Cotidienne du 7 avril 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 6 avril : fort recul des céréales à paille en récolte 2020, net rebond des prix du colza

Les cours des céréales à paille ont marqué un net retrait, mardi 6 avril, sur leur marché physique respectif, le maïs reculant un peu moins de son côté. Une baisse qui reflète le manque de compétitivité de l’origine française sur le marché international du blé. Pour autant, les besoins sont minces concernant l’ancienne récolte sur les places hexagonales. C’est surtout la novelle récolte qui intéresse maintenant les opérateurs, notamment la meunerie. En maïs, la demande reste importante sur les mois d’été où l’offre est limitée. Cette dernière est plus concentrée avant l’été.

La vague de froid inquiète toujours les opérateurs qui craignent une altération des cultures pour la récolte 2021, tout particulièrement en colza.

A Chicago, les cours du blé et du maïs se sont montrés plutôt stables après la publication d’un rapport de l’USDA, selon lequel 2 % du maïs états-unien était semé au 4 avril (un peu en-dessous des attentes du marché). En blé d’hiver, 53 % des semis sont affichés de qualité "bonne à excellente" (chiffre inférieur de 9 points à celui de l'année dernière à date).

Sur le marché international, le Gasc égyptien a finalement acheté 345 000 t de blé d’origine zone  mer Noire (290 000 t russes à 252,08 $/t C&F, et 55 000 t ukrainiennes à 252,15 $/t C&F).

Par ailleurs, selon les données des autorités européennes, au 4 avril, les exportations de blé tendre s’élèvent à 20,26 Mt (26,33 Mt en 2020 à date), celles d’orge à 5,92 Mt ( 5,96 Mt en 2020 à date). Les importations de maïs sont affichées à 11,83 Mt (16,22 Mt en 2020 l’an passé à date).

Les cours du colza ont grimpé de manière significative sur Euronext et le marché physique français entre les 5 et 6 avril, compte tenu de la vague de froid qui frappe l'Hexagone, susceptible de dégrader encore les conditions de culture du colza dans certains secteurs. Rappelons que certaines zones, notamment le nord-est du pays, avaient déjà souffert de dégâts de gel à la fin de l'hiver. Les attaques d'insectes ont également affaibli les plantes localement.

Autres éléments haussiers : le renchérissement du soja à Chicago, du canola à Winnipeg, de l'huile de palme à Kuala Lumpur et du pétrole à New York et Londres.

En soja, la progression des prix est notamment liée au retard de la récolte brésilienne, des soucis logistiques au Brésil, mais aussi à un marché qui craint de plus en plus une hausse moins importante que prévu des semis de soja en 2021 aux Etats-Unis, comme l'a indiqué l'USDA le 31 mars, tablant sur une sole états-unienne à moins de 90 millions d'acres. De plus, le climat est attendu comme sec aux Etats-Unis dans les prochains jours. Si cela est favorable aux semis, les agriculteurs pouvant entrer dans les champs, il faudra tout de même un peu d'eau pour que les cultures puissent se développer dans de bonnes conditions. Enfin, la demande internationale en huiles reste dynamique, soutenant les cours de l'huile de soja à Chicago.

Néanmoins, la récolte brésilienne devrait être record cette année. L'analyste AgroConsult table sur une moisson brésilienne à 137,1 Mt. Les services détachés de l'USDA, basés à Brasilia, tablent sur une récolte brésilienne 2020/2021 à 134 Mt, sur 38,5 Mha, et à 141 Mt en 2021/2022, sur 40 Mha.

En canola, la hausse des prix à Winnipeg est liée à la sécheresse au Canada, pénalisant les conditions de culture. Néanmoins, les surfaces nationales de canola devraient progresser entre 2020 et 2021.

Du côté de l'huile de palme, la progression des prix à Kuala Lumpur est notamment liée aux bonnes exportations malaisiennes. L'analyste Intertek Testing Services les estime en hausse de 11 % entre les cinq premiers jours de mars et d'avril. De plus, la production en Asie du Sud-Est ne serait pas aussi bonne qu'attendu. L'association des producteurs d'huile de palme du sud de la Malaisie (SPPOMA, Southern Peninsula Palm Oil Millers' Association) table sur une production locale en baisse de 6 % entre les cinq premiers jours de mars et d'avril.

Enfin, les cours du pétrole à New York et Londres ont rebondi, mais le marché est dans le flou. La hausse des prix est liée aux perspectives de rebond de la demande planétaire grâce à une possible reprise économique, mais tout dépendra des campagnes de vaccination dans les pays, de l'efficacité des programmes de relance économique dans le monde (Etats-Unis notamment) et des décisions des pays de l'Opep et ses alliés. Le fait que ces derniers aient décidé d'augmenter leurs quotas de production dans les prochains mois est un signe de confiance quant à la demande future. Mais tout peut être remis en question du jour au lendemain, et ces hausses de production pourraient par conséquent potentiellement avoir été trop importantes.

En tournesol, les cotations sur le marché physique français sont reconduites.

Marchés physiques français du 6 avril 2021 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 6 avril 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 1 avril 2021

Evolution dollar / euro du 6 avril 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 6 avril 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 6 avril 2021

Cotations des marchés internationaux du 6 avril 2021