Biocarburants
Le groupe Avril projette des perspectives de production d’Oleo100 spectaculaires d’ici 2023
La production d’Oleo100 devrait passer de près de 55 000 m3 aujourd’hui à 200 000 m3, voire 300 000 m3, à l’horizon 2023.
La production d’Oleo100 devrait passer de près de 55 000 m3 aujourd’hui à 200 000 m3, voire 300 000 m3, à l’horizon 2023.
Le groupe Avril a participé pour la première fois à la Semaine internationale du transport et de la logistique, qui s’est déroulé du 13 au 15 septembre à Paris, depuis le lancement par Saipol en 2018 de son biodiesel 100 % colza français, baptisé Oleo100. « Notre participation à ce salon avait pour but de retrouver l’écosystème du transport et de la logistique après de longs mois passés sans pouvoir échanger de visu [en raison de la pandémie de Covid-19] », explique Marc Vandecandelaere, directeur commercial du groupe Avril.
Un développement exponentiel…
« Nous livrons actuellement environ 150 m3 chaque jour, qui permettent à 2 500 camions et 400 cars et bus de rouler », affirme Marc Vandecandelaere. Cela représente l’huile issue de la production d’une centaine d’hectares de colza, soit 400 t de graine, consommées quotidiennement. Et le directeur commercial de préciser : « Après avoir extrait cette huile, on produit en même temps 250 t de tourteau riche en protéine, utilisé par les éleveurs pour remplacer le tourteau de soja importé d’Amérique du Sud ».
Le colza, trituré pour fabriquer l’Oleo100, est acheté au travers d’OleoZE, un service d’approvisionnement en graines oléagineuses françaises durables, lancé en 2020. « OleoZE permet de tracer la production de chaque agriculteur et de le rémunérer en fonction de ses pratiques culturales et de sa capacité à stocker du carbone. L’Oleo100 produit à partir de ces contrats permet ainsi d’améliorer la performance environnementale des agriculteurs », explique Marc Vandecandelaere. « Le bonus est de l’ordre de 20 €/t de graines et varie à la hausse ou à la baisse en fonction des pratiques culturales et de la valorisation des réductions des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le marché des biocarburants », indique un communiqué en date du 14 février 2020.
« En 2023, nous prévoyons de produire et de commercialiser 200 000 m3 à 300 000 m3 d’Oleo100. Cela permettra à 15 000 poids lourds [camion, bus et cars] de rouler avec 60 % de gaz à effet de serre en moins, et fournira un débouché pour 10 à 15 % du colza français ! », estime le directeur commercial du groupe Avril.
… grâce à la recherche de nouveaux débouchés
Si « l’utilisation de l’Oleo100 se développe très bien chez les transporteurs grandes distances », il n’en est pas de même sur les courtes distances, pour des raisons réglementaires. « Pour le dernier kilomètre, nous attendons une éventuelle prochaine attribution de la vignette Crit’Air 1 [indiquant la classe environnementale d’un véhicule, selon le degré de ses émissions de polluants atmosphériques] pour les nouveaux modèles B100 exclusifs [pouvant rouler au biodiesel pur] de Renault Trucks [sachant qu’actuellement, les véhicules diesel, construits à partir du 1er janvier 2011, portent la vignette Crit’Air 2].
Volvo Car et Bus a également sorti des modèles B100 exclusifs, et nous espérons aussi que la loi sur la transition énergétique, qui classe les véhicules utilisables par les collectivités, leur réservera bientôt la place qu’ils méritent ! », confie Marc Vandecandelaere.
Cependant, le transport routier de marchandise et de voyageurs n’est pas le seul débouché potentiel de l’Oleo100. « Nous testons Oleo100 dans le transport ferroviaire, et développons aussi son utilisation dans le secteur des travaux publics, pour des engins et des groupes électrogènes, deux branches d’activité très sensibles au caractère non dangereux de notre produit », conclut le directeur commercial du groupe Avril.