L’élevage caprin et les aides Pac : le Plan stratégique national dévoilé
Le gouvernement a transmis son plan stratégique national provisoire à Bruxelles, permettant de faire le point sur la situation des aides destinées aux élevages caprins.
En 2023, la nouvelle Pac sera appliquée en fonction des modalités choisies par la France dans son plan stratégique national (PSN). Une première version de celui-ci (consultable sur le site du ministère de l’Agriculture) a été envoyée à Bruxelles pour examen et révision. Les aides y sont justifiées par les besoins spécifiques à chaque pays. Concernant les filières de petits ruminants françaises, la nécessité de maintenir les aides s’appuie sur la moyenne des revenus par unité de travail non salarié qui s’élevait à 21 520 euros sur la période 2015-2019. Ce montant était en dessous des 28 530 euros toutes OTEX confondues. Le montant des aides attribuées aux élevages de petits ruminants a en moyenne augmenté depuis 10 ans, alors que celui pour les grandes cultures a diminué de plus de 25 %, et qu’il a stagné pour la viticulture, le maraîchage et les granivores.
Avec 45 000 euros de subvention par exploitation en moyenne, la dépendance des revenus aux aides publiques est forte dans les filières caprines et ovines. Sur la période 2007-2017, ce taux s’élève en moyenne à 152 %, alors qu’il est de 93 % pour la filière bovine laitière, et de 195 % pour la filière bovine allaitante. Les aides animales en direction des ovins, bovins, et dans une moindre mesure des caprins, demeurent largement majoritaires au sein de l’enveloppe des aides couplées. Au total pour les caprins, une enveloppe de 13 millions d’euros sera consacrée à cette aide en 2023. Elle serait diminuée progressivement jusqu’à 11,5 millions d’euros en 2027, au titre de la contribution au renforcement des aides aux protéines végétales. L’aide caprine, qui vise également à soutenir une filière dont le nombre d’exploitations diminue, est plafonnée à 400 chèvres éligibles. Dans la future Pac, les Maec et les écorégimes constitueront notamment des leviers à actionner pour valoriser les prairies permanentes et même le parcours sous certaines conditions.
L’ICHN est mobilisée à hauteur de 1,1 milliard d’euros par an au total, et conserve ses modalités de ciblage sur l’élevage extensif. Les filières de petits ruminants figurent parmi les premiers bénéficiaires de cette aide (plus de 18 % de l’enveloppe 2018 en ovins-caprins) après les bovins. Les élevages de petits ruminants sont également d’importantes cibles des aides relevant de la prédation, pour lesquelles une enveloppe de 35 millions d’euros a été promise.