Aller au contenu principal

« Notre magasin de producteurs valorise localement nos volailles »

Le Gaec de la Gagnerie a développé un atelier de volailles fermières pour fournir deux magasins de producteurs de l’enseigne La Ferme de chez nous, dont il est l’un des associés.

Nathalie et Matthieu Humeau : « Notre objectif est de dégager une marge de 4 à 5 euros par poulet vendu (avec 150 volailles par semaine) pour dégager un revenu. »
Nathalie et Matthieu Humeau : « Notre objectif est de dégager une marge de 4 à 5 euros par poulet vendu (avec 150 volailles par semaine) pour dégager un revenu. »
© A. Puybasset

Situé à Le May-sur-Èvre dans le Maine et Loire, le Gaec de la Gagnerie fait partie des quatre associés à l’origine du premier magasin de producteurs La Ferme de chez nous. Créé en 2013, il a été rejoint depuis par six autres points de vente, essentiellement situés dans les Pays de la Loire. 

Lire aussi : Un élevage de volailles fermières rationalisé en termes de biosécurité et de temps de travail

Cette enseigne a été initiée par Claude Batardière, le fondateur choletais des magasins de bricolage Espace Éméraude. Il cherchait des agriculteurs souhaitant se lancer dans un nouveau concept de circuits courts : un magasin collectif d’agriculteurs, proposant une gamme très diversifiée de produits de qualité, issus du coin (100 km au maximum) et de saison, à des prix permettant une juste rémunération des producteurs.

 « Nous avons saisi cette opportunité pour nous tourner vers la vente directe », raconte Matthieu Humeau, associé du Gaec avec son frère Sébastien et leurs épouses respectives Nathalie et Marie. « L’exploitation, alors essentiellement bovine (150 vaches allaitantes, 1 000 porcs sur paille par an, 140 hectares de surface agricole) proposait de temps en temps de la vente de viande en caissette. 

Pour créer le magasin, nous nous sommes associés avec trois producteurs pratiquant déjà la vente directe : un éleveur laitier, un maraîcher et un vigneron. Nos produits sont complétés par ceux d’une quarantaine d’agriculteurs apporteurs (fonctionnement en dépôt-vente) afin de proposer aux consommateurs une gamme complète d’aliments (4 000 références sur l’année). »

Une taille d’élevage de volailles suffisante pour être rentable

Basé à Saint-Léger-sous-Cholet (à 6 km du Gaec), le magasin est situé au bord d’une route très passante aux portes de Cholet, dans une zone qui était dépourvue de commerces alimentaires. « Les ventes ont rapidement décollé si bien qu’a vite germé l’idée de développer un réseau de points de vente pour mutualiser les charges et bénéficier de moyens de communication. » 

Avec l’ouverture d’un second magasin La Ferme de chez nous à Saint-Macaire-en-Mauges (à moins de 10 kilomètres), le Gaec décide en 2020 de diversifier l’exploitation en développant un atelier de volailles fermières sur son exploitation. Cela permettait de fournir les deux magasins, approvisionnés jusqu’à présent par deux agriculteurs apporteurs. 

« Notre objectif était de démarrer avec un volume de production suffisant pour atteindre une rentabilité, sachant que nous ne souhaitions pas faire de vente sur les marchés. Nous avons commencé par 100 volailles par semaine puis sommes rapidement montés à 150. On se prépare à passer à 250 par semaine avec la fourniture d’un troisième magasin, également situé dans la périphérie de Cholet. »

 

 
Abattues à façon, les volailles sont découpées et transformées sur place.
Abattues à façon, les volailles sont découpées et transformées sur place. © A. Puybasset

70 % des volailles en découpe

La volaille représente désormais 20 % du chiffre d’affaires de l’exploitation (10 000 volailles par an). La Ferme de chez nous valorise 95 % de la production avicole (5 % de vente de découpes en caissettes sur le magasin à la ferme) et 70 % de la production de viande bovine et de porc de l’exploitation. 

Le Gaec a investi dans un grand hangar aménagé en petites salles dans lequel il élève des poulets (de type label pour la vente en entier et certifié pour la découpe), de la dinde, de la pintade ainsi que des volailles festives. Elles sont abattues à façon une fois par semaine dans un abattoir des Deux-Sèvres. « Il n’était pas question de faire de l’abattage à la ferme, trop chronophage. » Le Gaec se charge du transport des volailles en vif et de la livraison dans les magasins. Un quart des poulets est vendu en entier. La découpe des carcasses et la transformation (charcuterie, plats préparés) sont réalisées par les salariés du magasin (quatorze au total dont Nathalie Humeau pour le site de Saint-Léger).

