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Commerce international
Une reprise rapide et forte du commerce mondial est possible selon l’OMC

Le régulateur du commerce mondial est confiant. Mais la vaccination doit être très rapide et concerner toute la planète, en évitant des mesures de protectionnisme néfastes aux échanges.

Le commerce mondial des produits agricoles a moins souffert en 2020 que bien d'autres produits selon l'OMC
© OMC

C‘était une grande première, ce 31 mars 2021, pour la nouvelle directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala : la présentation des nouvelles perspectives mondiales de commerce.

Dans son propos introductif, elle a commencé par souligner l’importance des échanges commerciaux mondiaux en s’appuyant sur l’exemple de l’infortuné bateau Ever Given, appartenant à l'armateur japonais Shoei Kisen (partenaire du transporteur maritime international Evergreen), et bloqué dans le canal de Suez pendant plusieurs jours. « Nous avons tous vu des centaines de navires pris dans un embouteillage. D’autres ont dû faire le tour par le Cap de Bonne Espérance, augmentant considérablement le nombre de jours et le coût de leur transport. Certaines estimations montrent que c’est l’équivalent de 10 milliards de dollars de marchandises qui étaient affectées chaque jour » a-t-elle souligné. Si cela montre bien effectivement l’importance du commerce mondial, et sa résistance face à la crise sanitaire mondiale, cela montre aussi une certaine faiblesse du système puisqu’il suffit qu’une seule route commerciale soit perturbée pour générer des milliards de pertes.

Au final, le volume du commerce mondial a reculé de 5,3 % en 2020, avec malgré tout un fort rebond au deuxième semestre après un fort déclin au premier. Cette dynamique de fin 2020 s’est poursuivie début 2021 et l’OMC estime que la croissance du commerce mondial pourrait atteindre + 8 % en 2021, toujours en volume. Pour 2022, l’OMC estime que cette croissance pourrait être de + 4 %. « Il est important de noter que ces niveaux montrent un commerce mondial toujours en dessous de son niveau pré-pandémie » a affirmé Ngozi Okonjo-Iweala.

Pour une vaccination rapide et pour toute la planète

La directrice générale a ensuite salué la rapidité avec laquelle un vaccin anti-Covid-19 a été mis au point tout en rappelant que le virus demeurait pour 2021 la menace la plus importante sur la bonne tenue, ou pas, du commerce international. Elle aussi insisté sur l’importance d’aller le plus vite possible en termes de campagne de vaccination et surtout de donner accès à cette vaccination le plus largement possible à travers la planète, sous peine de voir certaines régions, comme l’Afrique, ne pas pouvoir profiter de la reprise économique et commerciale. « L’accélération de la vaccination pourrait permettre d’ajouter 2,5 % d’échanges commerciaux internationaux en plus à la base des + 8 % prévu, ce qui le replacerait à son niveau d’avant pandémie. Mais si l’offre de vaccin n’est pas suffisante ou si les variants s’avèrent résistants aux vaccins, on pourrait alors enregistrer une baisse de 2 % par rapport à la base des 8 % » a-t-elle expliqué.

Si l’on retient toujours cette base globale de + 8 %, cela signifierait que les exportations en provenance d’Asie, fin 2021, culmineraient 10 % au-dessus de leur niveau de 2019. Dans ce scenario, celles originaires d’Europe et d’Amérique du Nord se situeraient au même niveau que 2019 alors que celles d’Afrique et du Moyen-Orient baisseraient de respectivement 4 % et 3 % versus 2019.

La directrice générale de l’OMC a enfin conclu qu’une montée des protectionnismes serait très dommageable non seulement pour le commerce mondial mais aussi pour la production des vaccins. « L’un des producteurs de ces vaccins a récemment expliqué qu’il avait besoin de 280 composants différents pour leur fabrication, sourcés dans 19 pays différents » a-t-elle plaidé.

Le commerce mondial agricole en 2020
Selon les nouvelles statistiques et perspectives du commerce de l’OMC parues ce 31 mars 2021, les activités d’échanges internationaux des produits agricoles en 2020, trimestre par trimestre, ont beaucoup moins souffert que tous les autres types d’activité. Le segment des produits agricoles est en effet resté stable au premier trimestre de 2020 (en valeur et en dollars) avant de reculer de 5 % au second, puis d’enregistrer respectivement + 2% et + 6 % les deux derniers trimestres. En regard, le commerce mondial toutes marchandises confondues a reculé respectivement de 5 %, 21 % et 6 % pour chacun des trois premiers trimestres de l’année écoulée avant de se redresser (+ 2 %) pour la période octobre décembre 2020. Pire, pour chacun des trimestres de 2020, les reculs sont respectivement de – 7 %, - 43 %, - 26 % et – 19 % pour les combustibles et produits miniers.

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