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« Le scalpeur remplace les herbicides et sème les couverts »

Lucas Cornet, chef de cultures à la Rg Vallée Patatas dans l’Aube, apprécie l’efficacité du scalpeur pour détruire les adventices, mais aussi sa polyvalence pour implanter et enfouir les couverts, ou encore préparer des terres au printemps.

Le scalpeur semi-porté Treffler TG720 fait ses preuves depuis un an sur les terres de la Rg Vallée Patatas située à Le Chêne dans l’Aube. Cet appareil s’intègre dans la stratégie de désherbage mécanique de l’exploitation, dont 70 % des surfaces sont conduites en agriculture biologique ou en cours de conversion. Principalement utilisé pour le scalpage d’adventices, il effectue également les semis de couverts et d’autres applications de travail du sol. « C’est un outil qui travaille peu profond, souligne Lucas Cornet, chef de cultures. Mon objectif est de passer ce matériel sitôt la moisson pour scalper les adventices en place, sans dessécher le sol. Il ne réduit pas nécessairement le travail du sol, surtout pour les parcelles en bio, mais il compense les herbicides que nous n’utilisons plus. » Grâce au scalpeur Treffler TG720, le chef de cultures réduit, voire évite le recours au glyphosate ou aux antigraminées sur les parcelles en conventionnel. C’est un critère indispensable pour lui, car il souhaite convertir en bio les 1 100 hectares de l’exploitation d’ici quatre ans. « Le scalpeur ne remplace pas l’utilisation de la herse étrille, mais complète son action sur des plantes développées. »

Efficace même sur adventices développées

Les dents équipées de socs à pattes d’oie permettent une coupe nette des racines, uniformément sur toute la largeur de l’outil. Celles-ci travaillent sur une largeur de 26 cm, offrant un recouvrement entre dents de 8 cm. « J’ai utilisé l’outil sur 2 500 hectares. Je n’observe pas d’usure sur les dents traitées au carbure. C’est d’autant plus vrai que je travaille des terres de craies superficielles, peu usantes pour le matériel. » Le scalpeur dispose d’un double rouleau qui rappuie le sol et limite son dessèchement. Il assure également le contrôle de la profondeur de travail en association avec les 8 roues de jauges réparties sur 4 tandems à l’avant de l’appareil. À l’arrière du rouleau, les peignes évitent les repiquages d’adventices. « On les met en place lorsque le salissement de la parcelle est important. »

Lire aussi : Une nouvelle famille d’outils dédiés au scalpage

Attention aux résidus abondants

Pour utiliser cet outil, Lucas Cornet a équipé son tracteur de 320 chevaux de pneumatiques de 900 mm de large, pour limiter le compactage et conserver la même pression quelle que soit la vitesse. « Nous n’avons pas besoin d’une telle puissance, mais c’est un confort de travail lorsqu’il y a du dévers ou du relief. L’outil semi-porté a tendance à descendre dans la pente, c’est pourquoi il est équipé de disques de stabilisation à l’arrière. Même à 12, voire 13 km/h avec une largeur de travail de 7,20 mètres, son travail reste constant. » L’agriculteur note toutefois que cet appareil se révèle sensible au bourrage et au phénomène de glissement des pattes d’oie, « surtout lorsque la fauche a été trop haute et que les résidus sont abondants ».

Du débit de chantier pour semer les couverts

Avec ses équipements optionnels, le Treffler TG720 a demandé un investissement de 88 000 euros. Il dispose notamment de freins pneumatiques et d’un système de report de charge sur le tracteur pour augmenter l’adhérence. Cet outil de travail du sol est aussi doté de deux têtes de distribution, permettant de semer les couverts. « Nous remplissons la trémie frontale compartimentée avec des semences différentes. Chaque tête alimente l’une et l’autre moitié des dents qui sont équipées d’un tube de descente. Ainsi, il est possible de semer des graines de tailles différentes, comme du trèfle et de la féverole, le tout en un seul passage. Nous semons entre 60 à 70 hectares de couverts par jour. »

Lire aussi : Choisir entre 7 types de déchaumeurs

Plus efficace que le semis direct

En 2020, année particulièrement sèche, Lucas Cornet a pu comparer deux techniques d’implantation de couverts. En conventionnel, il a utilisé un appareil de semis direct, alors que pour les parcelles en bio, il est passé une fois avec le scalpeur, puis une seconde fois au moment du semis, un mois plus tard. « Au final, les couverts avec le passage du scalpeur ont levé plus vite que ceux effectués en SD, un mois plus tôt. Même avec deux passages de scalpeur, le sol a conservé plus de fraîcheur. Il faut malgré tout rester prudent et ne pas tirer de conclusions trop hâtives : j’ai peu de recul. Cette année, je prévois de passer le scalpeur juste derrière la moissonneuse pour limiter le dessèchement du sol et favoriser la levée des couverts. »

Valoriser sa largeur de travail sur d’autres tâches

Lucas Cornet a également fait des comparaisons entre le scalpeur et son déchaumeur à dents Horsch Terrano, pour enfouir les couverts après broyage. « Avec le scalpeur, la vitesse et la largeur de travail sont plus conséquentes. En plus de gagner en efficacité, nous consommons moins de carburant. Pas besoin de refaire le plein de GNR sur la journée. Dans mon cas, c’est un critère non négligeable qui me permet d’optimiser la logistique et l’organisation du travail. » Pour détruire sa luzerne, il a utilisé le scalpeur à la place du labour. Il a réalisé deux passages à des profondeurs différentes, 2 cm puis 4 cm, pour épuiser les adventices. « Le scalpeur a toute sa place dans mon système. Au fil du temps, nous lui trouvons d’autres utilisations comme les reprises de travail du sol avant la mise en place des pommes de terre au printemps. Les graminées dessèchent bien, et vu que le travail reste superficiel, je n’ai quasiment pas de relevées. »

En chiffres

1 100 ha de SAU

7,20 m de largeur de travail

Jusqu’à 13 km/h de vitesse d’avancement

60 à 70 ha par jour pour des semis de couverts

88 000 euros d’investissement

Scalper pour dessécher les adventices

Une fois scalpée, la racine des adventices se dessèche et ne repique pas, sauf si la plante est une vivace, auquel cas la destruction peut être partielle. Dans ces situations, plusieurs passages de scalpeur (deux, voire trois passages, semis compris) sont nécessaires pour épuiser la plante. Avec cette pratique, Lucas Cornet est notamment venu à bout de chardons. Selon les conditions climatiques, l’intervalle entre deux interventions varie de deux à trois semaines.

 

Lire aussi : Maîtriser la profondeur de travail d’un déchaumeur à dents

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