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Canicule 2022 : Peu d’effet sur les rendements de blé tendre et d’orge d’hiver, attention aux orges de printemps

Jean-Charles Deswartes, ingénieur d'Arvalis-Institut du végétal, explique que les blés tendres et les orges d’hiver sont suffisamment mature pour ne pas être trop touchés par la vague de chaleur. 

© Hans-Pixabay

La vague de chaleur qui frappe l’Hexagone, et qui devrait durer jusqu’à dimanche, préoccupe les producteurs de céréales. Mais Jean-Charles Deswartes, ingénieur d’Arvalis-Institut du végétal, se veut rassurant : « la vague de chaleur a certes des effets négatifs, mais nous ne sommes pas trop inquiets quant aux effets sur les blés tendres et les orges ».

La justification : les céréales à pailles d’hiver sont à un stade suffisamment mature dans l’ensemble pour résister à ladite vague, indique l’expert d’Arvalis-Institut du végétal. « Les densités d'épis des blés tendre et des orges d’hiver que nous constatons sont plutôt bonnes. La vague de chaleur causerait des dégâts dans les parcelles les plus séchantes, mais les cultures d’hiver ont souvent atteint le stade de maturité physiologique. Les PMG (Poids de mille grains) ne devraient pas être très atteints », soutient-il.

Des échos décevants dans le Sud-Ouest

Catherine Matt, directrice de La Coopération agricole – métiers du grain, déclare de son côté que « ce ne sera pas une grande année et il y a de l'hétérogénéité, mais les coopératives nous rapportent que les situations sont globalement correctes en France. Le Sud-Ouest inquiète particulièrement en revanche ». Le sud du pays a été confronté à un déficit hydrique encore plus marqué durant le printemps. La vague de chaleur actuelle n’y est guère pour grand-chose, les dégâts ayant été causés bien avant, mais elle ne va pas arranger les choses.

Au sud de la Loire, les fortes températures pourraient altérer le remplissage des grains dans les parcelles les plus séchantes et les plus tardives, prévient Jean-Charles Deswartes. Mais les plantes sont souvent assez matures, sachant que la récolte des orges a déjà commencé dans certains secteurs. « Les premières coupes d’orges ont débuté le 30 mai », précise même Catherine Matt. Les premiers échos de rendements sont décevants, mais les premières parcelles sont toujours les plus mauvaises, rappellent les spécialistes. Et ce n’est pas la vague actuelle de chaleur qui en est responsable, mais le manque d’eau durant le printemps.

Au Nord de la Loire, les blés tendres et les orges d’hiver sont également globalement suffisamment matures pour résister à la vague de chaleur. Jean-Charles Deswartes ajoute que les températures sont annoncées comme plus douces dans certaines zones, notamment celles proches de la mer. Attention toutefois dans les secteurs plus continentaux, notamment la Lorraine, où la vague de chaleur est potentiellement source de casse.

Des parcelles dans de bonnes conditions sanitaires

Dans l’ensemble, « les années chaudes, et sèches sont peu propices aux maladies, et les parcelles sont donc dans un bon état sanitaire. Ces dernières peuvent exprimer un bon potentiel, à condition d’être irriguées », souligne Jean-Charles Deswartes.

En revanche, l’expert d’Arvalis-Institut du végétal est plus inquiet concernant les orges de printemps. « Nous constatons des densités d’épis assez faibles. De plus, ces variétés sont plus tardives, et pourraient donc souffrir davantage de la vague de chaleur », détaille-t-il.

Du côté du blé dur, les coupes ont également débuté, notamment dans le Sud. Les premiers rendements et taux de protéines s’avèrent pour le moment décevants. Ainsi, mauvais rendement ne va pas forcément de pair avec bon taux de protéine. Mais il convient de rappeler qu'il s'agit des premières coupes, susceptibles de ne pas être du tout représentatives de ce qu'il va se passer ensuite.

 « Dans le Sud, des blés durs n’ont pu absorber de l’eau et donc de l’azote lors du déficit hydrique du printemps, justifiant les faibles taux de protéines parfois observés », explique Jean-Charles Deswartes. La vague de chaleur n'a en revanche guère d'effet : « il vaut mieux qu'il fasse chaud maintenant afin que les agriculteurs récoltent un maximum avant l'arrivée des orages/pluies ce dimanche », conclut-il.

Bien entendu, le contexte peu changer, surtout si la vague de chaleur venait à être plus longue et plus forte que prévue, prévient le spécialiste.

Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesnau a confirmé sur France Info le 21 juin que la vague de chaleur ne devrait pas trop pénaliser les cultures d'hiver.

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