Revenu : « Des écarts de rémunération de 1 à 4 entre élevages laitiers du réseau Inosys »
Un focus sur les élevages conventionnels de plaine du réseau Inosys montre des écarts de rémunération marqués entre les ateliers laitiers les plus et les moins performants économiquement. Le point avec Julian Belz, du service économie à l’Institut de l’élevage.
Un focus sur les élevages conventionnels de plaine du réseau Inosys montre des écarts de rémunération marqués entre les ateliers laitiers les plus et les moins performants économiquement. Le point avec Julian Belz, du service économie à l’Institut de l’élevage.


Qu’est-ce qui caractérise les ateliers laitiers les plus performants économiquement ?

Julian Belz - « Sur la campagne 2021-2022, parmi les 98 élevages laitiers conventionnels de plaine suivis par le réseau Inosys(1), les ateliers plus performants économiquement (les 25 % meilleurs) combinent une meilleure maîtrise des charges et une plus forte productivité aussi bien à l’animal qu’à l’unité de main-d’œuvre par rapport aux élevages du dernier quart. Le quart supérieur affiche plus de lait par vache (+875 l) et plus de vaches par UMO (+10 VL). Le lait vendu est plus élevé (+50 %) ainsi que le lait par UMO (+122 500 l).
Au final, l’écart de rémunération en nombre de Smic dégagé par exploitant s’avère plus de quatre fois supérieur pour les ateliers laitiers les plus performants en comparaison des moins performants. »
D’où proviennent les écarts de marge ?
J. B. - « Les écarts de marge s’expliquent davantage par les charges que par les produits. Aux 1 000 litres, les produits du quart supérieur sont moins élevés (-28 € par rapport au quart inférieur), mais ils sont largement compensés par un coût de production moindre (-162 €/1 000 l). La productivité animale plus élevée du quart supérieur permet une dilution plus importante des charges fixes. Les écarts se trouvent particulièrement marqués pour le poste travail et mécanisation (autour de 50 €/1 000 l). L’écart sur les amortissements représente 25 €/1 000 l, traduisant soit des stratégies d’investissement différentes, soit des différences de stades dans le cycle de vie de l’entreprise. »
De tels écarts se retrouvent-ils chaque année ?
J. B. - « Entre 2015 et 2020, les écarts de rémunération entre les deux groupes oscillaient de 1 à 2 Smic/UMO exploitant. L’écart se creuse davantage depuis 2021 avec la hausse du prix du lait qui profite davantage aux élevages produisant plus de volume et/ou dotés d’une meilleure productivité par unité de main-d’œuvre. »
Y a-t-il un système qui se révèle plus rémunérateur ?
J. B. - « Non, pas vraiment. Les écarts intra-système s’avèrent plus importants que ceux observés inter-système. Que ce soit dans le quart supérieur ou le quart inférieur, il y a quasiment la même proportion d’élevages avec moins de 30 % de maïs dans la SFP, entre 30-45 % et avec plus 45 %. Ce qui compte avant tout, c’est bien la cohérence du système en place. Les écarts observés illustrent que des marges de progrès sont possibles pour chacun d’eux. »
Repères
La rémunération permise correspond au montant qu’il reste une fois que toutes les charges (hors travail exploitant) sont déduites des produits de l’atelier laitier. Le classement des élevages dans les quarts inférieur et supérieur s’appuie sur la rémunération permise par UMO exploitant.