Port de Dunkerque : de nouveaux flux de protéines végétales en test pour la nutrition animale
Les fabricants d’aliments pour animaux du nord et de l’est de la France testent de nouveaux flux de matières premières à partir du port de Dunkerque. Star Amethyst, le premier bateau de soja est ainsi arrivé mercredi 18 décembre dernier. Ce Panamax y a déchargé 15 000 t de soja en provenance du Brésil.
Les fabricants d’aliments pour animaux du nord et de l’est de la France testent de nouveaux flux de matières premières à partir du port de Dunkerque. Star Amethyst, le premier bateau de soja est ainsi arrivé mercredi 18 décembre dernier. Ce Panamax y a déchargé 15 000 t de soja en provenance du Brésil.
Plutôt que d’importer des protéines végétales transitant via les ports de Gand ou de Bruges en Belgique, voire des Pays-Bas, les fabricants d’aliments pour animaux du Nord de la France, cherchent à organiser des flux à partir de du port de Dunkerque. Un premier bateau test, le Star Ametyst - un panamax qui a poursuivi sa route vers Rotterdam - y a déchargé 15 000 tonnes de soja non déforestant et tracé, fin décembre.
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Nutriarche, l'association des fabricants d'aliments pour animaux du nord de la France
Le projet, encore en phase exploratoire, est porté par l’association Nutriarche qui regroupe les fabricants d’aliments de Normandie, des Hauts-de-France et du Grand-Est, soit environ 1,1 million de tonnes d'aliments composés. L’association, présidée par François Ryckebusch rappelle que « la France et l’Europe sont déficitaires en protéines végétales et doivent recourir à l’importation, en complément des efforts pour développer des cultures oléoprotéagineuses locales (colza, tournesol, soja). Nutriarche pense que le port de Dunkerque peut devenir un atout stratégique pour les élevages français, en donnant un meilleur contrôle de ses circuits d’approvisionnement ».
Le tourteau de soja importé permet de valoriser les céréales des agriculteurs du Nord.
Selon les fabricants d’aliments, il existe un intérêt convergent pour les différents acteurs, car le port de Dunkerque souhaite augmenter ses flux entrants et développer son activité. Pour les fabricants d’aliments : « Il est important d’établir un dialogue entre le Grand port maritime de Dunkerque et les industriels du territoire. Le port peut ainsi s’inscrire dans une démarche de contribution à la souveraineté alimentaire en important des matières premières (dont les filières sont dépendantes), plutôt que de rivalité avec les productions agricoles locales, par exemple les céréales. Le tourteau de soja permet de valoriser les céréales des agriculteurs du Nord ».
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Un projet en phase exploratoire
Le premier déchargement de soja brésilien le 18 décembre sur le port de Dunkerque a permis de faire un premier point sur les facteurs clés de succès : les premières tonnes ont par exemple été déchargées par brouettage. « Les paramètres techniques, logistiques et économiques à évaluer sont encore nombreux », souligne François Ryckebusch.
Accéder à des matières premières plus durables
« Ce serait également un moyen de moderniser notre industrie, en accédant à des matières premières plus durables, et de meilleure qualité pour les animaux. En particulier, nous cherchons à anticiper l’entrée en vigueur du règlement de lutte contre la déforestation importée. Il a été reporté d’un an par l’Union européenne mais Nutriarche cherche à se positionner à l’avant-garde des meilleures pratiques en la matière, en allant chercher du soja non-déforestant et tracé ».
Charger des camions de 44 tonnes
Autre point d’intérêt, tous les camions partant de Dunkerque pour une destination en France pourront charger à 44 tonnes (comme les camions en Belgique pour la Belgique) alors que la règlementation européen interdit le passage des frontières à plus de 40 tonnes : une contribution notable à la réduction du nombre de camions sur les routes et, donc, à la décarbonation des filières animales.
Elargir l'hinterland du port de Dunkerque grâce au canal Seine-Nord-Europe
L’hinterland de Dunkerque devrait par ailleurs s’élargir dès l’ouverture du canal Seine-Nord Europe, prévue pour 2030.
Installer le projet dans la durée
Nutriarche réfléchit également à la forme juridique qui pourrait installer le projet dans la durée, peut être sur les modèles déjà mis en place ailleurs sous l’impulsion de professionnels de la nutrition animale comme le GIS Qualimat Sud-Est sur les ports de Sète et de Chalons-sur-Saône depuis 2008.
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