volés sont des équipements mobiles qui ont l’avantage de pouvoir être utilisés sur plusieurs tracteurs ou automoteurs. Revers de la médaille, ils sont facilement démontables et ne sont pas liés à un engin, admet Julien Saint-Laurent, responsable marketing chez John Deere. Nous avons toutefois donné la possibilité à nos clients d’utiliser un code PIN pour verrouiller l’antenne. Mais cette solution impose une contrainte supplémentaire à l'utilisateur et reste malheureusement peu utilisée. Sur les nouvelles générations de récepteur, nous proposons également un dispositif mécanique de verrouillage qui ralentira les voleurs. » Le récepteur mobile fonctionnant de manière indépendante, cela ne laisse aucune possibilité au constructeur de pister l’équipement volé, contrairement à un tracteur qui est doté d’un système de télémétrie. « Lorsqu’il est revendu, le matériel dérobé peut être mis à jour et utilisé avec une correction GPS gratuite SF1. Notre seul moyen pour localiser l’antenne et la console est que le nouvel utilisateur active une licence payante SF2 ou SF3. Il aura aussi fallu qu’auparavant, le client d’origine ait déclaré le vol auprès de son concessionnaire John Deere », détaille Julien Saint-Laurent. Cette difficulté à retrouver un récepteur volé n’est pas spécifique au constructeur américain, comme l’indique Nicolas Morel, chef produit tracteur chez New Holland : « Nos antennes sont identifiables uniquement par leur numéro de série qui permet de les restituer à leur propriétaire qu’en cas de récupération par les forces de l’ordre. L’utilisation des antennes volées reste possible sur d’autres machines. Elles ne sont bloquées que pour les mises à jour et le déverrouillage de signaux. »

Les terminaux de dernière génération équipant les tracteurs n'ont qu'une fonction d'affichage. L'intelligence (processeur et mémoire) est intégrée dans le trcateur, ce qui les rend moins intéressants pour les voleurs.

Même si elle limite la polyvalence des équipements, l’intégration des composants semble être le meilleur rempart face aux vols. « Les consoles sont désormais moins concernées par les vols que les récepteurs GPS, car bon nombre de tracteurs sont équipés d’un terminal intégré. Contrairement à la console mobile, ce dernier est lié à un tracteur et ne peut pas être réutilisé sur un autre engin », assure Julien Saint-Laurent. Un argument avancé par d’autres tractoristes. Chez Fendt, par exemple, « sur les nouveaux tracteurs équipés d’une cabine Fendt One, les terminaux servent uniquement de surface d’affichage. Les données sont stockées dans « l’unité centrale » du tracteur qui est difficilement accessible et donc protégée des vols », illustre Romain Lucas, chef produit tracteur de la marque. Autre avantage de ces terminaux, lorsque le tracteur ou l’automoteur est également équipé d’un système de télémétrie, la sauvegarde régulière à distance des données enregistrées dans la console, permet de se prémunir d’une perte de précieuses informations comme la cartographie. « Le vol d’une console peut en effet avoir un impact sur nos clients à qui l’on fournit une prestation de cartographie », confirme Pierre-Henri Hamon.

Des antennes GPS intégrées

Les antennes GPS intégrées sont moins vulnérables

L’intégration des antennes est aussi un atout. « Les récepteurs des tracteurs Fendt Vario sont accessibles uniquement depuis le poste de conduite en démontant l’habillage du toit. Impossible de savoir depuis l’extérieur si le tracteur est équipé. De plus, nos tracteurs sont équipés d’une clef unique, compliquant l’accès à la cabine », poursuit Romain Lucas.

Du côté de John Deere, les récents modèles 7R et 8R peuvent désormais disposer d’une antenne intégrée dans le toit. « Celle-ci est alors beaucoup moins accessible qu’une antenne mobile et comme elle est liée au tracteur, sa réutilisation sera rendue beaucoup plus difficile, indique Julien Saint-Laurent. La généralisation de ces antennes intégrées va toutefois prendre du temps. Actuellement, seules 50 % des ventes de 7R et 8R se font avec une antenne intégrée. Nous avons encore beaucoup de demande pour de l’antenne mobile. Quant aux 6R, ils ne sont pour l’instant pas disponibles en version avec antenne intégrée. »

Enfin, selon Nicolas Morel, « la mobilité des antennes reste un argument déterminant pour de nombreux utilisateurs. L’investissement dans ces équipements se rentabilise dans bien des cas en l’utilisant sur plusieurs tracteurs et la moissonneuse-batteuse. »

Six conseils pour limiter les risques de vols

  1. Stocker le matériel sensible dans des bâtiments mis sous protection électronique (alarme, vidéoprotection)

  2. Démonter les antennes et consoles GPS chaque soir et les stocker en lieu sûr

  3. Signaler toutes présences anormales ou véhicules suspects au « 17 »

  4. Installer des éclairages à détection de présence, éléments dissuasifs

  5. Installer un système vidéoprotection pour surveiller l'accès au site et aux bâtiments, avec renvoi des images auprès d’une télésurveillance et/ou sur le portable pour donner l’alerte rapidement .

  6. S'inscrire au dispositif Alerte Agri organisé par de nombreuses chambres d'agriculture en lien avec la gendarmerie. Un SMS est envoyé à chaque vol déclaré dans la région.

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