Observatoire de l’endettement et des trésoreries : un revenu disponible toujours restreint pour les éleveurs bovins viande
L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries a livré son analyse sur la période 2019-2021 pour les élevages qui sont en clôture d’été. Le revenu disponible reste faible, et 29 % des exploitations de l’échantillon sont en situation critique.
L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries a livré son analyse sur la période 2019-2021 pour les élevages qui sont en clôture d’été. Le revenu disponible reste faible, et 29 % des exploitations de l’échantillon sont en situation critique.
L’Institut de l’Elevage en collaboration avec cinq centres comptables analyse les résultats économiques de 296 élevages bovins viande répartis sur trois zones : bassin allaitant, grand-ouest, et montagne. Ici sont présentés les résultats des deux dernières années pour des élevages dont la clôture comptable est en mars, avril, mai ou juin.
« Entre 2019 et 2021, le produit brut est globalement stable dans l’échantillon d’élevages par rapport à la période précédente, sauf en montagne, où il augmente de 4 % avec notamment le versement d’aides conjoncturelles (sécheresse 2019 et 2020) » présente l’Institut de l’Elevage. Les charges sont en hausse sur les trois zones d’élevages : + 75 euros/UGB dans le grand-ouest, + 15 euros/UGB dans le bassin allaitant, et +22 euros/UGB en montagne entre 2019 et 2021. Aussi, l’EBE diminue dans le grand-ouest et le bassin allaitant mais reste en légère hausse en montagne.
« Dans le même temps, les annuités sont stables ou en légère hausse sur les trois zones. » Elles sont à un niveau élevé par rapport à l’EBE (entre 55 et 65 %) dans le grand ouest et en montagne, et un peu moins lourdes dans le bassin allaitant (autour de 40 %). En conséquence, le revenu disponible est orienté à la baisse dans le grand-ouest et le bassin allaitant. En zone montagne, il augmente après une année 2020 particulièrement mauvaise et en lien aux produits exceptionnels sécheresse.
« Quelle que soit la zone, le revenu disponible de l’échantillon reste faible, à 15 500 euros annuels par UTH familiale (en moyenne toutes zones), en variant de 13 000 euros à 25 000 euros ». Les prélèvements privés représentent environ 19 000 euros par UTH familiale. « Aucune marge de sécurité n’est dégagée, sauf dans le bassin allaitant où elle est insuffisante. »
Dans cet échantillon, la part des exploitations endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie négative – en situation critique - représente toujours près de 30 % des élevages suivis. « A noter une différence importante sur ce critère selon la zone : seulement 5 % des élevages du bassin allaitant, dans cet échantillon, sont en situation critique, alors que c’est le cas de 39 % des exploitations dans le grand ouest (en baisse) et 30 % en montagne."
Globalement, les dettes court-terme sont stables mais élevées : elles représentent entre 220 et 370 euros /UGB alors que les charges opérationnelles sont entre 270 et 380 euros/UGB. La trésorerie nette globale se détériore dans le grand ouest et en montagne, elle se maintient dans le bassin allaitant.
« Pour les exploitations en difficulté, encore plus que pour les autres, les impacts des sécheresses de 2018, 2019, et 2020 cumulées ne sont pas sans conséquences techniques, économiques et financières. Heureusement que la récolte fourragère de 2021 s’est faite en quantité. Pour tous les élevages, la hausse globale des charges (matières premières alimentaires, énergétiques, mécaniques…) initiée début 2021, et qui se poursuit, ne sera pas sans conséquences sur les trésoreries et les résultats » analyse l’Institut de l’Elevage.
L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries, instauré en 2015, permet d’avoir un suivi régulier des résultats des exploitations bovines depuis 2013. Le suivi est réalisé annuellement sur la base de deux échantillons, représentant chacun une période de clôture : les clôtures dites « d’hiver » (octobre - décembre) et celles « d’été » (mars - juin). Les élevages sont répartis sur quatre bassins : le « Grand-Ouest », le Cantal (zone « Montagne »), la Saône et Loire (en bovins viande, pour le bassin Charolais ‘’historique’’) et la Dordogne (en bovins lait). Le suivi des exploitations est réalisé grâce aux partenariats durables, entretenus avec 5 centres comptables : AS BFC, Cerfrance Alliance Massif Central, Cerfrance Dordogne, COGEDIS et GIE Entr’AS.