« Une semaine d’essai d’un exosquelette m’a convaincu », explique cet éleveur de canards
Il n’a pas fallu plus de huit jours à Jordan Mounet, jeune éleveur-engraisseur de canards dans les Landes, pour décider d’acquérir un exosquelette.
Il n’a pas fallu plus de huit jours à Jordan Mounet, jeune éleveur-engraisseur de canards dans les Landes, pour décider d’acquérir un exosquelette.
« Entre Noël et le nouvel an 2022, j’ai emprunté le modèle d'exosquelette Skelex à la société Dussau pour le tester, à titre préventif. À 30 ans, j’ai dix ans de gavage derrière mois et j’aimerais vieillir en bonne santé ! En plus d’engraisser 1 750 canards avec un salarié, je lave les salles.
J’ai été convaincu par cet exosquelette qui m’a bien soulagé les épaules et le dos. J’estime qu’il a assisté 60 % de mes gestes. Après l’avoir rendu, j’ai eu mal au dos la semaine suivante en continuant à gaver sans ! J’avais aussi changé ma posture, en me tenant plus droit. D’ordinaire, n’ayant pas toujours assez de force dans les bras, je me penche davantage pour aller chercher les canards au fond du logement (sachant qu’il y a un abreuvoir de 10 cm entre moi et les animaux). Le dos prend les tensions, en plus des épaules sollicitées pour embucquer. »
Préférentiellement une aide au gavage
Au chargement des canards, l’exosquelette m’a aidé à les hisser jusqu’aux caisses du haut, sans risquer de « choquer » les foies sur le fond des cages. Mes sensations sont plus mitigées pour laver les cages par-dessus et par-dessous, car avec le harnais le buste est moins libre de mouvements. En revanche, ça va bien pour laver en hauteur.
Il faudrait un Skelex pour le salarié et un autre pour moi. Comme l’appareil coûte environ 4 000 euros, je n’ai pas encore concrétisé l’achat. J’aimerais être accompagné par la MSA des Landes que j’ai avertie, mais pour l’instant je n’ai pas pu en discuter sérieusement. J’aurais aussi aimé qu’un préventeur vienne voir l’essai. La sécurité sociale des agriculteurs doit s’intéresser à la santé des gaveurs, nombreux dans le Sud-Ouest. En faisant cet essai, j’ai voulu contribuer à attirer vers nos métiers, car la profession a du mal à recruter des gaveurs et risque d’en perdre la moitié d’ici cinq ans. »