Aller au contenu principal

Sélection variétale : les variétés VRTH considérées comme OGM par le Conseil d'Etat

Pour le conseil d’État, les variétés tolérantes aux herbicides sont soumises à la réglementation sur les OGM. Les organisations agricoles et de recherche s’inquiètent des conséquences sur le progrès génétique.

Les variétés tolérantes aux herbicides cultivées en France sont surtout des tournesols (160 000 ha) et des colzas (30 000 ha). © G. Omnès
Les variétés tolérantes aux herbicides cultivées en France sont surtout des tournesols (160 000 ha) et des colzas (30 000 ha).
© G. Omnès

Le conseil d’État a tranché : les VRTH (variétés tolérantes aux herbicides) sont des OGM. Pour le conseil d’État, les variétés obtenues par mutagenèse dirigée et aléatoire doivent être soumises aux mêmes obligations que celles obtenues par transgenèse. La décision s’appuie sur une directive européenne et répond à un recours déposé en 2015 par la Confédération paysanne et huit autres associations. Ces dernières ont salué "un résultat qui va au-delà de nos espérances. C’est une reconnaissance de la justesse de nos revendications. Pour une fois, le principe de précaution a été mis en avant”.

Le conseil d’État donne six mois au gouvernement pour modifier le code de l’environnement, évaluer les risques selon les recommandations de l’Anses et prescrire des conditions de culture appropriées. Le gouvernement a également neuf mois pour identifier les variétés obtenues par mutagenèse figurant au catalogue officiel. Les semis du printemps 2020 ne seront donc pas concernés par cette décision. À ce jour, les VRTH cultivées en France sont surtout des tournesols (160 000 ha) et des colzas (30 000 ha) et permettaient de faire face à des adventices invasives. La plupart de ces variétés sont inscrites au catalogue européen. La culture d’endives est également touchée par cet arrêt.

"Un potentiel frein à l’innovation"

Dans un communiqué commun, vingt-sept organisations agricoles ont relevé que cette décision soulevait "de nombreuses interrogations techniques susceptibles d’entraîner une insécurité juridique et un potentiel frein à l’innovation”. Prenant acte de la décision, les signataires rappellent que "les filières agricoles attendent beaucoup de la sélection variétale pour répondre à différents enjeux comme l’adaptation au changement climatique, la réduction des traitements" et demandent au gouvernement d’adopter un "principe d’innovation".

Les plus lus

%agr
Récolte du maïs grain : des chantiers humides, qui peinent à avancer

Au 14 octobre, seules 13 % des surfaces en maïs grain étaient récoltées contre 67 % à la même date en 2023.…

Gabriel Colombo, chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus"Nous avons obtenu un rendement de 68,9 q/ha avec un bon calibrage (93) de même qu’un taux de ...
Orge de printemps : « un semis à l’automne est une option après tournesol à la place d'une orge d'hiver »
Chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus, Gabriel Colombo a testé l'orge de printemps semée à l'automne, avec un gain…
<em class="placeholder">Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne.</em>
Mauvaises récoltes 2024 : « On rogne sur notre rémunération et sur l’entretien du matériel, faute de trésorerie suffisante »
Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne. Il témoigne de ses difficultés depuis un an liées…
<em class="placeholder">Agriculture. Semis de blé. tracteur et outil de travail du sol à l&#039;avant. agriculteur dans la cabine. implantation des céréales. lit de semences. semoir Lemken. ...</em>
Semis tardif de céréales : cinq points clés pour en tirer le meilleur parti

Avec une météo annoncée sans pluie de façon durable, un semis tardif de blés et d'orges dans de bonnes conditions de ressuyage…

[VIDÉO] Dégâts de grand gibier : une clôture bien installée pour protéger le maïs des sangliers

Agriculteur à Saint Fuscien dans la Somme, Valère Ricard a pu recourir aux services de la fédération des chasseurs de son…

<em class="placeholder">Anthony Loger, agriculteur à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne.</em>
Semis de blé tendre 2024 : « Nous avons besoin de trois semaines sans pluie pour pouvoir entrer dans nos parcelles »

Anthony Loger est agriculteur à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne. Aujourd'hui, ses parcelles très argileuses sont trop…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures