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Salade : maîtriser les intrants pour limiter le risque Bremia

Outre l’utilisation des résistances génétiques, la gestion de l’irrigation et de la fertilisation font aussi partie des leviers qui peuvent être mobilisés pour la protection contre le Bremia. Détails en quatre points.

Le goutte à goutte permet de diminuer les quantités d’eau apportées et d’éviter d’humecter le feuillage.  © RFL
Le goutte à goutte permet de diminuer les quantités d’eau apportées et d’éviter d’humecter le feuillage.
© RFL

1/La protection contre Bremia lactucae est-elle limitée ?

En agriculture conventionnelle, les producteurs peuvent s’appuyer sur plusieurs fongicides pour protéger la culture contre ce bioagresseur. Cependant, les contraintes réglementaires (disparition de certaines molécules, réduction du nombre d’applications) et sanitaires (réduction du nombre et de la quantité totale de résidus tolérés dans le produit fini) limitent fortement l’emploi de fongicides en culture, ce qui conduit à des impasses techniques, si la protection repose uniquement sur ces fongicides. En agriculture biologique, il existe peu de produits homologués pour cet usage, de plus les références manquent encore à leur sujet. Par conséquent, en AB, la protection contre le mildiou repose presque uniquement sur la prophylaxie et les méthodes alternatives. Ces méthodes combinent différents leviers techniques comme la gestion de l’aération, de l’irrigation et de la fertilisation (Camoin 2014 ; Raynal et al., 2014) mais aussi le choix variétal avec l’utilisation de variétés résistantes.

2/La période et le mode d’irrigation

Le CTIFL a été impliqué dans plusieurs projets tels que le projet Lilla, qui a montré que l’irrigation avec le goutte à goutte permettait de diminuer les quantités d’eau apportées en faisant des apports au plus près des besoins des plantes. Il permet également d’éviter d’humecter le feuillage et réduit l’humidité relative de l’air, qui sont des facteurs pouvant être associés au développement des maladies. Avec l’aspersion, la période d’irrigation a également un effet significatif sur les attaques de Bremia. Cela réaffirme l’intérêt du positionnement de l’irrigation pour limiter le développement du Bremia en culture de laitue, en créant des conditions défavorables au champignon.

3/La fertilisation azotée

 

 
Les travaux menés par le CTIFL ont montré que des niveaux de fertilisation azotée élevés avaient un effet aggravant vis-à-vis des attaques de mildiou. Les projets Fertipro et Fertileg, portés par le CTIFL, ont démontré l’intérêt de diminuer les apports d’azote dans le but de réduire la pression des bioagresseurs. Le raisonnement de la fertilisation azotée peut se baser sur la dynamique des besoins de la culture, la mesure des reliquats azotés, et le fractionnement des apports. Il a été montré que fractionner les apports d’azote en deux fois (à la plantation puis quatre semaines après plantation) permet d’adapter la dose aux besoins de la culture. Pour parvenir à cet objectif, l’outil d’aide à la fertilisation PILazo®, basé sur des analyses de la quantité d’azote dans la plante, a été développé par le CTIFL.

 

4/La nutrition en phosphores

Les résultats des essais réalisés en 2010 dans le cadre du projet Fertipro mettent en évidence une possible influence des niveaux de fertilisation phosphatée sur les attaques de Bremia lactucae. Ces essais ont mis en évidence l’apparition d’un plus grand nombre de lésions de Bremia ainsi qu’une plus forte sporulation pour les fortes fertilisations en phosphore (de 0,6 à 1,7 méq/l de P/PO4).

 

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