Deutz-Fahr 5125 : « À l’aise sur tous les terrains »
Loïc Toullier, éleveur à Juvigny-le-Tertre, dans la Manche, nous livre ses impressions après une semaine de travaux avec le Deutz-Fahr 5125 de 120 chevaux.
Loïc Toullier, éleveur à Juvigny-le-Tertre, dans la Manche, nous livre ses impressions après une semaine de travaux avec le Deutz-Fahr 5125 de 120 chevaux.
Présentée en début d’année au Sima, la nouvelle gamme de tracteur série 5 compte trois modèles de 105 à 120 chevaux, le plus puissant étant le tracteur essayé. Ils accueillent un moteur Deutz 3,6 l répondant désormais à la norme Tier 4f à l’aide d’une combinaison EGR + DOC + SCR, faisant l’impasse sur le FAP. La transmission à deux gammes (+ 2 rampantes) et cinq rapports mécaniques, complétés par un doubleur ou un tripleur, sont conservés. Le circuit hydraulique est alimenté par une pompe tandem offrant un débit de 90 l/min. Principal changement, la série 5 adopte une cabine à quatre montants dotée d’un toit vitré, qu’elle partage avec la série 5G. Cette cabine a la particularité d’être montée sur des silentblocs renfermant un fluide qui améliore l’isolation phonique et vibratoire. Le confort est également complété par un pont avant suspendu. Le système d’éclairage intègre jusqu’à dix phares de travail.
Les conditions du test
Réalisée en octobre dernier, la prise en main du Deutz-Fahr 5125 s’est faite sur différents travaux : déchaumage de maïs avec un outil à trois rangées de dents, épandage de lisier avec une tonne de 11 000 l et manutention dans la cour de ferme et sur le tas d’ensilage.
Au travail « Un petit moteur épatant »
Au travail du sol avec l’outil à dents planté à 15 centimètres, le tracteur maintient une vitesse de 8 km/h à un régime de 1700-1800 tr/min, quelle que soit la pente. Malgré sa petite cylindrée, le moteur tient la charge de façon étonnante, bien relayé par une transmission à l’étagement bien pensé. La capacité de traction de ce tracteur compact est remarquable. Le tracteur est stable, avec pour seule masse avant le chargeur frontal. Le lourd outil ne déleste pas le pont avant qui absorbe bien les mouvements du terrain grâce à sa suspension. Vu sa puissance, il mériterait d’être monté en pneus de 38 pouces (en option), plutôt que 34. En bout de champ, j’ai apprécié sa bonne maniabilité, bien aidé par le système de réduction du nombre de tours de volant SDD.
Avec la tonne à lisier, la stabilité du tracteur est sécurisante. J’aurais pensé qu’il était plus léger de l’arrière. Le pont avant suspendu et les silentblocs particulièrement efficaces de la cabine participent au confort, tout comme le régime moteur réduit à 40 km/h. Dans les côtes, le moteur ne peine pas : il a vraiment de la ressource. Autre point fort sur la route, le système de freinage sur les quatre roues est très mordant.
Au chargeur, j’apprécie la visibilité en hauteur grâce au toit vitré, mais moins celle sur le bas lorsqu’il faut atteler l’outil. La bonne maniabilité et la hauteur de cabine raisonnable rendent ce tracteur parfaitement adapté à la manutention dans les bâtiments. Il s’est aussi montré à l’aise sur le tas d’ensilage. Avec le couplage des pompes, le débit hydraulique me paraît suffisant. Le mode stop & go qui permet d’arrêter le tracteur au frein est suffisamment progressif pour l’utiliser au chargeur.
L’attelage arrière de catégorie 2 est un peu surprenant sur un tracteur de cette puissance. Avec les roues de 34 pouces, le piton d’attelage et encore plus la barre d’attelage, sont implantés assez bas. La garde au sol me semble un peu juste. Ça serait mieux avec du 38 pouces.
En cabine « Petite mais lumineuse »
La cabine à quatre montants procure une ambiance claire et une assez bonne visibilité dans l’ensemble. Le toit vitré et le capot pas trop large et plongeant sont appréciables. Toutefois, l’échappement proéminent et l’adaptation du chargeur masquent un peu la vue à l’avant droit. À l’arrière, il manque un petit rétro pour mieux voir le piton. Les grandes portes dégagent bien l’accès à la cabine, mais l’espace entre le volant et le siège passager est un peu juste pour descendre aisément. L’habitacle manque également d’espaces de rangement. Le confort du siège est perfectible, du fait d’une assise trop courte. La climatisation manuelle est efficace avec de nombreuses bouches d’aération. La finition des matériaux et l’insonorisation sont plutôt réussies.
