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Face aux coupures électriques, quel groupe électrogène choisir ?

Le risque de coupures d’électricité en cas de fortes demandes cet hiver et l’inflation galopante des tarifs d’électricité et du gaz provoquent un intérêt grandissant à s’équiper d’un groupe électrogène. Voici quelques clés pour vous équiper.

Aidée par le conflit russo-ukrainien, la montée en flèche du prix des énergies cristallise toutes les attentions dans les entreprises, agricoles comprises. Dans les médias, les exemples d’entreprises ou de collectivité où les tarifs d’électricité ont été multipliés par 6, 8, voire 15 ne manquent pas. Il en est de même pour les prix du gaz sur le marché de gros français, qui ont été multipliés par 7 entre mars 2021 et mars 2022, lit-on sur le site du ministère du développement durable. Par ailleurs, le nombre important de réacteurs nucléaires en maintenance dans le parc français laisse planer la menace de coupures aléatoires d’électricité en ciblant prioritairement les entreprises. Dans ce contexte, bon nombre d’exploitations agricoles ont pris les devants et investissent dans des groupes électrogènes. Victimes du réchauffement climatique qui se traduit par des débourrements précoces des vignes suivies de vagues de gelées, les viticulteurs sont contraints à s’équiper de solutions de lutte contre le gel, si possible sans générer de fumées : il faut alors une source d’énergie pour animer fils chauffants et autres solutions de lutte.

Prioriser les équipements à alimenter

Aussi, comment s’équiper ? Quelle solution retenir ? Comment dimensionner son équipement ? La nature de l’usage est un des premiers critères à prendre en compte. Est-ce pour un usage ponctuel, comme la mise hors gel ou prendre le relais à une coupure EDF ? Ou est-ce pour une durée plus longue, comme l’entraînement d’une pompe d’irrigation, le confort des animaux dans un bâtiment d’élevage, un robot de traite fonctionnant 24 heures sur 24 ou encore un stockage de récolte nécessitant des conditions particulières ? Avant l'achat d’un groupe électrogène, il est nécessaire de réaliser une analyse des besoins. "Il ne s’agit pas forcément de cumuler les puissances de tous les équipements électriques qui vont consommer, explique Nicolas Millet, directeur marketing Eneria, une filiale de Monnoyeur, spécialisée dans les solutions de production d’énergie et de motorisation. Cela évite de se suréquiper, car tous les appareils ne sont pas appelés à travailler en même temps." Le responsable marketing insiste aussi sur la priorisation des consommateurs d’électricité, par exemple dans le cadre d’un groupe qui prend le relais en cas de coupure. "Est-ce que tous les équipements doivent forcément être alimentés ?", interroge Nicolas Millet.

À l’inverse, le dimensionnement du groupe doit également prendre en compte les besoins en termes de puissance de démarrage. "Certains appareils nécessitent un courant d’appel important, explique Pierre-Etienne Faure, en charge des groupes électrogènes pour Cummins France. Pour exemple, un robot de traite peut nécessiter une puissance de démarrage trois fois supérieure à la puissance de fonctionnement. Il ne s’agit pas de mettre à mal les autres appareils électriques branchés, lorsqu’on démarre ce type d’équipement : la taille du groupe électrogène doit donc en tenir compte, si possible avec une petite marge de sécurité."

Deux familles de groupes électrogènes

Pour une même puissance, il est possible d’investir dans deux types d’appareils qui vont être définis selon l’usage. Les appareils de secours, dits aussi stand-by, sont faits pour des usages ponctuels. "Les moteurs fonctionnent au maximum de ce que l’on peut leur demander, explique Pierre-Etienne Faure. Ils ne sont pas destinés à travailler plus d’une heure toutes les 12 heures, ni plus de 200 heures par an." L’autre catégorie est constituée des groupes dits de production, aussi appelés primes. Ils sont conçus pour travailler dans la durée. Aussi, si le groupe dans lequel vous souhaitez investir est essentiellement destiné à de l’usage ponctuel, mais peut être amené de temps en temps à travailler dans la durée, privilégiez les appareils de production.

Outre le voltage et la nature du courant (monophasé ou triphasé), la régulation du groupe électrogène doit prendre en compte la nature des équipements à alimenter. Certains appareils électroniques (serveur, robot de traite) ne tolèrent ni les variations de puissance, ni les microcoupures. Une régulation électronique est un prérequis pour avoir un courant un minimum stable, sans quoi certains appareils ne pourront pas démarrer ou pourraient être altérés. Cette régulation peut s’accompagner d’un onduleur qui redresse le courant alternatif et remédie aux microcoupures. La norme Iso 8528 définit le niveau de stabilité et de qualité du courant redressé, selon trois classes, G1, G2 et G3, ce dernier étant le plus qualitatif.

Attention aux nuisances sonores

Autre équipement sur les groupes électrogènes, une batterie peut être intégrée, jouant le rôle de tampon en cas de coupure et alimentant en électricité si la coupure se prolonge, le temps - quelques secondes - que le groupe électrogène démarre et soit pleinement opérationnel pour prendre le relai.

Le dimensionnement du réservoir de carburant se réfléchit en fonction du souhait d’autonomie. Pour des durées de fonctionnement continu supérieures à 48, voire 72 heures, une cuve additionnelle est à intégrer dans l’investissement.

Enfin, l’intégration dans son environnement figure aussi parmi les éléments à prendre en compte. Les groupes électrogènes existent sans capotage ou munis d’un carter d’insonorisation, dont les performances seront d’autant plus appréciées si le groupe doit travailler près d’habitations, qui plus est de nuit.

Le tracteur comme source d'énergie

Outre le groupe électrogène, il y a une autre méthode pour se fournir en électricité : utiliser le tracteur. Pour des usages ponctuels et/ou distant de toute ligne électrique, l'usage du tracteur couplée à une génératrice peut être intéressant, surtout si les besoins tombent en période calme pour les travaux dans les champs. "Un tracteur de 80 ch peut animer une génératrice de 30 kVA, un modèle de 200 ch, une de 80 kVA", cite pour exemples Jacques Danhiez, gérant des Ets Masson, qui commercialise des génératrices et des groupes électrogènes. Montées sur un châssis s'attelant sur le relevage trois points, ces génératrices, dont le plus gros modèles tournent autour de 90 kVA, sont animées par la prise de force du tracteur. Elles présentent l'avantage d'être trois fois moins chères. "Un groupe de 44 kVA coûte autour de 16 000 euros, quant une génératrice de même puissance vaut moins de 5 000 euros", donne pour exemple Jacques Danhiez. 

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