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Un séchoir en grange économique et pratique

Dans le Maine-et-Loire, le Gaec Hallay Holstein qui souhaitait produire et valoriser de la luzerne, a créé un système de séchage en grange très économique. (1)

En 2010, dans le cadre d’une réflexion globale sur l’énergie et sur l’organisation du travail, le Gaec Hallay Holstein a décidé de créer un bâtiment pouvant supporter des panneaux photovoltaïques, stocker du foin et abriter un système de séchage de la luzerne. Son exploitation compte 60 vaches Prim’Holstein, 200 ha et des poulaillers labels. « Auparavant nous utilisions du Rumiluz, explique Pierre-André Beaupère, un des quatre associés du Gaec. Nous avons souhaité produire nous-mêmes la luzerne et avons créé un système de séchage pour faciliter l’organisation du travail et optimiser la qualité du foin de luzerne. Le premier objectif de la luzerne est pour nous d’améliorer la fibrosité de la ration. Nous apportons en moyenne aux vaches laitières 2 kg/VL/jour. »

Séchage de la luzerne brins courts sur des caillebotis perforés

Le bâtiment a été construit en 2009-2010 pour une mise en fonctionnement au printemps 2010. La partie séchoir occupe une surface de 120 m². Les éleveurs ont construit deux rangées de murs en béton banché de 60 cm de haut et ont posé dessus 81caillebotis perforés en béton de 2 m x 0,60 m. La surface de séchage est de 97 m². L'air qui va sécher le fourrage est chauffé naturellement dans un caisson en bois réalisé sous la toiture. Cet air chaud est repris au fond du bâtiment par un ventilateur qui l’insuffle ensuite sous les caillebotis. L’air chaud remonte par les perforations du caillebotis et finit ainsi de sécher la luzerne.
En 2016, le Gaec a exploité 5,60 ha de luzerne. La première coupe a été ensilée, la deuxième et la troisième ont été séchées sur caillebotis ; la quatrième a été récoltée au round-baller avec rotocut. Pour le séchage sur caillebotis, la luzerne est fauchée à plat, fanée une ou deux fois puis andainée. Elle reste au champ environ quatre jours. Les éleveurs ayant l’habitude de récolter la paille à l’ensileuse pour leurs poulaillers, ils récoltent également la luzerne à l’ensileuse. Le fourrage est ainsi broyé en brins courts, avec un bon débit de chantier. Arrivée près du séchoir, la luzerne est déposée au télescopique sur les caillebotis sur deux mètres de hauteur. « Il faut donc veiller à ce que les caillebotis puissent supporter le poids d’un télescopique, souligne Jacques Bignon, expert fourrages à Élevage conseil Loire Anjou. Il est conseillé aussi d’éparpiller la luzerne pour faciliter la répartition d’air chaud au travers du fourrage. » Le fourrage est séché sur les caillebotis pendant trois à cinq jours. Il est ensuite repris au télescopique et stocké en vrac sous le hangar, à côté du séchoir. Il est très facile ensuite de le reprendre pour le mettre dans la mélangeuse.

25 000 € pour 30 à 40 tonnes de luzerne

Avec 97 m² de séchage, le Gaec sèche ainsi 30 à 40 tonnes de luzerne par an. « La surface de séchage limite la quantité de luzerne, note Jacques Bignon. Mais la qualité du foin obtenue est très bonne. Bien que la luzerne soit récoltée à un stade assez avancé, l’objectif ici étant surtout la fibrosité, les feuilles sont préservées. La teneur en azote est élevée, avec 197 g/kg de matière azotée, 130 de PDIN, 93 de PDIE et 51 de PDIA. Et cela pour un investissement beaucoup moins élevé que pour un séchage en grange classique. La plupart des exploitations sont aujourd’hui équipées d’un télescopique. Un tel séchoir pourrait aussi servir à sécher d’autres foins aux périodes où il n’est pas utilisé pour la luzerne. »

(1) Le séchoir du Gaec Hallay Holstein a été présenté lors d’un des Rendez-Vous de l’élevage organisé par Élevage conseil Loire-Anjou en janvier.

Côté éco

° Coût total du séchoir : 25 000 €

dont 6 500 € pour la charpente et les murs (part affectée au séchoir),

7 000 € pour les caillebotis,

5 000 € pour le caisson,

6 500 € pour le ventilateur.

° Subvention PPE : 40 % du montant total

° Amortissement : 2 000 €/an sur dix ans

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