« Un robot d’alimentation qui valorise la qualité du foin »
À Saint-Léger-Vauban, dans l’Yonne, la ferme de l’Abbaye de la Pierre qui Vire s’est dotée d’un robot d’alimentation Altec, qui distribue du foin de séchage à 80 Brunes.
À Saint-Léger-Vauban, dans l’Yonne, la ferme de l’Abbaye de la Pierre qui Vire s’est dotée d’un robot d’alimentation Altec, qui distribue du foin de séchage à 80 Brunes.
Avec un atelier de fabrication (fromage et yaourt) transformant 70 à 80 % du lait issu du troupeau de 80 Brunes (5 500-6 000 l de moyenne), un troupeau de chèvres laitières et une unité de méthanisation, Philippe Abrahamse, cogérant (SCEA) de la ferme de l’Abbaye de la Pierre qui Vire, s’impose une gestion très fine de la main-d’œuvre, qui représente 6 UTH. « L’exploitation est en bio depuis près de cinquante ans et nous sommes engagés dans une démarche d’autonomie alimentaire et énergétique. » L’investissement dans le robot d’alimentation, réalisé l’an dernier, visait ainsi à réduire l’astreinte liée à l’alimentation des vaches et à mieux valoriser la qualité du foin de séchage. « Le temps de travail pour l’alimentation est passé de quatre heures à une demi-heure. Et la distribution du foin est désormais mieux répartie sur la journée, avec quatre passages de robots pour deux repas », constate Philippe Abrahamse. L’automate Altec Colibri DVA 14 parcourt toute la longueur du couloir d’alimentation et sort de la stabulation pour être ravitaillé en foin dans le bâtiment de séchage. Le guidage s’effectue par l’intermédiaire d’un fil au sol coulé dans le béton, détecté par deux capteurs sur le robot. « La pente de l’aire bétonnée entre les deux bâtiments est gravie sans problème par le robot qui est toujours à vide pour rejoindre le stockage. » Le Colibri est en effet équipé de trois roues motrices, dont une directrice à l’arrière.
Un chargement du robot à la griffe
Une fois arrivé sous le bâtiment de stockage, le robot est chargé par l’éleveur à l’aide de la griffe. « Je n’ai plus que les quatre chargements à gérer durant la journée. Cela me prend moins de dix minutes pour remplir la caisse de 14 m3. Je répartis par couches les différents fourrages choisis. Un écran de pesée au sommet de la caisse, visible depuis la griffe, m’indique la quantité à charger. » Philippe Abrahamse reconnaît qu’il aurait pu automatiser le chargement en installant un stockeur tampon, « mais cela imposait un investissement supplémentaire conséquent pour pouvoir l’implanter dans le bâtiment de stockage. Il aurait fallu le prévoir dès la construction pour que cela soit rentable ». Le robot rejoint ensuite la stabulation pour réaliser la distribution. « Grâce à des indicateurs visuels répartis le long du couloir et détectés par le robot, j’ai pu constituer plusieurs lots d’animaux (génisses de moins de 1 an, génisses d’e1 à 2 ans, génisses pleines, vaches taries, et deux lots de productrices) auxquels j’attribue différentes quantités à distribuer. » L’automate gère finement le volume de foin déposé devant les cornadis en actionnant le fond mouvant, les trois démêleurs à doigts rétractables et une vis de distribution en matériau composite débouchant sur une goulotte télescopique. « Cet ensemble permet véritablement de préserver la qualité du foin, qui constitue la base de l’alimentation des vaches. On ne complète que par le DAC. »
Une distribution régulière et précise
Le foin est légèrement comprimé par la vis pour être pesé en continu au passage de la goulotte, qui est équipée de pesons. « L’andain formé est très régulier, un résultat que l’on ne pourrait pas obtenir avec un tapis de distribution. »
Au passage, l’éleveur fait remarquer quelques petits détails pratiques. « La caisse est fermée sous le tapis et un petit caisson récupère la poussière, ce qui permet de garder un couloir propre. On dispose également de plusieurs découpes vitrées procurant une vision directe sur l’intérieur de la caisse et sur les démêleurs. »
Concernant l’entretien du robot, Philippe Abrahamse assure y accorder très peu de temps. « La vidange du moteur diesel de 35 chevaux s’effectue toutes les 200 heures et il faut penser à souffler les radiateurs et le filtre à air tous les 15 jours. J’aurais préféré un modèle électrique sur batteries, mais il n’était pas encore disponible l’an dernier. La très faible consommation de gazole, d’environ 20 litres par semaine, me fait relativiser. Le plus fastidieux est l’intervention sur la vingtaine de graisseurs que comporte chacun des trois démêleurs. Il faut compter deux heures, deux fois par an. »
M.P.
A savoir
Chiffres clés
80 VL en bio à 5 500-6 000 l
175 ha de SAU dont 20 ha de céréales autoconsommées
14 m3 de volume de caisse pour le robot d’alimentation
120 000 € environ d’investissement pour le robot
Un robot distributeur dédié au fourrage en vrac
Offrant un volume de caisse de 8 à 20 m3, l’automate Colibri se décline en plusieurs versions. Il peut être monté sur roues avec une motorisation thermique ou électrique (batteries). Il peut également être suspendu à un rail, alimenté électriquement en continu. Pour un chargement automatisé, il peut être associé à des stockeurs d’un volume jusqu’à 35 m3. L’utilisation de balles rondes ou carrées est possible avec une dérouleuse ou une distributrice à poste fixe pilotée par l’automate. Pour l’ajout de concentrés au moment de la distribution, une trémie est greffée à l’avant de l’automate, déposant le concentré au-dessus du fourrage.