 

 
La volaille représente désormais 20 % du chiffre d’affaires du Gaec.
La volaille représente désormais 20 % du chiffre d’affaires du Gaec. © A. Puybasset

« Nos produits ne sont pas plus chers qu’ailleurs. » Le prix de vente se situe autour de 10 euros le kilo pour le poulet Pac de 100 jours et de 19 euros le kilo pour le filet de poulet de 80 jours. « Notre objectif est de dégager une marge de 4 à 5 euros par poulet vendu (avec 150 volailles par semaine) pour dégager un revenu. » L’atelier avicole représente une vingtaine d’heures de main-d’œuvre hebdomadaire, en comptant la surveillance des volailles au quotidien (1h30), le transport à l’abattoir (3 h par trajet aller-retour) et le nettoyage des salles (4 heures toutes les 4 semaines).

« L’élevage de volailles a été conçu en fonction de notre débouché »

Un réseau de sept magasins La Ferme de chez nous

En 2023, l’enseigne La Ferme de chez nous a fêté ses 10 ans d’existence avec la création de sept magasins, représentant 85 producteurs associés et 549 producteurs apporteurs.

Chaque magasin est indépendant et reverse un pourcentage du chiffre d’affaires à la franchise.

 

 
Chaque magasin La Ferme de chez nous est indépendant et reverse un pourcentage du chiffre d’affaires à la franchise.
Chaque magasin La Ferme de chez nous est indépendant et reverse un pourcentage du chiffre d’affaires à la franchise. © A. Puybasset

« La création d’un nouveau point de vente se fait à partir d’un noyau de quatre agriculteurs qui s’entendent bien, explique Matthieu Humeau. L’idéal est d’avoir au minimum un maraîcher et un producteur de viandes. Les ventes de bœufs et de porc représentent environ un tiers du chiffre d’affaires d’un magasin de producteurs. Cela monte à 50 % en ajoutant les fruits et légumes. »

Chaque magasin emploie entre six et dix salariés et a dégagé en 2023 un chiffre d’affaires de 1 à 2 millions d’euros.

 

Les plus lus

Éric Dumas, président du Cifog : « Nous demandons la prolongation de la campagne de vaccination des canards ainsi que la poursuite de l’accompagnement financier de ...
La filière foie gras se remplume

Le secteur du foie gras retrouve l’optimisme avec le retour d’une offre sanitairement maîtrisée et la montée en gamme des…

L’atelier avicole facilite la transmission de l'exploitation

Lors du recensement agricole de 2020, il a été demandé quel serait le devenir de l’exploitation à horizon trois ans lorsque l’…

Grippe aviaire : mise en place progressive de la vaccination à un jour dans les couvoirs de canards

Demandée par la profession, la vaccination contre l’influenza aviaire à un jour et au couvoir va passer par une phase pilote…

Olivier Mevel est enseignant maître de conférences à l’université de Bretagne occidentale en sciences de gestion, commerce, logistique et distribution. Il est aussi ...
Olivier Mével : « La filière du poulet label rouge devrait se réarmer ! »

Selon Olivier Mevel, consultant en stratégie et marketing des filières alimentaires, la filière Label rouge souffre d’un…

Frédéric Chartier, président d'ARmor oeufs, entre Thierry Coatrieux (directeur) et  Coralie Jézéquel (trésorière) :  « Armor œuFrédéric Chartier, président ...
Filière œufs : Le groupement Armor œufs optimiste pour les cinquante ans à venir
En fêtant ses 50 ans d’existence, Armor œufs a voulu transmettre à la troisième génération d’adhérents les valeurs lui ayant…
Pascal Laurent accompagné de son technicien Guillaume Gannat (à gauche) : « Poser le diagnostic et trouver l’agent responsable a été un premier soulagement. Je ...
« Le virus variant Gumboro a été vraiment insidieux sur mes poulets lourds »

Chez Pascal Laurent, un virus réassortant de la maladie de Gumboro, responsable d’immunodépression sur ses poulets lourds…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)