Blé : la rouille jaune provoque des infestations explosives
Certaines années, la rouille jaune trouve les conditions idéales pour infester les blés. Les résistances variétales sont efficaces mais parfois contournées.
Certaines années, la rouille jaune trouve les conditions idéales pour infester les blés. Les résistances variétales sont efficaces mais parfois contournées.
Description : comment reconnaître les symptômes de la rouille jaune
La présence de pustules jaunes à orange alignées dans le sens des nervures constitue le symptôme typique de la rouille jaune au printemps. La maladie apparaît généralement en cours de montaison, à partir du stade « 1 nœud », mais parfois dès le stade tallage. Les premières pustules contenant les spores sont localisées sur les feuilles du bas chez quelques plantes, puis passent sur les feuilles supérieures pour s’étendre. La rouille peut se traduire aussi par des taches chlorotiques le long des nervures, sans pustules, ces dernières étant en incubation.
Dans le champ, la maladie apparaît par foyers, jaunes de loin et bien délimités avec une surface de l’ordre d’un mètre carré au début. Les épis peuvent être attaqués avec des spores visibles sur les grains et les enveloppes des épillets. À un stade avancé de la maladie sur les feuilles, des pustules noires prennent la place des jaunes. Causée par le champignon Puccinia striiformis, la rouille jaune s’attaque au blé tendre, au blé dur et au triticale.
Comment lutter contre la rouille jaune
Variétés : En dépit de contournement de résistances par des races de rouille jaune, l’utilisation de variétés tolérantes de blés et de triticale est une arme efficace contre la maladie. La majorité d’entre elles présentent un bon niveau de résistance. Dans les régions les plus exposées, choisir des variétés classées au moins « assez résistantes » à la rouille jaune. Elles représentent plus de la moitié des variétés de blé tendre et de blé dur disponibles (un peu moins en triticale).
Agronomie : Le fractionnement des apports azotés aux justes besoins de la céréale est défavorable à la maladie. Un trop-plein d’azote génère un couvert végétal dense et un microclimat humide propice aux contaminations. La destruction des repousses de blé contribuera à réduire la source d’inoculum du pathogène avant les semis.
Chimie : Divers fongicides très efficaces sont disponibles contre la rouille jaune. Le plus important est de traiter de manière suffisamment préventive en fonction de la sensibilité des variétés. Pour les variétés sensibles, on peut attendre le stade « 1 nœud » en traitant dès la présence de premières pustules. En cas de foyers actifs de rouille jaune dès « épi 1 cm », il est en revanche nécessaire d’intervenir à ce stade. Pour les variétés résistantes, un traitement T1 contre la rouille jaune n’est pas nécessaire avant le stade « 2 nœuds ». Après, traiter dès l’apparition de la maladie. Les fongicides à base d’un ou de deux triazoles associés à une strobilurine sont les plus performants en T1. Les produits à base de SDHI sont à réserver aux traitements plus tardifs (T2).
Quatre points clés sur la rouille jaune
Une autre rouille sévit sur les blés, la rouille brune. Elle se différencie de la rouille jaune par ses pustules brun orangé dispersées sur toute la feuille, une apparition plus tardive et une répartition homogène dans le champ et non en foyers.
Plusieurs races composent les populations du pathogène avec des virulences permettant de contourner certains gènes de résistance variétale. Régulièrement, des variétés perdent leur bon niveau de résistance comme récemment Amboise ou Filon, ou plus anciennement Apache, Hyfi, Oregrain, Bergamo…
Jusqu’à 60 q/ha de perte de rendement en essais mais 20 q/ha en moyenne au champ : la rouille jaune est la maladie la plus nuisible du blé, d’où l’importance de la détecter précocement pour bien la combattre.
Les régions océaniques sont les plus affectées par la maladie. Les printemps frais et humides lui sont favorables, conditions que l’on trouve notamment sur le quart nord-ouest de la France. Le niveau de présence du pathogène varie beaucoup selon les années.