Aller au contenu principal

Méthanisation : « Je me mets à la place des habitants pour éviter les nuisances »

Fort d'une quadruple expérience en la matière, Benoît Levasseur, producteur de grandes cultures à Marcilly-sur-Seine, dans la Marne, témoigne d’une nécessaire pédagogie, de patience et d’énergie pour vaincre les réticences.

Benoit Levasseur. "Depuis la mise en service du site, nous continuons de recevoir des groupes."
Benoit Levasseur. "Depuis la mise en service du site, nous continuons de recevoir des groupes."
© C. Baudart

« J’ai monté quatre méthaniseurs en sept ans avec des associés dans l’Oise, l’Aube et la Marne. Le dernier, Saron Biogaz, produit 400 Nm 3 de biogaz. Pour éviter les problèmes, l’idéal est de choisir un site éloigné des routes passagères et des maisons. Ici, nous avons la chance d’être au milieu des champs », explique Benoît Levasseur.

L’agriculteur recommande de se mettre à la place des habitants et veiller à ne pas créer de nuisances. « Pour constituer notre stock de Cive, nous avons mis en place un circuit pour que les camions, qui transportent 16 000 tonnes en neuf jours, ne traversent pas le village. Il faut également tout faire pour éviter les odeurs, notamment en veillant à l’entretien du site », poursuit-il.


Le financement participatif, une bonne dynamique

L’adhésion du conseil municipal est également importante à ses yeux. Cela nécessite d’expliquer ce qu’est la méthanisation agricole. Pour lui, le mieux est d’emmener l’ensemble des élus sur un site similaire. « Chacun verra ainsi comment fonctionne la méthanisation. Pour Ferti Oise à Coudin, nous sommes allés en bus en Seine-et-Marne. En parallèle, des voisins ont déposé des courriers dans les boîtes aux lettres pour alerter tout le monde. Leur mobilisation a assuré un gros succès à notre réunion d’information. La salle était pleine et nous avons passé trois heures à répondre aux questions.

Pour Boissy bioénergie, nous avons préféré organiser une journée portes ouvertes à la mairie pour présenter le projet par petits groupes. Les yeux dans les yeux, c’est plus facile mais on a tout entendu. Un voisin m’a fait remarquer qu’il n’avait rien à gagner dans ce projet et que le seul gagnant, c’était moi.

Je lui ai alors proposé de rejoindre le financement participatif que nous avions monté avec Miimosa. Un rendement de plus de 5 % par an, ce n’est pas rien. Nous avons réuni 200 000 euros en deux jours.» Le financement participatif est un bon moyen de montrer qu’un tel projet dynamise le territoire. «Toutes ces discussions ont permis de désamorcer les problèmes et d’avancer. Depuis la mise en service du site, nous continuons d’organiser des portes ouvertes et de recevoir des groupes. Ce sera bientôt le tour de collégiens qui y trouveront une application concrète à leurs cours. C’est important d’expliquer à des jeunes que nous produisons de l’énergie renouvelable avec des ressources locales. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Olivier Cosnard, agriculteur à Ombrée d’Anjou (49), devant une machine.</em>
« Je renouvelle mon parc matériel avec du neuf ou de l'occasion en fonction de mes besoins sur mon exploitation de grandes cultures dans le Maine-et-Loire »

Agriculteur en bio à Ombrée-d’Anjou, dans le Maine-et-Loire, Olivier Cosnard a fait le choix d’un parc matériel…

<em class="placeholder">Ghislain de La Forge, jeune agriculteur installé depuis 2020 à Marsainvilliers, dans le Loiret, devant sa parcelle de blé</em>
Revenu : « J’ai réduit mes charges de 40 000 euros par an sur mon exploitation de grandes cultures en Eure-et-Loir »

Ghislain de La Forge est agriculteur dans le Loiret. Il suit de très près les chiffres de son exploitation et met en place…

<em class="placeholder">Sans entretien, des arbres comme les saules marsaults peuvent envahir les fossés. Il faut les enlever pour permettre le bon écoulement de l&#039;eau.</em>
Fossé : comment l'entretenir dans les règles ?
Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…
<em class="placeholder">Tracteur épandant de l&#039;azote dans une parcelle de blé.</em>
Fertilisation azotée : quelle date pour le premier apport d’azote en zones vulnérables en 2025 ?

Les 7èmes programmes d'actions régionaux contre la pollution par les nitrates sont entrés en vigueur partout en France, avec…

<em class="placeholder">Paysage rural de l&#039;Artois. Parcelles cultivées, haies d&#039;arbres. Maisons au bord des champs. habitat rural. habitations à proximité des parcelles agricoles. maison à ...</em>
Reprise de terres dans l’Yonne : « J’ai dû attendre 8 mois du fait de la loi Sempastous alors que nous étions d’accord avec les cédants »

Romaric Bohajuc est agriculteur à Pacy-sur-Armançon, dans l’Yonne, où il cultive 360 hectares de cultures. Lors de la reprise…

<em class="placeholder">Agriculteur prélevant de la terre à l&#039;aide d&#039;une tarière.</em>
Fertilisation azotée : quelle dose d’azote apporter en 2025 sur des blés semés en conditions humides ?

À l’approche des premiers apports d’azote, quelle stratégie adopter sur des céréales semées cet automne dans des sols souvent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures