[Marchés] le maïs doublement victime du Covid-19
Touché sur le front de l'éthanol et potentiellement de l'alimentation animal, le maïs est l'un des grands perdants de la crise liée au coronavirus.
Touché sur le front de l'éthanol et potentiellement de l'alimentation animal, le maïs est l'un des grands perdants de la crise liée au coronavirus.
Le Covid-19 inflige une double peine au maïs en affaiblissant le débouché de l’éthanol et celui de l’alimentation animale. Le premier subit de plein fouet l’effet délétère de la crise du pétrole. Les prix du baril avaient entamé leur descente fin janvier sous l’effet de la contraction économique provoquée par le début de pandémie de Covid-19. Inévitablement, le maïs états-unien a été entraîné dans cette spirale baissière : l’industrie éthanolière absorbe environ 40 % de la production de maïs US, liant de façon intime le sort de ce dernier avec celui de l’or noir. Le confinement a exacerbé le phénomène en clouant les avions au sol et en remisant bon nombre de voitures au garage. Début avril, le maïs atteignait ainsi son niveau le plus bas à Chicago depuis trois ans.
Interrogations sur la consommation de viande
En France, le maïs a légèrement moins courbé l’échine mais il n’a pas échappé à la tourmente mondiale, d’autant plus que le bilan européen s’annonce lourd et que les importations en provenance des pays tiers constituent un élément baissier supplémentaire. L’impact du marché éthanol sur la demande en maïs communautaire est inéluctable et il faudra surveiller la réduction potentielle de la consommation de viande sous l’effet de la crise. En Europe, et de façon plus marquée encore dans les pays émergents, le pouvoir d’achat est corrélé à la consommation de viande.
Dans ce contexte, l’annonce par le ministère américain de l’Agriculture, début avril, d’intention de semis de maïs US en hausse (+8 %) a plongé le marché dans la perplexité. L’enquête a toutefois été réalisée avant la déclaration de la pandémie. Il faudra donc surveiller la concrétisation de ces chiffres, qui signifierait un accroissement de l’excédent planétaire.
-Le maïs doublement victime du Covid-19
-Tension en vue pour le blé dur, accentuée par le coronavirus
-Un marché du sucre européen tendu, mais sous la menace d’importations à bas prix
-Le blé tendre résiste face au Covid-19, mais jusqu'à quand ?
-Les prix du colza plombés par le pétrole et le Covid-19
-Compte à rebours lancé pour l'orge de brasserie