Les commandes sont bien regroupées et identifiables sur la console de droite. Il ne manque que les commandes de sélection des quatre régimes de prise de force implantées à gauche du siège, à côté du petit levier de frein main très pratique à manipuler. Le levier de vitesse avec la première en bas peut surprendre au début, tout comme la raideur du petit levier de gammes. Le levier du chargeur est un peu trop éloigné du siège pour garder le coude sur l’accoudoir. Les trois leviers de distributeurs sont pratiques et bien identifiés. La gestion du relevage est simple, mais l’implantation des deux petits boutons de montée/descente ne permet pas une position naturelle de la main. Enfin, j’apprécie les deux régimes moteurs mémorisés et l’automatisme de prise de prise de force.
Le tableau de bord solidaire de la colonne de direction est toujours lisible, quel que soit le réglage du volant. Les informations sont claires et suffisantes, il ne manque qu’une indication de la consommation. Je regrette l’absence d’une position parking sur le levier d’inverseur qui dispose toutefois d’une molette de réglage de l’agressivité pratique et efficace. À noter, la présence du coupe-batterie sur le côté gauche de la console centrale.
Entretien « Des petits détails à corriger »
Après avoir ouvert le capot au style réussi avec ses leds, le filtre à air est à portée de main devant les radiateurs. Seul le radiateur de clim coulisse. Les autres sont fixes et deux grilles superposées facilitent l’entretien, mais ça manque d’espace pour un soufflage efficace. Tous les filtres sont regroupés à droite du moteur. Le filtre à huile et la jauge d’huile moteur s’atteignent grâce à une découpe dans l’adaptation du chargeur. Si pour la jauge, c’est suffisant, ça me semble un peu serré pour le filtre. Au-dessus, après avoir facilement retiré le capot latéral, on démonte sans mal les filtres à gazole et à huile hydraulique. À noter, sur le même côté, la manette du multicoupleur du chargeur vient buter sur le levier de verrouillage du chargeur. Toujours sur la droite, derrière le marchepied, la batterie est protégée par un capot fixé par trois vis. Au-dessus, la petite caisse à outils n’est pas très bien placée. De l’autre côté, on démonte avec facilité le filtre de cabine sous le toit.
Les plus
Moteur performant
Maniabilité
Stabilité au champ et sur route
Confort de suspension
Les moins
Nettoyage des radiateurs
Attelage catégorie 2
Espace en cabine
Fiche technique
Moteur
Puissance nominale (norme ECE R120) : 120 ch à 2 200 tr/min
Puissance maxi (norme ECE R120) : 126 ch à 2 000 tr/min
Couple maxi sans/avec boost : 500 Nm à 1 600 tr/min
Cylindrée : 3 600 cm3
Norme : Tier 4f
Système de dépollution : EGR, DOC, SCR
Capacité d’huile du moteur : 8,5 l
Espace entre chaque vidange : 500 h
Transmission
Type : semi-powershift à trois rapports sous charge
Nombre de rapports : 30/30 (60/60 avec rampantes)
Nombre de rapports entre 4 et 15 km/h : 22
Régime moteur à 40 km/h : 1 750 tr/min
Régimes de prise de force et régime moteur correspondant :
540/540E à 1 958/1 641 tr/min et 1000/1000E à 1 960/1 643 tr/min
Circuit hydraulique
Type : centre ouvert avec pompe tandem
Débit et pression : 90 l/min à 190 bars
Volume d’huile hydraulique exportable : 18 l
Nombre de distributeurs AR de série : 3
Relevage
Capacité maxi aux rotules : 5 400 kg
Dimensions
Capacité du réservoir (GNR/AdBlue) : 135/8 l
Hauteur hors tout : 2,73 m
Empattement : 2,37 m
Rayon de braquage mini : 4,81 m
Poids à vide : 4 500 kg
PTAC : 7 750 kg
Monte pneumatique du modèle essayé : 420/70 R24 et 480/70 R34
Prix catalogue au 1er décembre 2017 : 79 450 € hors taxes