« Quand je me suis installé, je connaissais déjà mon troupeau de chèvres par cœur »
Victor Prêt, éleveur de 320 chèvres saanens et 160 brebis vendéennes dans les Deux-Sèvres, a travaillé 4 ans durant avec son cédant, et il ne regrette rien, car cela lui a permis d’avoir une maîtrise totale de son exploitation dès son premier jour d’installation.
Victor Prêt, éleveur de 320 chèvres saanens et 160 brebis vendéennes dans les Deux-Sèvres, a travaillé 4 ans durant avec son cédant, et il ne regrette rien, car cela lui a permis d’avoir une maîtrise totale de son exploitation dès son premier jour d’installation.
Victor Prêt a repris une exploitation en individuel. N’étant pas issu du milieu agricole, il s’est formé par un brevet d’études professionnelles agricoles, un bac pro de conduite et gestion de l’entreprise agricole, et une année de BTS. « Depuis mes trois ans, j’ai toujours voulu être agriculteur. J’ai travaillé comme céréalier, j’ai travaillé en usine, puis j’ai été salarié sur une exploitation. J’ai ensuite fait un an et demi de salariat sur une autre ferme, puis j’y ai commencé mon parrainage », partage-t-il.
« Le parrainage est avantageux »
Le jeune éleveur explique que le parrainage était financièrement idéal pour lui. Donnant un statut de demandeur d’emploi en création d’entreprise, il permet de bénéficier d’aides intéressantes. « L’avantage, c’est de pouvoir d’abord prendre en responsabilité sans mettre d’apports. » Après un parrainage en association qui n’a pas abouti, Victor a refait un parrainage en installation seul qui a débouché sur une reprise de la ferme. « Le parrainage est intéressant, car il permet de tester sa compatibilité avec l’exploitation », souligne-t-il. À son arrivée, Victor a pu réorganiser la conduite de l’élevage comme il le souhaitait. Il a diminué la part de brebis et augmenté celle des chèvres. Il a également procédé à un aménagement du bâtiment en mettant en place une mélangeuse et en rénovant le système d’eau par l’installation d’un abreuvoir à niveau d’eau constant. Il a également changé le système cultural pour y mettre plus de légumineuses. Côté financement, Victor a eu recours à un emprunt. Le montant de reprise de son exploitation était de 275 000 €. Il a également touché la dotation jeune agriculteur, qui permet aussi de bénéficier de certains avantages fiscaux, comme un abattement de 50 % sur le bénéfice réel imposable.
Importance d’anticiper
« J’ai commencé mes démarches en plein confinement, et à un moment où la chambre avait été piratée, explique Victor. Les échanges avec ma banque et la MSA étaient très perturbés. » Des aléas peuvent en effet ralentir drastiquement la vitesse de réalisation de certaines démarches administratives. En plus de cela, le parcours à l’installation est une démarche de temps long et chaque étape doit être anticipée.
Une transmission bien préparée
« Ma transmission a duré quatre ans », relate l’éleveur. Arrivé en 2019, il a démarré sur sa future exploitation en tant que salarié. Le cédant souhaitait former un employé afin de pouvoir céder l’exploitation à celui-ci. Après une année et demie de salariat, Victor a débuté un parrainage qui a duré également un an et demi. À l’issue de celui-ci, il a pris la tête de l’exploitation et a gardé l’ancien exploitant en tant que salarié pendant un an, avant que celui-ci ne parte en retraite. « En quatre ans, j’ai eu le temps de mettre des choses en place. » Victor est satisfait d’avoir pris le temps de réaliser cette transition. « Quand je me suis installé, je connaissais déjà mon troupeau par cœur, souligne-t-il. Ma force a été d’avoir le cédant pour m’épauler et d’avoir une très bonne relation avec lui. »