Cotidienne du 3 février 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 2 février 2021 : repli général à Chicago, hausse pour les céréales et baisse pour le colza en Europe

Les cours du blé tendre et du maïs se sont repliés, mardi 2 février, sur Chicago. Sur Euronext, ils ont progressé. Sur les marchés physiques hexagonaux, les prix du blé tendre et de l’orge fourragère ont progressé alors que ceux du blé dur et du maïs sont demeurés stables.

Outre-Atlantique, la baisse de la demande en céréales d'origine états-unienne et les conditions météorologiques, permettant d’entrevoir une récolte meilleure que prévu, ont alimenté une dynamique de baisse. La Chine, notamment, était absente du marché et pourrait le rester un certain temps en raison des préparations et des célébrations du Nouvel An lunaire dans ce pays. Les acteurs des marchés intègrent aussi progressivement qu’on pourrait retrouver une offre à l’export assez significative en origine Australie, qui confirme régulièrement une des meilleures récoltes de son histoire. De même, et selon un analyste interrogé par l’AFP, de nombreux fonds d'investissement ont liquidé des positions. Mardi, sur le CBOT, ils étaient vendeurs en maïs, contrairement à la veille, et toujours vendeurs en blé.

En Europe, la dynamique était un peu inversée, notamment en raison du retour du Gasc égyptien aux achats. Il a annoncé, ce mardi, avoir acquis 480 000 t de blé pour un chargement entre le 15 et le 30 mars : 240 000 t ont été vendues par la France à un prix moyen de 311,95 $/t C&F (120 000 t chacun entre Soufflet et Glencore). Les blés roumains ont été vendus par CHS et les blés ukrainiens par LDC alors que Solaris a vendu les blés russes. C’est le léger repli des cours de ces derniers jours qui a incité le Gasc à reprendre l’initiative, alors qu’il avait annulé un précédent appel d’offres pour cause de prix trop élevés à ses yeux.

A l’international, la Chine a procédé à une nouvelle vente aux enchères de réserves d’Etat, selon Reuters : 2 187 297 t de blé ont été adjugées, soit 54,34 % du volume mis en vente. C’est beaucoup moins que la précédente enchère qui avait été quasiment totalement réalisée. La Chine confirme également son appétit pour l’orge. Les ventes françaises se poursuivent en effet mais, selon Reuters, le pays aurait aussi acheté 1 Mt d’orge canadienne. Sur le plan intérieur, l’agence Reuters indique que les énormes achats chinois en maïs de ces derniers jours vont bien évidemment alimenter les besoins de l’industrie de la nutrition animale (cheptel porcin en pleine reconstruction et expansion) mais aussi remplir des stocks, de crainte d’un manque de maïs disponible pendant la campagne actuelle. Et ce, malgré sans doute une récolte record.

En Ukraine, les ports de la mer Noire ont repris une activité normale de chargement après une journée plus faible, lundi, suite à des conditions météorologiques contraires, a annoncé l’autorité portuaire maritime.

D’après les branches régionales du Service fédéral de surveillance vétérinaire et phytosanitaire, la Russie a exporté, au 28 janvier et pour le compte de la campagne 2020/2021 commencée le 1^er juillet, 29,1 Mt de blé (+26 % par rapport à un an plus tôt). Sur la même période, la Russie a exporté 4,1 Mt d’orge (+49 %), 1,4 Mt de maïs, 500 000 t de pois et 400 000 t de son de blé.

Selon Reuters, le Mexique a décidé de pousser ses productions locales de maïs au détriment des importations de maïs OGM. Le ministre de l’Agriculture du pays a annoncé qu’elles pourraient reculer de 9 % (représentant un volume de -1,5 Mt). Le pays souhaite de réduire de 30 % ses importations de maïs pour les remplacer par une récolte domestique d’ici à 2024.

Au niveau du commerce international, des ventes par des exportateurs privés ont été rapportées par l’USDA hier, notamment 115 000 t de maïs vers le Mexique pour la campagne 2020/2021.

La Jordanie a acheté 60 000 t d'orge fourragère (vendeur Viterra) d’origine optionnelle à un prix de 258 $/t C&F pour chargement seconde moitié de juillet.

Les prix du colza ont cédé du terrain entre les séances du 1er et du 2 février sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de la baisse de ceux du soja à Chicago.

En soja, la baisse des prix sur le marché à terme états-unien s’explique par des ventes techniques mais aussi par un marché un peu moins inquiet par les perspectives de production en Amérique latine. Un temps sec est attendu au Brésil durant les dix prochains jours, ce qui permettra aux agriculteurs d’avancer dans leurs travaux de moisson. Le marché a été déçu de ne pas voir de nouvelle commande chinoise, signalée par le département états-unien à l'Agriculture. Les festivités du Nouvel An chinois pourraient peser sur la demande. Des éléments ont toutefois quelque peu freiné la baisse des prix. L’USDA estime au 1^er février la trituration états-unienne de soja à 194 millions de boisseaux (Mbu) en décembre, un chiffre élevé mais dans les attentes des opérateurs. Signalons des grèves en Argentine de la part des conducteurs de camions, perturbant la logistique et donc les exportations de grains. En France, on constate une hausse des cours du tourteau de soja sur le rapproché.

En huile de palme, l’Inde a décidé la hausse des taxes sur les importations d’huile de palme brute, passant de 30,25 % à 35,75 % le 1^er février, pesant sur les cours de l’huile de palme à Kuala Lumpur, car susceptible de peser sur la demande indienne. Les exportations malaisiennes s’essoufflaient en janvier, et cela pourrait se poursuivre courant février. Des analystes privés estiment une baisse de 32 % à 37 % des exportations malaisiennes entre décembre 2020 et janvier 2021.

En tournesol, les cotations sur le marché physique français n’ont pas évolué.

Marchés physiques français du 2 février 2021 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 2 février 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 28 janvier 2021

Evolution dollar / euro du 2 février 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 2 février 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 2 février 2021

Cotations des marchés internationaux du 2 février 2021