Aller au contenu principal

Un premier test rapide pour évaluer la dermatite digitée en élevage laitier

Le test sérologique proposé depuis 2020 par le GDS Bretagne permet de dire si l’élevage est fortement ou peu atteint de dermatite digitée. Mais il ne permet pas de savoir s’il y a eu récemment une flambée de cas aigus.

© A. Relun

La dermatite digitée ou maladie de Mortellaro est l’une des principales affections du pied qui provoque des boiteries partout dans le monde. Le GDS Bretagne et l’école vétérinaire de Nantes ont travaillé ensemble pour voir s’il était possible de valider un test rapide afin d’estimer le nombre de vaches atteintes de dermatite digitée au sein d’un troupeau.

Le test rapide est basé sur la détection d’anticorps (test Elisa) contre les bactéries de la dermatite digitée (les tréponèmes) sur le lait de tank. Plusieurs études avaient déjà montré que les génisses produisaient des anticorps prouvant un contact avec les tréponèmes, avant même d’avoir déclaré la maladie. D’où l’idée des chercheurs(1) d’étudier la réaction immunitaire des animaux face à la dermatite digitée.

Des analyses sur le lait de tank

L’étude a été réalisée en Bretagne dans 40 élevages prim’Holstein. Ils ont été sélectionnés après une séance de parage avec notation des dermatites et des scores de locomotion entre 1 et 5. Pour évaluer le test, les chercheurs ont observé les pieds arrière en salle de traite avec un miroir et une lampe frontale, et noté chaque lésion de dermatite digitée. Un prélèvement de lait de tank a été effectué après chaque séance de notation et envoyé pour analyse au laboratoire Biosellal (à Dardilly dans le Rhône) qui possède des kits de test BioLisa (kit Dermatititis Ab). Les résultats des tests sérologiques ont été comparés à la proportion de vaches atteintes en salle de traite en cherchant à établir des seuils (comme pour les notes de BVD sur lait de tank).

Les élevages ont pu être classés en trois catégories :

- peu de dermatites (moins de 10 % de vaches atteintes) ;

- quelques dermatites (entre 10 % et 40 % de vaches atteintes) ;

- beaucoup de dermatites (plus de 40 % de dermatites dans le troupeau)

Le test donne une note globale du troupeau

Le test évalue le nombre de cas de dermatites dans un troupeau (en mélangeant les cas graves, moins graves, et chroniques) et permet de dire s’il y a beaucoup ou peu de stades très douloureux tout au long de l’année. Mais il ne dit pas s’il y a eu très récemment une flambée de cas aigus de dermatite digitée.

Pour l’instant, ce test prometteur peut donc être utilisé uniquement pour dire si l’élevage est fortement atteint ou peu atteint. Il peut permettre aux élevages de se comparer, de s’améliorer au fil du temps, voire de sécuriser le commerce d’animaux en donnant une référence troupeau (il n’empêchera pas de lever les quatre pattes de l’animal au moment de l’achat !).

Il serait important de pouvoir estimer la date où le nombre de dermatites graves augmente pour lancer une alerte et inciter à revoir la stratégie de prévention très rapidement. Pour cela, des études complémentaires sont nécessaires car il faudrait pouvoir, avec le test, estimer le nombre de cas aigus.

Catherine Lutz, vétérinaire, commission vaches laitières de la SNGTV

(1) T. Aubineau (GDS Bretagne), A. Relun et R. Guatteo (Oniris-Inrae).

À savoir

La meilleure détection de la dermatite digitale restera toujours l’observation des pieds et la notation de la gravité dans une cage de parage. Une alternative proche est l’observation des pieds en salle de traite avec un miroir. Ces techniques prennent beaucoup de temps, c’est pourquoi des alternatives sont recherchées.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière