Aller au contenu principal

Panneaux photovoltaïques : Vaut-il mieux vendre ou autoconsommer son électricité ?

En amont d’un projet de production d’électricité photovoltaïque sur un bâtiment d’élevage, une analyse est nécessaire pour savoir s’il est plus rentable de vendre ou d’autoconsommer l’énergie produite. Les quatre questions à se poser avant de se lancer.

bâtiment avec panneaux photovoltaïques sur le toit, en Normandie
Si tarif d’achat de l'électricité est supérieur au tarif de revente, il vaut mieux consommer sa production d'électricité photovoltaïque.
© Littoral Normand

Pour choisir entre un projet de vente totale de son électricité photovoltaïque, ou un projet d’autoconsommation, « il faut établir, en premier lieu, un profil de consommation horaire, explique Blandine Carré, conseillère à Littoral Normand. Celui-ci se calcule à partir du relevé de compteur électrique ».

1 - Quel est mon profil de consommation horaire d’électricité ?

Pour pouvoir profiter de l’électricité produite par ses propres panneaux photovoltaïques, il faut que le profil de consommation horaire coïncide avec le profil de production. « L’autoconsommation est une solution qui sécurise le coût énergétique de l’atelier laitier à condition que l’électricité produite soit bien valorisée », prévient la conseillère. Car la vente du surplus se fait à des tarifs faibles, environ 1,5 à 1,8 fois moins que le tarif de rachat en vente totale.

Enfin, le stockage de l’électricité via des batteries est trop coûteux et avec un impact environnemental négatif.

2 - Ai-je envie de modifier mon profil pour viser l’autoconsommation ?

Pour autoconsommer, il convient de vérifier la possibilité de consommer l’électricité durant les heures de production en fonction des équipements présents et de l’organisation du travail. Et le cas échéant, envisager des adaptations.

En cas de passage d’une salle de traite classique avec deux traites par jour à un robot de traite, le projet d’autoconsommer peut devenir pertinent. En effet, avec deux traites par jour, « en été, il fait jour au moment de la traite du matin comme du soir. Il est donc possible de consommer l’électricité produite pour réduire les charges, rappelle Blandine Carré. En revanche, en hiver, la rentabilité de l’autoconsommation est moins évidente. Dans ce cas, la vente totale de la production électrique paraît plus judicieuse ».

Un projet d’autoconsommation peut être aussi l’occasion de revoir l’organisation, pour répartir le fonctionnement de certains matériels sur la journée, en priorité aux heures d’ensoleillement.

Ses adaptations peuvent amener un vrai gain économique. Car le projet en autoconsommation peut permettre à l’éleveur de passer à un contrat de 36 kVA au tarif réglementé, aussi appelé tarif bleu, au lieu de continuer avec un contrat supérieur à 36 kVA réservé au professionnel, au tarif dit jaune plus soumis à l’inflation.

3 - Quel est le tarif d’achat de l’électricité ?

L’autoconsommation vaut le coup si le tarif d’achat est supérieur au prix de l’électricité en vente totale. « Si le tarif d’achat de l’électricité à son fournisseur est supérieur à 0,30 €/kWh alors l’autoconsommation est rentable, indique Blandine Carré. En revanche, s’il est de 0,12 €/kWh alors mieux vaut vendre l’électricité. »

Le prix d’achat de l’électricité est supérieur au prix de vente depuis peu. « En 2022, il était en moyenne à 0,12 €/kwh quand le prix de vente était de 0,10 €/kwh. Cette année, il est à 0,17-0,18 €/kwh en moyenne avec un prix de vente à 0,12-0,13 €/kwh. » Si les prix d’achat risquent de rester élevés et d’augmenter dans les années à venir, difficile de prédire les tarifs de rachat.

4 - Est-il possible de réaliser un gain économique potentiel dès les premières années ?

Les études de projet photovoltaïque s’effectuent au cas par cas, les tarifs d’achat de l’électricité étant variables d’un prestataire à l’autre et selon leur ancienneté. Les tarifs de rachat sont également différents selon la puissance de l’installation.

Pour réaliser une étude personnalisée, le montant des charges électriques est relevé avant la mise en place des panneaux. « Ramenée à la vache laitière ou aux 1 000 litres de lait, elle permet de se comparer à des références et d’améliorer les postes de charges par la répartition des périodes de consommation et/ou la réduction des puissances des matériels. L’objectif est de réduire les besoins avant de produire de l’électricité, et de choisir le contrat adéquat », précise la conseillère.

Ces simulations prennent en considération le tarif de rachat de l’électricité et le pourcentage d’autoconsommation possible en lien avec la surface des panneaux. Elles permettent de calculer le gain économique potentiel, dès les premières années. « Le projet doit être à l’équilibre économique pour être rentable, prévient Blandine Carré. Les gains réalisés doivent rembourser les annuités d’emprunt sans pénaliser la trésorerie. »

Mise en garde

Y a-t-il un transformateur à proximité ?

Si le transformateur est loin de l’installation photovoltaïque, le coût pour le raccorder est élevé et peut remettre en question un projet photovoltaïque de plus de 36 kVA. Si l’éleveur ne veut pas raccorder le transformateur, l’installation ne doit pas dépasser 36kVA.

En autoconsommation, que faire du surplus ?

 

  • Le stockage virtuel permet d’améliorer son taux d’autoconsommation. Il ne s’agit pas d’un vrai stockage, mais de pouvoir consommer l’équivalent du surplus d’électricité produite par les panneaux, à un autre moment. En France, l’utilisation de batteries virtuelles reste encore peu développée, considérée comme assez technique (il faut bien gérer ses besoins) et coûteuse.
  • Jusqu’ici, le surplus d’électricité produit par les trackers ne pouvait pas être revendu et représentait une perte potentielle pour l’éleveur. Maintenant, certains fournisseurs d’électricité proposent de racheter ce surplus d’électricité au prix spot. Pour les panneaux sur toiture, le surplus est revendu à EDF OA (obligation d’achat) avec des contrats de rachat sur vingt ans. Certes, il est revendu à un tarif environ 1,8 fois moins élevé qu’une vente totale mais il permet de valoriser toute la production et de limiter les pertes.

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Denis Battaglia, éleveur laitier en Meurthe-et-Moselle, devant son silo de maïs</em>
« Nous avons toujours plus d’un an de stocks d’avance en fourrages »

Le Gaec du Rupt de Viller, en Meurthe-et-Moselle, refuse de se retrouver confronté à un manque de stocks fourragers. Au fil…

<em class="placeholder">Prairie avec une vache Normande et une vache de race Prim&#039;Holstein en Mayenne. </em>
Prairies permanentes : la Commission européenne donne son feu vert pour l’assouplissement

La demande de modification des règles des BCAE 1 et 9 encadrant les prairies permanentes et les prairies sensibles dans la PAC…

<em class="placeholder">Romain Lelou devant son robot de traite.</em>
« Nos 135 vaches, traites par deux robots saturés, pâturent jour et nuit en Loire-Atlantique »
Au Gaec du Champ-Léger, en Loire-Atlantique, les éleveurs ont fait le pari de traire avec deux robots jusqu’à 140 vaches, et ce 2…
%agr
« Nous économisons 2 500 euros en quinze mois en récupérant les eaux de toiture dans notre élevage laitier »

Élodie et Mathieu Regazzoni, associés en Gaec à Scey-Maisières dans le Doubs, traitent au chlore les eaux de récupération de…

Carte de la zone régulée FCO 3 au 21 novembre 2024.
FCO 3 : 269 foyers détectés en plus mais pas de nouveau département touché

A date de jeudi 21 novembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 7 935 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Collecte de lait (à la ferme) </em>
Lactalis : le plan en trois étapes de réduction de la collecte

Lactalis a annoncé le 25 septembre engager une réduction de sa collecte de lait dans l’Hexagone : 450 millions…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière