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La difficile équation des ficelles de presses haute densité

La ficelle utilisée dans les presses haute densité devient un produit très technique avec l’augmentation des performances des machines. Les fabricants proposent des produits spécifiques pour chaque type de presse.

La ficelle des presses à balles cubiques est généralement caractérisée par sa résistance linéaire, la résistance au nœud, et sa longueur par kilogramme, que l’on appelle aussi le titrage. « La résistance linéaire à la traction n’est pas la seule donnée importante. Dans un noueur, il y a une torsion exercée sur la ficelle au niveau du bec, qui la fragilise », explique Philippe Miroux, chef produit chez New Holland. « Selon le type de nœud, la résistance de la ficelle peut chuter de 15 à 45 % au niveau du nœud », confirme Éric Dissais, responsable technique et marketing de Tama France.

Le défi d’une ficelle souple et solide

La résistance du nœud est supérieure avec un nœud à boucle, dit de type McCormick par rapport à un nœud standard (nœud à couettes) de type Deering. Ceci amène les fabricants de ficelle à proposer des gammes spécifiques, selon le type de noueur de la machine. La plupart des défaillances de ficelle sur une balle cubique sont dues à la glisse au nœud, une fois la balle éjectée de la presse, et non à la rupture de la ficelle. « Il faut que la ficelle soit suffisamment souple pour pouvoir être tortillée par le noueur et que le nœud soit stable, explique Éric Dissais. Sachant qu’en assouplissant la ficelle, on diminue sa résistance, le défi technique c’est donc d’avoir une ficelle à la fois souple et solide. » Elle ne doit pas non plus être trop abrasive pour ne pas détériorer trop rapidement les noueurs et les passages de ficelle.

Le titrage (ou longueur par kg) est également utilisé pour caractériser les ficelles, même si cette donnée a également une valeur relative. Une ficelle de type 110 par exemple, est censée avoir une longueur de 110 mètres par kg. « C’est un poids au mètre, mais ça ne donne aucune indication sur la structure de la ficelle, remarque Philippe Miroux. Deux ficelles qui affichent la même valeur peuvent avoir des comportements distincts, parce que les plastiques utilisés, la façon dont la ficelle est tressée, la régularité des fibres et leur comportement selon les variations de température vont être différents. » Une grosse ficelle, qui a un faible titrage, ne doit donc pas être forcément considérée comme plus résistante.

Adapter son choix à la densité des balles

La ficelle est devenue un produit très technique avec les dernières générations de presses haute densité. « La densité des balles est passée de 100-120 kg par mètre cube à largement plus de 200 kg par mètre cube pour les machines les plus performantes », constate Éric Dissais. Face à ce défi technique, les fabricants ont fait évoluer leurs process, permettant d’obtenir une ficelle plus fine, tout en ayant une résistance accrue, notamment au niveau de la tenue au nœud. « Les constructeurs de presses annoncent une densité de balle et une rapidité de confection qui ne sont atteintes que dans des conditions idéales, précise Joël Sutter, directeur pour la France du fabricant de ficelles Cofra. Pour valoriser au maximum une presse HD, il faut une ficelle performante. Néanmoins, si la presse ne travaille qu’à 30 % de son maximum, une ficelle plus générique fera l’affaire. » Il conseille ainsi de prendre en compte le modèle de presse et les préconisations du constructeur, mais aussi la densité attendue, le débit de chantier et la puissance du tracteur. « Si tout est idéal, on peut alors choisir une ficelle, non pas d’après le prix au kg, mais d’après le prix à la botte. »

L’essai au champ pour valider son choix

Pour guider les utilisateurs, les fabricants de ficelle proposent des tableaux permettant de choisir le type de ficelle, selon le type de presse et les performances attendues. « C’est l’essai au champ, dans des conditions données, qui permet de voir si une ficelle convient à mes exigences, précise toutefois Philippe Miroux. Sachant que les conditions de température, l’effet des traitements fongicides ou autres sur la poussière de paille peuvent changer le comportement de la ficelle d’une année à l’autre. » De mauvaises conditions de stockage de la ficelle ou sur une trop longue durée peuvent également dégrader ses caractéristiques.

Pas de norme pour la résistance au nœud

Il n’existe pas de norme pour mesurer la résistance au nœud d’une ficelle. « Tout dépend comment le nœud a été fait : à la main ou avec une machine. Et selon si c’est un nœud à boucle ou un nœud standard, en fonction des conditions de température, de poussière, la résistance du nœud est variable. Elle n’est donc pas comparable entre les marques. C’est pourquoi c’est une caractéristique que nous n’annonçons plus pour nos produits », détaille Éric Dissais.

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