Un outil pour adapter le chargement au pâturage
À la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou dans le Maine-et-Loire, a été mis au point un outil pour calculer le chargement au pâturage. Il existe de nombreuses références pour faire ceci, mais elles sont exprimées en ares par UGB et elles sont indépendantes de la technique de pâturage et de la nature des prairies. Et on ne connaissait pas jusque-là le comportement d’un troupeau allaitant sur des prairies à flore variée (deux légumineuses et trois graminées) en pâturage tournant « lent » (changement tous les sept jours avec cinq ou six parcelles). L’approche retenue à la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou est celle de la mesure de la quantité d’herbe disparue (QHD). Elle permet de tenir compte du potentiel de la prairie, de la pousse de l’herbe, du poids moyen des animaux et de leur effectif.
Approche par la quantité d’herbe disparue
L’herbe disparue, appelée aussi herbe utilisée, correspond à l’herbe qui est ingérée, à laquelle s’ajoute celle qui est souillée ou piétinée. Des mesures ont été faites pendant cinq ans, sur huit lots de vaches, de la mise à l’herbe jusqu’au début de la sécheresse estivale. La hauteur d’entrée et la hauteur de sortie ont été relevées pour chaque parcelle et pour chaque cycle. Un suivi hebdomadaire de 19 parcelles de la ferme a permis un calcul de la pousse de l’herbe. La quantité d’herbe disparue est calculée selon la formule :
Quantité d’herbe disparue = (hauteur d’entrée – hauteur de sortie) × densité théorique de la prairie + 1/2 pousse de l’herbe.
Les lots de vaches suitées en vêlage d’automne et de printemps ont été suivis par l’évolution de la note d’état corporel et du poids des mères, et par la croissance des veaux. Le résultat est qu’un troupeau allaitant utilise 93 g de matière sèche d’herbe par kilo de poids métabolique et par jour. Le poids métabolique est égal au poids vif exprimé en kilos, élevé à la puissance 0,75. Il permet de s’affranchir des différences de gabarit des animaux, qui sont mal approchées par la notion d’UGB.
Un outil de forme tableur a été construit à partir de ce résultat. Il calcule la surface nécessaire pour le pâturage durant les trois mois de printemps, sans récolte ni complémentation des veaux. Il suffit d’entrer le potentiel annuel de la prairie et la race et le poids des animaux.